Près de vingt ans après les attaques du 11 septembre 2001 et la campagne militaire menée par les États-Unis qui les avaient délogés du pouvoir, les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan à l’été 2021. Nos analyses, enquêtes et reportages.
Plus de deux ans après leur retour au pouvoir, les talibans poursuivent leur guerre contre les femmes. Ils viennent de leur interdire la fréquentation du parc Band-e Amir, l’un des plus beaux sites naturels du pays.
Cette station réalise l’impossible au pays des talibans : elle permet aux femmes et aux fillettes de maintenir un lien aussi bien social qu’intellectuel avec le monde extérieur. Sa fondatrice, Hamida Aman, répond depuis Kaboul aux questions de Mediapart.
Ce 7 juillet marque les six mois de détention, dans les prisons des talibans, de notre confrère franco-afghan Mortaza Behboudi. Un compteur a été installé sur la façade de la mairie de Paris-Centre et un bateau est parti du Finistère.
Le journaliste, qui collabore notamment avec France Télévisions, Arte, Radio France, « Quotidien » ou Mediapart, est détenu en Afghanistan depuis le 7 janvier 2023. Depuis, l’espoir est un combat. Nous ne l’oublions pas et réclamons sa libération.
À l’été 2021, le président français Emmanuel Macron a promis que la France resterait « aux côtés des Afghanes ». La réalité est tout autre. Celles-ci endurent un parcours du combattant dès lors qu’elles demandent l’asile.
Les femmes afghanes vivent un cauchemar depuis presque deux ans et le retour au pouvoir des fondamentalistes islamistes talibans. Une oppression systématique et brutale en raison de leur genre, dont témoignent nos invitées.
En septembre 2022, Fatima Amiri, 17 ans, est gravement blessée dans l’attaque de son école à Kaboul. Survivante d’un féminicide politique collectif, elle raconte son engagement pour le droit à la scolarité des filles depuis Ankara, en Turquie, où elle est soignée depuis décembre.
Les autorités talibanes ont ordonné aux organisation non gouvernementales (ONG) nationales et internationales de ne plus travailler avec des femmes après des « plaintes sérieuses » selon lesquelles elles ne respectaient pas un code vestimentaire approprié. L’Union européenne (UE) a condamné fermement, Berlin a appelé à « une réaction claire de la communauté internationale ».
Les dernières annonces des talibans appelant à lapider, amputer, exécuter les auteurs de crimes et délits, ainsi que leurs nouvelles atteintes aux droits des femmes, rappellent qu’en quarante ans, ils n’ont jamais dévié du cœur de leur programme politique, rappelle le chercheur Adam Baczko.
Alors qu’une nouvelle série de décrets liberticides vise les femmes, le chef suprême des talibans appelle les juges à une stricte application de la loi islamique, c’est-à-dire à recourir aux châtiments corporels, aux exécutions publiques, aux lapidations et amputations, comme ce fut le cas de 1996 à 2001.
Un an après leur retour en Afghanistan, les talibans ont mis au pas et invisibilisé les femmes et, pour elles, manifester est de plus en plus risqué, comme on l’a vu ces derniers jours. Entretien sur ce sujet mais aussi sur la grave crise sociale et économique avec Hervé Nicolle, codirecteur du centre sur les migrations Samuel Hall, qui mène des enquêtes de terrain dans le pays.
Désastre économique, humanitaire, droits humains attaqués… Un an après avoir rebasculé dans les mains des talibans, l’Afghanistan n’en finit pas de sombrer. Pour la minorité LGBT+, le retour des fondamentalistes islamistes est dévastateur.
Interdiction d’aller à l’école ou de travailler, mariages forcés, répression des manifestantes... À partir de témoignages collectés depuis la prise de pouvoir par les talibans en août dernier, Amnesty International publie, ce mercredi, un rapport qui documente les mécanismes d’oppression spécifique à l’encontre des femmes.
La série de décrets visant à mettre les Afghanes sous tutelle, validée par le guide suprême des talibans, témoigne de la victoire du clan Haqqani et de la branche militaire sur la faction dite réaliste. Sur le terrain, l’opposition armée a mené ses premières opérations.
En Afghanistan, le chef des talibans, Hibatullah Akhundzada, a décidé samedi d’infliger aux femmes le port du voile intégral et veut les reléguer hors de l’espace public.
La brouette sature l’espace public en Afghanistan, les villes, les campagnes. En posséder une, même bringuebalante, est une richesse dans ce pays éclaté par la guerre. À une, deux, trois roues, avec ou sans plateau, elle est plus qu’un outil de portage, de travail, plus que le signe d’une économie informelle qui a pris le dessus sur l’économie officielle : elle est un outil de survie qui peut aider à sortir de l’extrême pauvreté, à transformer et à adoucir un quotidien particulièrement difficile, encore plus depuis le retour des talibans.