«Lorsque Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée, il s’est retrouvé, sur la scène internationale, confronté à des interlocuteurs aussi difficiles que Trump, Poutine, Netanyahou ou Erdogan, note un diplomate en activité qui a requis l’anonymat. Tous avaient en commun, sous des formes et pour des raisons diverses, une pratique assumée de la stratégie de statu quo armé. C’est-à-dire d’un rapport de force politique adossé à une puissance globale, à une domination militaire, à un régime autoritaire ou à une capacité de dissuasion incontestables. Option qui permettait, sinon de résoudre les conflits, du moins de les gérer à bas bruit diplomatique pendant un certain temps. Face à de tels interlocuteurs, il a fait preuve de réalisme et de pragmatisme en constatant que, lorsqu’on ne peut pas faire bouger les lignes, l’acceptation du statu quo était la seule solution. »
Le fiasco de la diplomatie française (2/2) Enquête
Pourquoi Macron joue la cellule diplomatique de l’Elysée contre le Quai d’Orsay
En revendiquant une approche « pragmatique » mais « disruptive » de la politique étrangère, le président français est demeuré passif et impuissant face à Trump et Poutine, et muet face à Netanyahou. Mais il aura été actif dans la curieuse affaire Tiffany. Et il doit faire face aujourd’hui à une crise inédite de son appareil diplomatique, révélatrice d’une méthode de gouvernement très personnelle qui donne aux mots la priorité sur les actes.
17 novembre 2020 à 08h12