Dans les établissements du couvent de la Madeleine, à Dublin, les femmes des classes populaires étaient enfermées et forcées de travailler gratuitement, avec la complicité de l’État irlandais. Ces « maggies » auront été les premières à parler. Premier volet de notre série.
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DublinDublin (Irlande).– Dans la rue Sean McDermott, dans le centre-ville de Dublin, un bâtiment de briques austère est à l’abandon. Ses portes autrefois rouges ont été repeintes en vert et quelques chaussons de bébé sont pendus aux rebords des fenêtres. Les jeunes qui passent devant n’y prêtent pas attention, mais les générations précédentes savent. « Ici, c’était chez les nonnes. Les sœurs cruelles. Le pire que ce pays ait connu, glisse une passante. Elles enfermaient les femmes, les forçaient à travailler et les battaient à n’en plus finir. Et les gens d’ici savaient, bien sûr qu’ils savaient… »