Dossier Comptes de campagne 2017: un contrôle illusoire
Comme à chaque élection présidentielle, les comptes de campagne des candidats sont examinés par une commission indépendante. Et comme à chaque élection, les comptes font polémique.
Dotée d’un budget limité et d’outils d’investigation rachitiques, la Commission nationale des comptes de campagne est maintenue depuis des années par le législateur dans un état de relative impuissance. Il faut repenser le système de contrôle, d’urgence.
Avec 6,36 % des suffrages exprimés, le candidat du PS a enregistré un score historiquement faible lors de la dernière présidentielle. Mais il a dépensé 15 millions d'euros en quelques mois. Soutiens de Hamon et cadres du PS se renvoient la responsabilité de l'échec.
Le candidat du PS a bénéficié d'une remise commerciale importante pendant la campagne de 2017. Son équipe argue de circonstances « totalement différentes » des ristournes de la campagne d'Emmanuel Macron.
Chargé du contrôle du compte de Jean-Luc Mélenchon, le haut fonctionnaire Jean-Guy de Chalvron a claqué la porte de la commission des comptes de campagne en novembre. Pour Mediapart, il dévoile les coulisses de cette institution verrouillée.
La Commission des comptes de campagne n’a sanctionné lourdement aucun des candidats à la présidentielle. Macron et Fillon sont corrigés pour des irrégularités. Le Pen et Mélenchon sont revus à la baisse, mais sans impact sur le niveau de leur remboursement par l’État.
Mediapart a pu consulter, en avant-première, le compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon, dont certaines dépenses font débat depuis plusieurs jours. Ces milliers de factures dévoilent une campagne militante atypique, entre multiplication des auto-entrepreneurs et discussions avec les services fiscaux.
Si les comptes de François Fillon pendant la présidentielle ont été validés, plusieurs particularités de la campagne continuent de susciter la curiosité. Participation du mouvement Sens commun, choix d’un imprimeur aux tarifs défiant toute concurrence… Tour d’horizon des points qui ont fait tiquer la commission des comptes de campagne.
Selon les comptes de campagne consultés par Mediapart, la société d’événementiel GL Events a effectué d’importantes ristournes en faveur de la campagne d’Emmanuel Macron. L’entreprise dirigée par Olivier Ginon, proche de Gérard Collomb et aujourd’hui très en cour à l’Élysée, argue d’un geste commercial habituel. Mais selon d’autres factures consultées par Mediapart, François Fillon n’a pas bénéficié de tels rabais.
De nouveaux documents consultés par Mediapart viennent démentir les affirmations de l’Élysée et de GL Events. Deux autres candidats à la présidentielle – François Fillon et Benoît Hamon – n’ont pas bénéficié, pour des prestations équivalentes auprès de la même entreprise, des ristournes accordées à Macron.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article d’Antton Rouget : Un directeur de GL Events a pris part à la campagne de Macron publié sur Mediapart le 3 mai 2018.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article d’Antton Rouget : Affaire des ristournes: l’erreur de la commission des comptes de campagne publié sur Mediapart le 14 mai 2018.
Le groupe LR à l’Assemblée a attaqué la majorité sur l’organisation de la campagne d’Emmanuel Macron. La gauche soutient sa demande de création d’une commission d’enquête et souhaite en profiter pour rouvrir le débat sur les règles de financement.
De son propre aveu, l’actuel secrétaire général de l’Élysée a été un homme clé de la campagne d’Emmanuel Macron. Pourtant, selon nos informations, Alexis Kohler n’a eu qu’un CDD d’un mois avec En Marche! pendant toute la présidentielle. Le reste du temps, il était rémunéré comme directeur financier de MSC, le croisiériste pour lequel il est intervenu à Bercy.
À la suite d’un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « violation des prescriptions du code électoral relatives au financement des campagnes électorales ».
Ristournes accordées lors de la campagne de Macron, signalement à la justice du compte de Mélenchon… Le président de la Commission nationale des comptes de campagne a répondu ce jeudi aux différentes critiques. Sans vraiment convaincre, ni affronter les faiblesses patentes de cette administration sous-dotée en personnel et en moyens.
Pour sa campagne présidentielle, Marine Le Pen a fait appel à des sociétés appartenant à des cadres du Front national ou à leurs familles, selon des documents consultés par Mediapart. Certaines figurent parmi ses plus gros prestataires. Les sommes facturées, considérables, ont été remboursées par des fonds publics, comme c’est la règle.