Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), publié dimanche 11 juillet en fin de journée, disculpe Eric Woerth de toute intervention dans le dossier fiscal Bettencourt. Mais la démonstration, émaillée d'habiletés ou de silences, confirme qu'il s'agit d'un rapport de commande.
Pour l'Elysée et la majorité présidentielle, tous les moyens, médiatiques et judiciaires, sont bons pour contenir le scandale Bettencourt. Retour sur ces derniers jours.
Le parquet a refusé, vendredi 16 juillet, de transmettre à la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui veut mener ses propres investigations, une pièce essentielle de la procédure. Ce veto du procureur Philippe Courroye (photo) porte sur la retranscription des enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt.
Des témoignages et une lettre adressée par M. Woerth à Nicolas Sarkozy en mars 2007 suggèrent que celui qui était alors trésorier de l'UMP a bien été sollicité par Patrice de Maistre pour l'octroi de la Légion d'honneur à ce dernier. Le même courrier laisse penser que M. Sarkozy a discuté du sujet en privé avec M. Woerth.
Cet article a été censuré
Par arrêt du 4 juillet 2013 de la cour d’appel de Versailles, nous avons été contraints de retirer de notre site tous les articles citant les enregistrements Bettencourt, sous peine de 10 000 euros par infraction constatée et par jour de retard. Nous avons contesté cette décision devant la cour de cassation.
Professeur à l'université Paris 2-Assas, Olivier Beaud éclaire les aspects institutionnels de cette affaire politique. Notamment la question des responsabilités politiques et pénales des gouvernants, jusqu'à la destitution du président prévue par l'article 68 de la Constitution.
L'affaire Bettencourt, devenue l'affaire Woerth et cachant une affaire Sarkozy, est un révélateur de l'état de la France: de ses inégalités et de ses injustices sociales, de ses déséquilibres institutionnels et de ses régressions démocratiques, des abus d'un pouvoir présidentiel sans contrôle.
Derrière l'affaire Bettencourt, il y a l'enjeu du contrôle de l'Oréal. Le président du groupe de cosmétiques, Lindsay Owen-Jones, semble très actif pour veiller à son sort. Patrice de Maistre paraît le seconder auprès de Liliane Bettencourt. Récit de sa tactique pour se maintenir au pouvoir. Enquête en trois volets.
Jeudi, Mediapart était devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris, poursuivi par Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. Décision le 1er juillet. Compte-rendu complet de l'audience et vidéo.
En rejetant le référé présenté par Liliane Bettencourt et par son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, contre Mediapart, le tribunal de Paris a jugé que nos révélations relèvent «de la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général».
Mediapart, tout comme Le Point, était poursuivi en appel, après un référé qui lui avait donné raison le 1er juillet, par Liliane Bettencourt et son conseiller Patrice de Maistre, qui exigent que disparaissent de la vue du public les enregistrements du majordome et leurs transcriptions. Compte rendu d'audience.
Les informations de Mediapart qui ont lancé l'affaire Bettencourt relèvent de «la légitime information du public». Non seulement notre journal n'a commis aucun délit avec la révélation des enregistrements réalisés par l'ex-majordome de Liliane Bettencourt, mais il n'a fait que son devoir: informer sur des faits d'intérêt général. Ainsi en a jugé la cour d'appel de Paris dans ses arrêts rendus, vendredi 23 juillet. Une belle victoire pour la liberté de la presse.
Le procureur général de Bordeaux, André Ride, marqué à droite, s’implique personnellement dans le suivi des cas Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, tous deux mis en examen. Il s'en explique, et se défend de toute intervention politique.
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Par arrêt du 4 juillet 2013 de la cour d’appel de Versailles, nous avons été contraints de retirer de notre site tous les articles citant les enregistrements Bettencourt, sous peine de 10 000 euros par infraction constatée et par jour de retard. Nous avons contesté cette décision devant la cour de cassation.
Le procureur de Bordeaux requiert un non-lieu en faveur de l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt et de l'ancien ministre du budget, tous deux mis en examen dans le volet « trafic d’influence » de l’affaire. Il reviendra aux juges d'instruction de trancher.
Faisant preuve de patience et de détermination, le juge Gentil a accordé à Nicolas Sarkozy le même traitement qu'aux autres mis en examen de l'affaire Bettencourt. Une stratégie qui lui vaut d'être attaqué violemment par l'UMP, et par Sarkozy. Le juge va porter plainte contre Henri Guaino.