Une soixantaine de sénateurs salarient un membre de leur famille proche comme assistant parlementaire, d'après des chiffres fournis à Mediapart. Tous rémunérés aux frais du Sénat, et donc du contribuable. Parmi eux, combien d'emplois de complaisance?
Un sénateur UMP a usé de son enveloppe de frais professionnels pour faire un don de 2 000 euros à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. Le fautif affirme s'être « trompé de chéquier ». L'épisode rappelle la nécessité d'instaurer un contrôle sur l'usage de cette indemnité.
Privilégiés parmi les parlementaires, les trois sénateurs (deux UMP, un PS) qui exercent la fonction de questeurs au palais du Luxembourg jouissent d’avantages colossaux. Rémunérations secrètes, appartements, domestiques: les révélations de Mediapart.
Mis en cause par Mediapart pour des notes de frais très douteuses, le sénateur et questeur Jean-Marc Pastor (PS) a envoyé un communiqué de soutien signé par le président Gérard Larcher. Selon ce dernier, ce document est un faux. Un montage.
À la suite des révélations de Mediapart sur des notes de frais injustifiées, le questeur et sénateur PS Jean-Marc Pastor a dû annoncer, mardi 5 juillet, qu'il rembourserait le Sénat. Le président, Gérard Larcher, a confirmé que l'élu du Tarn avait diffusé un faux communiqué de soutien.
Des notes de frais injustifiées et un faux communiqué diffusé au nom du président du Sénat ne choquent pas le PS, quand il s'agit d'un de ses sénateurs. Jean-Marc Pastor devrait conserver son poste de questeur jusqu'aux élections sénatoriales de septembre.
Affolé par les révélations de Mediapart sur le train de vie des questeurs, des factures douteuses ou les rémunérations des membres du cabinet du président, le Sénat a déposé plainte pour vol de documents. L'enjeu: intimider nos sources.
Outre des notes de frais injustifiées et un faux communiqué rédigé au nom de Gérard Larcher, le questeur Jean-Marc Pastor se voit reprocher dans son village du Tarn, en dépit du classement sans suite d'une plainte, d'avoir fait voter illégalement des membres de sa famille lors de différents scrutins.
L'ancien questeur du Sénat, qui se faisait rembourser des repas imaginaires dans le restaurant de sa fille, diffusait de faux communiqués de Gérard Larcher, et dont la famille votait dans plusieurs endroits à la fois, refait parler de lui. Via sa fille cette fois. Choquée que des citoyens l'appellent pour lui demander de s'expliquer sur l'affaire révélée par Mediapart, elle a porté plainte.
La chasse aux sources des journalistes devient une habitude. Après l'affaire Bettencourt, c'est le Sénat qui s'est mis en tête de trouver les informateurs de Mediapart à la suite de nos révélations d'intérêt public sur le train de vie des sénateurs et des notes de frais injustifiées. Une plainte a été déposée qui vise à faire taire les sources des journalistes.
Les auditions par la police de fonctionnaires du Sénat soupçonnés d'avoir informé Mediapart s'accélèrent. La plainte pour «vol de documents» déposée sous la droite n'a toujours pas été retirée par la gauche, désormais aux manettes. La traque de nos sources a repris de plus belle.
Vingt jours après son élection, le président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS) demande le retrait de la plainte déposée par son prédécesseur, à la suite de nos révélations, pour vol de documents. Nos informations sont reconnues d'intérêt général. Le secret des sources devrait être respecté.
Des documents consultés par Mediapart révèlent que l'ancien président du Sénat, Gérard Larcher (UMP), a utilisé sa « réserve parlementaire » de manière électoraliste lors des dernières sénatoriales de 2011 : des maires qui s'apprêtaient à glisser un bulletin dans l'urne ont été chouchoutés.
Hervé Lebreton, un habitant du Lot-et-Garonne, s'est vu communiquer la liste de la réserve parlementaire pour l'année 2011 après des mois de procédures. On y apprend que le député Christian Jacob (UMP) a financé avec ces fonds utilisés de manière discrétionnaire la vidéosurveillance dans sa ville de Provins. Ou que le sénateur Philippe Marini arrose plus de 200 communes dans l'Oise, dont sa ville de Compiègne.
C'est une des révélations de la liste des financements débloqués en 2011 au titre de la réserve parlementaire des députés et sénateurs : environ 7 millions d'euros, sur 150 millions, ont servi à payer la rénovation de bâtiments catholiques.
Actionnaires directs et indirects : Société pour l’Indépendance de Mediapart, Fonds pour une Presse Libre, Association pour le droit de savoir
Rédaction et administration : 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris
Courriel : contact@mediapart.fr
Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08
Propriétaire, éditeur, imprimeur : Société Editrice de Mediapart
Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonnés de Mediapart peut être contacté par courriel à l’adresse : serviceabonnement@mediapart.fr ou par courrier à l'adresse : Service abonnés Mediapart, 11 place Charles de Gaulle 86000 Poitiers. Vous pouvez également adresser vos courriers à Société Editrice de Mediapart, 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris.