Depuis son lancement, Mediapart a chroniqué les abus et privilèges des sénateurs : indemnités cachées, bonus de retraite, affaire Pastor, clientélisme, soupçons de détournement de fonds...
D'après nos informations, la justice a reçu un rapport de Tracfin qui passe au crible les opérations bancaires du groupe UMP du Sénat. Une première. Plusieurs élus, Jean-Claude Gaudin en tête, ont bénéficié de versements intrigants entre 2012 et 2015.
Chaque Noël, de 2003 à 2014, les sénateurs UMP ont touché des « étrennes », une coutume restée jusqu’ici secrète. Montant de ce « treizième mois » : 8 000 euros par personne. Le nouveau président du groupe a jugé opportun de mettre fin à ce système.
Le principal conseiller du groupe UMP du Sénat a empoché en décembre dernier une indemnité de départ de 173 000 euros, avant d'être illico recasé quelques bureaux plus loin, au service de Gérard Larcher. Les réserves du groupe UMP dépasseraient les 5 millions d'euros.
Après nos révélations, le sénateur et marquis Henri de Raincourt a bien dû l'avouer : quand il était ministre de Nicolas Sarkozy, il a touché 4 000 euros par mois depuis un compte HSBC du groupe UMP du Sénat. « À la bonne franquette », pour reprendre son expression. Nombre d'observateurs condamnent cette opération « hallucinante », qui heurte le principe de séparation des pouvoirs.
D'après des documents obtenus par Mediapart, un ministre de Nicolas Sarkozy, Henri de Raincourt, arrondissait ses fins de mois au gouvernement grâce à une cagnotte secrète au Sénat. Un compte bancaire ouvert au nom du « groupe UMP » était distinct du compte officiel et réservé à quelques sénateurs seulement.
Dans l'affaire des soupçons de détournements de fonds publics au Sénat, Mediapart a recueilli le témoignage d'un homme clef, ancien conseiller de l'ombre du groupe UMP. Sur demande, François Thual allait « chercher le pognon » à la Société générale pour qu'il soit redistribué à des sénateurs. Il raconte.
La justice enquête sur de possibles faits de « détournements de fonds publics », d'« abus de confiance » et de « blanchiment » au groupe UMP du Sénat. Des élus ont touché de l'argent par le biais d’une association écran. Mediapart a reconstitué en partie la liste des bénéficiaires, dont Jean-Claude Gaudin, Gérard Longuet, Hubert Falco ou René Garrec.
Deux juges se penchent sur les dépenses du groupe UMP, où plusieurs élus sont soupçonnés de « détournements de fonds publics ». Cette autre “affaire UMP” braque les projecteurs sur l'opacité des cagnottes de groupes parlementaires.
Dans les grandes villes, une partie des électeurs qui renouvelleront dimanche 28 septembre la moitié du Sénat sont nommés, et non élus, par le conseil municipal. De l'UMP au PS, en passant par le FN, c'est l'occasion pour les candidats ou leurs soutiens politiques de faire voter amis, parents ou collaborateurs. Petit tour de France non exhaustif.
Gérard Larcher communique beaucoup sur les économies réalisées au Sénat depuis qu'il en est devenu président. Mais il oublie de préciser que les salaires de ses conseillers ont dérapé, le plus élevé atteignant plus de 19.000 euros, selon des fiches de paye que Mediapart s'est procurées. «Moins de petits fours, plus de neurones», se justifie le président. Etat des lieux d'un cabinet qui revient encore plus cher que celui de son prédécesseur.
S'il est de notoriété publique que le président du Sénat bénéficie d'un bonus d'indemnité, associé à sa fonction, une quarantaine de sénateurs haut placés touchent aussi un complément de revenu. Dans la plus grande opacité. D'après des documents que nous nous sommes procurés, ces rallonges coûtent plus d'un million d'euros par an au Palais du Luxembourg.
On savait la retraite des sénateurs très avantageuse. Mediapart, qui s'est procuré le règlement de la Caisse des retraites du Sénat, a découvert que pour quelques dizaines d'entre eux, qui occupent des fonctions de dignitaires, elle est vertigineuse, certains sénateurs touchant au bout du compte plus de 10.000 euros de retraite. Le Sénat refuse de s'expliquer sur ce dispositif jusqu'à présent soigneusement dissimulé.
Le sénateur centriste, président de la commission des finances, réclame la fin du système des «suppléments de retraites» réservé par le Sénat à ses dignitaires, dont Mediapart vient de révéler l'existence.
Nos révélations sur les suppléments de retraite cachés de certains sénateurs, leur assurant des pensions parfois supérieures à 10.000 euros par mois, choquent la CGT, SUD et la CFDT.
Mediapart s'est procuré une version détaillée du budget du Sénat. Ce document, jamais publié, révèle les «détails» que l'institution se garde bien d'afficher dans la version publique de ses comptes. Parmi les découvertes: une hausse de 7,5% du budget de la Présidence en 2011, et une ribambelle de primes chez les fonctionnaires.
Les sénateurs ont annulé mardi leur «prime exceptionnelle» de 3.531 euros, touchée en juin. Mais en réalité, elle leur a été versée quasiment chaque année. Avant l'affaire Pastor, personne ne s'en était offusqué.