Nos enquêtes, entretiens et reportages sur le difficile travail de mémoire réalisé par l'Espagne depuis la mort de Franco, le 20 novembre 1975, et l'ampleur des défis des années à venir.
L’ancien dictateur sera transféré du mausolée de la « Valle de los Caídos » au cimetière du Pardo, près de Madrid. Mais limiter ce monument au simple rôle de « tombeau de Franco » revient à minimiser l’aura néfaste du lieu.
À l’approche d’élections législatives, le 28 avril, le conflit entre le gouvernement socialiste espagnol et la famille Franco sur l’exhumation des restes du dictateur s’intensifie. L’affaire met de nouveau en lumière les réseaux et privilèges dont bénéficient ses héritiers, en particulier par le biais de l’opaque Fondation Franco, et illustre la difficulté du travail de mémoire espagnol.
La fondation nationale Francisco-Franco a publié ses comptes pour la dernière fois en 2009, bien que la loi exige qu'elle le fasse chaque année. Les dernières subventions perçues par l'organisation fondée pour « honorer » la dictature datent du second mandat d'Aznar. L'opposition et les victimes de la dictature exigent sa dissolution.
À l'approche des législatives du 20 décembre en Espagne, Mediapart a organisé un débat sur les enjeux mémoriels, omniprésents et ravivés par la crise. Explications avec les universitaires Stéphane Michonneau et Charlotte Vorms.
À la tête du musée Reina Sofia à Madrid, l’un des centres culturels les plus stimulants d’Europe, Manuel Borja-Villel analyse la poussée de l’extrême droite en Espagne et sur tout le continent : « Néolibéralisme et nationalisme de droite s’alimentent », s’inquiète-t-il dans un entretien à Mediapart, avant de plaider pour « décoloniser notre pensée » sur l’Europe.
Le gouvernement socialiste espagnol a approuvé vendredi le décret visant à exhumer la dépouille de Franco. Se pose désormais la question de l’avenir du Valle de los Caídos, le mausolée pharaonique où l’ancien dictateur est enterré. L'Espagne se déchire sur cette question.
Le gouvernement socialiste espagnol engagera vendredi les démarches administratives visant à exhumer le corps de l’ancien dictateur Franco. Si à gauche, la mesure fait l’unanimité, les partis de droite s’opposent à l’initiative, considérant qu’elle n’a aucun caractère d’urgence.
Les fouilles lancées pour retrouver le corps de Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 dans les environs de Grenade, n'ont rien donné. Mediapart poursuit, avec l'écrivain Isaac Rosa, la publication d'entretiens sur les mémoires du franquisme publiés à la faveur d'une série: Les carrefours de l'Espagne. Dans La mémoire vaine, Rosa, né en 1974, tente de s'approprier un passé autoritaire qui ne lui a jamais été raconté. «La guerre civile est fondamentalement mal écrite», lâche-t-il aujourd'hui. Entretien avec l'un des écrivains espagnols les plus prometteurs.
Les archéologues ont jeté l'éponge mi-décembre 2009: les fouilles pour retrouver le corps de Federico Garcia Lorca dans les environs de Grenade n'ont rien donné. Le corps du poète andalou, fusillé par les franquistes en 1936, symbole de la féroce répression d'alors, pourrait bien rester enfoui à jamais. Au-delà du cas Lorca, c'est toute la politique mémorielle du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero qui se trouve mise à mal. Pour Emilio Silva, de l'Association pour la récupération de la mémoire historique, les socialistes ne sont pas à la hauteur. L'entretien de Ludovic Lamant avec cet «activiste de la mémoire» est le premier volet de la série de Mediapart, Les carrefours de l'Espagne. (Dessin de Castelo Mart: un fusillé pendant la guerre civile espagnole.)
Le premier ministre espagnol a présenté les grandes lignes d'un budget d'austérité pour 2013. Cela ne suffira pas à calmer les vives inquiétudes sur l'avenir de l'Espagne. Effondrement des deux grands partis politiques, revendications indépendantistes en Catalogne, affaires de corruption… Enquête sur un pays à la dérive.
À l’approche des législatives du 20 décembre, les nouveaux partis, Ciudadanos et Podemos, débattent du legs ambigu de la Transition, cette période qui court de la mort de Franco (1975) à l’entrée en fonction du gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez (1982). Pour sortir du bipartisme, Pablo Iglesias veut une « nouvelle Transition », tandis que le nationalisme catalan malmène la Constitution de 1978.