Elément indéboulonnable des gouvernements Philippe puis Castex, le ministre de l’éducation nationale voulait révolutionner l’école. Mais sa gouvernance autoritaire, ses réformes ou sa politique face à la crise sanitaire, tendent surtout à accroître les inégalités qui minent le système éducatif. Tous nos articles.
La proportion de filles choisissant la spécialité mathématiques en terminale aurait chuté de huit points en deux ans, redescendant au-dessous du niveau de 1994, déplorent des associations et sociétés savantes. Elles accusent la réforme du lycée initiée par Jean-Michel Blanquer.
Le voyage du ministre de l’éducation aux Baléares, à la veille d’une rentrée scolaire à haut risque, résume deux années de gestion de la pandémie de Covid-19 : par désintérêt manifeste, il n’a jamais répondu aux craintes et à l’épuisement des enseignants comme des familles.
Dans les salles des profs, le corps enseignant oscille entre colère, mépris et désespoir après les révélations de Mediapart sur la façon dont le ministre de l’éducation a géré la crise sous le soleil de l’île espagnole. Peut-être la goutte de trop.
Les vacances de fin d’année du ministre, mis en cause pour sa gestion tardive de la crise sanitaire, suscitent depuis plusieurs jours des tensions au sein du gouvernement. Son entretien polémique au « Parisien », qui a provoqué la colère des enseignants, a en réalité été réalisé depuis l’île des Baléares, a appris Mediapart. Ce qui avait été caché.
Des dizaines de milliers de personnes dans les rues, une forte proportion de grévistes, et une mobilisation qualifiée d’« historique » par ses organisateurs. Jeudi, les personnels des écoles, collèges et lycées ont exprimé leur « ras-le-bol » de Jean-Michel Blanquer.
Parmi les ressorts de la colère contre le ministre de l’éducation nationale, l’impression de devoir composer depuis des mois avec des bouts de ficelle arrive en bonne place. Pour pallier les manques et retards de l’État, enseignants et élus locaux se mobilisent comme ils peuvent.
De non-remplacement en non-remplacement, les professeurs et parents d’élèves de l’école élémentaire Charles-Daviler, à Montpellier, jugent que « le contrat » éducatif n’est plus rempli. Un cas d’école symptomatique de la cacophonie ambiante, générée par le manque d’effectifs et les limites du protocole sanitaire.
Éducation et enseignement supérieur — Note de veille
Les syndicats d’enseignants et fédérations de parents d’élèves sont vent debout contre la gestion de l’épidémie de Covid-19. La plupart appellent à une grève nationale jeudi 13 janvier. « L’épuisement et l’exaspération de toute la communauté éducative atteignent un niveau inédit », alertent-ils.
En Seine-Saint-Denis, la communauté éducative se mobilise pour dénoncer un énième protocole sanitaire considéré comme inapplicable. Mais surtout pour demander plus de moyens. Reportage vidéo.
Nouvelle vague de Covid, nouveau protocole dans les écoles. Enseignants, élèves et parents sont à bout. Le ministre est mis en cause, et pas seulement pour sa gestion de la pandémie. Pour en parler : Pascal Bouchard, auteur de « Jean-Michel Blanquer. L’Attila des écoles », et Guislaine David, du SNUipp-FSU.
Bousculées par la vague Omicron, écoles et universités rejouent un scénario déjà bien rodé : face à une communication ministérielle tardive et par voie de presse, le personnel sur le terrain panique et s’inquiète d’une contamination massive.
Nouvelles règles d’isolement pour les positifs et les cas contacts, nouvelles conditions pour le retour en classe des élèves du primaire : à la veille d’une rentrée « désorganisée », les décisions du gouvernement ont été précisées à la dernière minute et par voie de presse.
Dans un rapport publié jeudi, les magistrats financiers se penchent sur les absences des enseignants qui font perdre aux élèves 10 % d’heures de cours dans les lycées. Les deux tiers sont liés à une mauvaise organisation de l’Éducation nationale.
Alors que l’école de la République connaît de nombreux dysfonctionnements dans l’archipel, accentués par la crise du Covid, le privé hors contrat prend ses aises. Or cette offre éducative a un coût, et contribue à creuser les inégalités.
À la suite des révélations de Mediapart sur Avenir lycéen, Jean-Michel Blanquer avait sollicité une mission d’inspection sur les subventions aux associations lycéennes. Le rapport est assassin pour plusieurs associations, dont Avenir lycéen, mais aussi pour la gestion des crédits par le ministère.
Le candidat Macron avait promis de dégager les moyens nécessaires pour stopper les départs de mineurs contraints d’aller chercher une scolarité adaptée à l’étranger. Une fable, constatent aujourd’hui de nombreux parents. Les familles de Victor, Vadim et Louis ont accepté de témoigner.