Série Épisode 3 « L’amitié entre les peuples », un mythe en miettes

Face à Moscou, les artistes ukrainiens aux avant-postes de la lutte décoloniale

La volonté décoloniale s’ouvre souvent par la culture. L’espace post-soviétique n’échappe pas à la règle. En Ukraine, elle déborde, s’attaquant à tous les totems : le noms des rues, les statues, les manuels scolaires, le cinéma et la « grande » littérature russe. 

Mathilde Goanec

Anna Koriagina est née à Krementchouk, dans la région de Poltava, en 1990, un an avant la chute de l’URSS. « J’ai le même âge que l’Ukraine indépendante », glisse-t-elle en souriant. À la maison, avec ses ami·es à l’école, l’enfant d’alors parle le russe, la langue de sa mère. « Un peu comme les Beatles, la musique russe, les livres russes, la langue russe étaient partout. » Ce n’est qu’à l’université, à Kyiv (Kiev), qu’Anna s’approprie réellement l’ukrainien, la langue parlée par son père, et commence à lire « en ukrainien par plaisir ».

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