Exploitation de la main-d’œuvre immigrée, soutien à des sociétés florissantes, oubli des modes de production vertueux... La politique agricole commune (PAC), et ses 270 milliards d’euros à venir pour 2023-2027, passe à côté de l’urgence climatique et de la préservation de la biodiversité. Nos enquêtes, analyses et reportages.
Sur fond de guerre en Ukraine, les élus européens ont débattu de la stratégie « De la ferme à la table », volet agricole de la politique climatique de la Commission. Conservateurs, libéraux, extrême droite et sociaux-démocrates mettent désormais ces objectifs écologiques au second plan.
Le Parlement européen a voté mardi 23 novembre la nouvelle Politique agricole commune des quatre prochaines années. Une PAC qui ne répond pas aux urgences en matière de climat et de lutte contre l’effondrement de la biodiversité.
En octobre, le Parlement européen avait acté quelques avancées pour la future politique agricole commune. Ce vendredi 25 juin, soit huit mois de négociations plus tard, il a perdu sur presque tous les tableaux, face aux 27 États membres, soucieux de favoriser les intérêts de l’industrie agroalimentaire.
La nouvelle politique agricole commune rate son objectif, estime l’ingénieur agronome et chercheur Pierre-Marie Aubert. Le développement de l’agroécologie pourrait pourtant permettre de réduire fortement la facture climatique.
À la tête d’une micro-ferme de 0,5 hectare, Gwénaël Floch ne touche quasiment aucune aide de la politique agricole commune (PAC). Comme lui, de nombreux producteurs bio seront exclus des prochaines subventions annoncées par le ministère. Ils ne décolèrent pas.
Éleveurs laitiers bio en Bretagne, Cyrille Guilloteau et Stéphanie Sabin déploient depuis dix ans sur leur ferme des pratiques agricoles vertueuses pour le climat. Mais en dépit de l’urgence climatique, la future politique agricole commune ne changera en rien leur quotidien.
Les institutions européennes n’ont pas encore débouché sur un accord concernant la politique agricole commune (PAC) pour 2023-2027. Mais les grandes lignes sont connues. De son côté, le ministre de l’agriculture a dévoilé la semaine dernière les arbitrages français. Deux programmes tout aussi décevants pour les défenseurs de l’agroécologie.
La plateforme Pour une autre PAC, qui regroupe une cinquantaine d’organisations, publie ce mercredi 19 mai une enquête dénonçant sept cas problématiques d’entreprises françaises bénéficiant de subventions européennes. Dans le viseur : les groupes Lactalis et Jean Floc’h en Bretagne, mais aussi Pernod-Ricard dans le Grand-Est.
Une dizaine d’agricultrices et d’agriculteurs, dont trois Français, siègent au Parlement européen tout en bénéficiant des subventions de la Politique agricole commune. La plupart sont en première ligne de la nouvelle PAC, dont le vote a commencé.
Le Parlement européen a fini de voter vendredi la politique agricole commune (PAC) pour 2021-2027. Le Conseil des États membres a lui aussi rendu sa copie. Ni l’un ni l’autre n’intègrent le changement climatique et la chute de la biodiversité dans ce nouveau cadre.
La politique agricole commune n’a jamais conditionné ses subventions au respect du droit du travail dans les fermes. Mais à Bruxelles, le Covid-19 vient ébranler ce statu quo. Et en juin, le Parlement européen a voté une résolution pour que la réforme en cours tienne compte des travailleurs victimes du « dumping social ».
La politique agricole commune (PAC), système d’aides publiques à l’agriculture et premier budget européen, n’est pas à la hauteur des urgences environnementales et climatiques. Mardi 22 octobre, une manifestation à l’appel de 38 organisations s’est déroulée à Strasbourg pour défendre une nouvelle politique. La réforme de la PAC pourrait être un levier de négociation important dans le nouveau Parlement.
Le candidat au poste de commissaire à l’agriculture, Janusz Wojciechowski, a été auditionné par le Parlement européen. Il est apparu très léger sur ce portefeuille en charge du premier budget communautaire, par ailleurs crucial face aux enjeux climatiques et environnementaux.