Les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire ont signifié, lundi 10 février, la fin de leur instruction. Dans un document de 168 pages, ils résument trois ans d’investigations. Ventes d’armes, commissions occultes, valises d’espèces, financements politiques illicites, zones d'ombres persistantes : Mediapart analyse le document clé des magistrats et tire les premières leçons de l'enquête judiciaire.
Jamais sous la Ve République un système présidentiel n'aura été cerné de si près par des juges anticorruption. Conseillers, collaborateurs, ministres, amis, magistrats, grands flics, hommes d’affaires… et désormais avocat. Toute la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy a eu affaire à la justice et à la police ces deux dernières années. Inventaire.
Bettencourt, Karachi, Azibert, financements libyens, Bygmalion… Mediapart propose une revue de détails pour démonter la rhétorique de Nicolas Sarkozy qui veut faire oublier que jamais un système présidentiel – le sien – n’a été cerné d’aussi près par la justice anti-corruption.
Au parlement européen, une enquête menée avec une association spécialisée a permis de détecter 110 matchs de football européens truqués « sans l'ombre d'un doute » cette saison... Au centre de cette corruption difficile à détecter : les paris sportifs.
Le 23 avril, le jour où Alstom et General Electric scellaient leur accord, un ancien haut dirigeant du groupe français était arrêté, dans les îles Vierges américaines, dans le cadre d'une vaste affaire de corruption. D'après une enquête de Mediapart, les poursuites de la justice américaine ne sont pas sans lien avec la précipitation et l'opacité entourant le démantèlement d'Alstom.
Dans l'affaire Bettencourt, au-delà du cas personnel de Nicolas Sarkozy, qui profite d’un non-lieu tout en écopant de considérations assassines, le travail des juges apparaît comme le révélateur d’un aveu de faiblesse institutionnel et culturel de la justice française quand ses investigations approchent d’un peu trop près les agissements du locataire du palais de l’Élysée. Explications.
Pour la première fois, l’industriel et sénateur UMP Serge Dassault reconnaît dans un enregistrement réalisé fin 2012, et dont Mediapart publie des extraits, avoir acheté la victoire de son successeur à la mairie de Corbeil-Essonnes. Une somme de 1,7 million d’euros est en jeu. Les deux hommes à l’origine de l’enregistrement se sont fait tirer dessus trois mois plus tard.
Le procureur national financier, Éliane Houlette, monte en puissance. Ses services ont déjà reçu 226 dossiers (dont ceux de Cahuzac, Balkany, Dassault, Guéant, Sarkozy).
Depuis trois longues années, la commission d’instruction de la CJR se hâte lentement de traiter les dossiers Lagarde et Woerth, les deux seuls dont elle est saisie. De fait, depuis sa création en 1994, et jusqu’à la mise en examen a minima de Christine Lagarde ce mardi, la CJR a toujours servi à protéger les politiques. Explications.
Des documents confidentiels dévoilent comment des millions d’euros de subventions européennes ont disparu dans des montages opaques à l'université des Antilles-Guyane. Une information judiciaire vient d'être ouverte tandis que la nouvelle présidente de l'université parle de « système mafieux ».
En septembre 2012, treize Lyonnais, dont sept policiers et deux délégués du procureur, étaient interpellés pour des soupçons de corruption. À l'heure des comptes, le dossier révèle une « corruption à bas bruit » de certains policiers, mais surtout la manipulation d'un des témoins sous X à l'origine de l'affaire.
Le diplomate Moftah Missouri, ancien interprète de Kadhafi, révèle dans Complément d’enquête (France 2), avoir appris que le régime libyen avait versé « une vingtaine de millions de dollars » à Nicolas Sarkozy, à l'occasion de sa campagne de 2007. Le diplomate confirme l’authenticité du document officiel libyen dévoilé par Mediapart le 28 avril 2012.
En 2012, le président russe a déclaré 100 000 euros de revenus. Mais au vu de l'enrichissement fulgurant de ses anciens camarades et proches, sa fortune pourrait atteindre des milliards. Tour d'horizon des épisodes et affaires troubles qui ont rythmé la carrière de Vladimir Poutine.
Le groupe français Total et son PDG Christophe de Margerie sont de nouveau sous la menace d’un procès pour corruption, au sujet d’importants contrats gaziers et pétroliers en Iran. Soixante-trois millions de dollars de pots-de-vin ont été identifiés lors de l'enquête judiciaire.
La mise en examen pour « corruption passive » de Patrick Moigne, commissaire de la police financière soupçonné d'avoir vendu des informations à un ancien de la PJ reconverti dans les enquêtes privées, met en lumière le rôle joué par certaines officines. Le dossier est d'autant plus sensible que le nom de Total est cité, comme celui de l'ancien «super-gendarme», Philippe Legorjus.