Le gouvernement veut ouvrir totalement le système ferroviaire à la concurrence et transformer de fond en comble la SNCF. Les syndicats dénoncent une entreprise de démolition du service public. Retrouver nos enquêtes, reportages, émissions et analyses.
Tout le monde pensait que l’intersyndicale cheminote s’effondrerait avec le vote définitif de la loi. Elle a tenu bon. Le gouvernement pariait sur une fin des hostilités pour le mois de juin, la CGT et Sud Rail veulent poursuivre le mouvement cet été. Dans le détail, la mobilisation syndicale ressemble cependant de plus en plus à un cheval sans tête.
Au lendemain du 22e jour de grève à la SNCF, Édouard Philippe a reçu les responsables syndicaux pour leur annoncer que l’État reprendra 35 milliards d’euros de dette d’ici 2022. Même si toutes leurs revendications sont loin d’être satisfaites, la CGT, Sud, l’Unsa et la CFDT s’interrogent sur la stratégie à tenir.
Les cheminots se sont fortement mobilisés pour le 18e jour de grève de leur mouvement en pointillé. Les syndicats lancent une concertation de tous les salariés, un jour après la révélation d’un document interne attestant que la question de la privatisation d’une partie de l’entreprise n’est pas aussi claire qu’annoncé jusqu’à présent.
Le premier ministre Édouard Philippe a reçu les syndicats de l'entreprise ferroviaire, en montrant quelques signes d'apaisement sur la forme. Mais sur le fond, le gouvernement n'entend revenir sur aucun des points clés de sa réforme. En toute logique, la grève continue.
Mediapart s'est rendu dans la région de Saint-Étienne, concentré de la réforme de la SNCF. Un nœud ferroviaire où se croisent lignes au bord de l’abandon, suspendues au bon vouloir de la région, et lignes saturées, futures proies pour la concurrence.
Le premier ministre accepte finalement de recevoir les syndicats le 7 mai, sans pour autant les convaincre de cesser leur mouvement entamé début avril.
En assemblée générale, les militants syndicaux de la gare du Nord ont sauté le pas de la grève reconductible. Pour se faire entendre face à Emmanuel Macron, sûr de son fait. Mais aussi pour tenter d'agréger les foyers de contestation, alors qu'ils s'interrogent sur la solidité de l'union syndicale.
Au Royaume-Uni, plus de 20 ans après la privatisation des chemins de fer, une majorité de Britanniques veut faire machine arrière. Exploité par vingt entreprises privées, le réseau ferroviaire est l’un des plus chers d’Europe pour les passagers. Il est également fortement subventionné.
Avec la réforme de la SNCF, le gouvernement est en train d’inventer le projet législatif incertain, le flou généralisé : tout ne cesse de changer. Lors de la première séance de débat, les députés n’ont cessé de critiquer tant la méthode du gouvernement – passant par-dessus le Parlement – que le fond du projet – totalement incomplet. Seuls les députés LREM approuvent. En bons godillots.
Le deuxième round de la mobilisation contre la réforme de la SNCF s'achève, avec un niveau de grève toujours soutenu ce lundi. Plusieurs centaines de cheminots ont manifesté à quelques mètres de l'Assemblée nationale, où débute cette semaine l'examen de la loi réformant le ferroviaire français. En AG, la question de la grève reconductible le 13 avril prend de l'ampleur.
La circulation des trains sera très perturbée lundi 9 avril, au moment où vont démarrer les discussions sur le projet de loi SNCF à l’Assemblée. Alors que le gouvernement hausse le ton et promet « d’aller jusqu’au bout », les syndicats s’irritent de la fin de non-recevoir qui leur est opposée.
Des responsables politiques de l’ensemble des partis de gauche ont fait, jeudi 5 avril, l’aller-retour Paris-Le Tréport, où la ligne de TER est condamnée. But de l’opération : défendre les « petites lignes » et se montrer unis aux côtés des cheminots grévistes.
Les deux premiers jours de la grève à la SNCF, prévue en pointillé pendant trois mois, sont un succès. Mais aux yeux des militants réunis en assemblée générale à la gare du Nord à Paris, seule la grève reconductible tous les jours est l’arme susceptible de faire plier le gouvernement. Les syndicalistes concèdent qu’il reste du travail pour convaincre leurs collègues d’emprunter cette voie.
Douze ans après l’ouverture du fret ferroviaire à la concurrence, le bilan est calamiteux. Le transport des marchandises par rail en France est tombé au plus bas niveau européen, tous les acteurs perdent de l’argent. Déficitaire et surendetté, Fret SNCF va de restructuration en restructuration.
Les cheminots ont inauguré en fanfare leur grève en pointillé, en bloquant la majorité du réseau ferroviaire mardi. Des manifestations, soutenues par la présence des étudiants et d’agents de la fonction publique, ont eu lieu dans toute la France. Le gouvernement plaide la cause des usagers, alors que les syndicats tentent de tenir leur ligne unitaire.
Le gouvernement prévoyait un bras de fer syndical, mais s'attendait-il à une telle mobilisation ? La SNCF est presque à l'arrêt depuis ce mardi matin, avec un TGV sur huit sur les rails et des lignes intercités parfois complétement stoppées. Chez Air France, un quart des avions restent au sol, alors que d'autres mouvements – éboueurs, électriciens, fonction publique, universités – lancent des actions à partir d'aujourd'hui. Le scénario d'une « coagulation » est possible.