Près de vingt ans après les attaques du 11 septembre 2001 et la campagne militaire menée par les États-Unis qui les avaient délogés du pouvoir, les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan à l’été 2021. Nos analyses, enquêtes et reportages.
Les dernières annonces des talibans appelant à lapider, amputer, exécuter les auteurs de crimes et délits, ainsi que leurs nouvelles atteintes aux droits des femmes, rappellent qu’en quarante ans, ils n’ont jamais dévié du cœur de leur programme politique, rappelle le chercheur Adam Baczko.
Alors qu’une nouvelle série de décrets liberticides vise les femmes, le chef suprême des talibans appelle les juges à une stricte application de la loi islamique, c’est-à-dire à recourir aux châtiments corporels, aux exécutions publiques, aux lapidations et amputations, comme ce fut le cas de 1996 à 2001.
Un an après leur retour en Afghanistan, les talibans ont mis au pas et invisibilisé les femmes et, pour elles, manifester est de plus en plus risqué, comme on l’a vu ces derniers jours. Entretien sur ce sujet mais aussi sur la grave crise sociale et économique avec Hervé Nicolle, codirecteur du centre sur les migrations Samuel Hall, qui mène des enquêtes de terrain dans le pays.
À travers l’Afghanistan, sous les talibans (11/11)
Désastre économique, humanitaire, droits humains attaqués… Un an après avoir rebasculé dans les mains des talibans, l’Afghanistan n’en finit pas de sombrer. Pour la minorité LGBT+, le retour des fondamentalistes islamistes est dévastateur.
Interdiction d’aller à l’école ou de travailler, mariages forcés, répression des manifestantes... À partir de témoignages collectés depuis la prise de pouvoir par les talibans en août dernier, Amnesty International publie, ce mercredi, un rapport qui documente les mécanismes d’oppression spécifique à l’encontre des femmes.
La série de décrets visant à mettre les Afghanes sous tutelle, validée par le guide suprême des talibans, témoigne de la victoire du clan Haqqani et de la branche militaire sur la faction dite réaliste. Sur le terrain, l’opposition armée a mené ses premières opérations.
En Afghanistan, le chef des talibans, Hibatullah Akhundzada, a décidé samedi d’infliger aux femmes le port du voile intégral et veut les reléguer hors de l’espace public.
La brouette sature l’espace public en Afghanistan, les villes, les campagnes. En posséder une, même bringuebalante, est une richesse dans ce pays éclaté par la guerre. À une, deux, trois roues, avec ou sans plateau, elle est plus qu’un outil de portage, de travail, plus que le signe d’une économie informelle qui a pris le dessus sur l’économie officielle : elle est un outil de survie qui peut aider à sortir de l’extrême pauvreté, à transformer et à adoucir un quotidien particulièrement difficile, encore plus depuis le retour des talibans.
Troisième et dernier volet de notre carnet de bord à travers l’Afghanistan. Tandis que des oubliés de l’État français attendent dans la peur une évacuation qui ne vient pas, la jeune garde talibane applaudit l’interdiction récente de l’école aux collégiennes et lycéennes, et marche dans les pas des plus radicaux.
Être une femme en Afghanistan, c’est endurer une oppression systématique et brutale, encore plus depuis le retour au pouvoir des talibans qui, en un an, ont anéanti les droits des femmes et des fillettes. Quatre Afghanes racontent à Mediapart, face caméra, leur combat pour ne pas être effacées. Un documentaire inédit.
Suite de notre carnet de bord à travers l’Afghanistan. Où il est question des ravages des traumas de guerre mais aussi de l’opium. Impliqués dans toutes les chaînes de production, les talibans peuvent difficilement interdire la culture de cette drogue comme il y a 20 ans, alors ils répriment les toxicomanes en les jetant en prison.
Six mois après le retour au pouvoir des talibans, la population étouffe sous la répression, la faim, le désespoir. Pendant deux semaines, Mediapart a sillonné le pays. Premier volet de notre carnet de bord, des collines de Kaboul aux montagnes de l’Hindou Kouch et de Koh-i Baba.
Traquée par les talibans parce qu’elle se bat pour les droits des femmes, Rokhshana Rezaï, 26 ans, se terre quelque part dans le pays. Mediapart a pu la rencontrer alors que les fondamentalistes islamistes redoublent de répression à l’égard des activistes féministes. Plusieurs sont portées disparues ou ont été tuées.
Vingt ans après avoir dynamité les monumentaux bouddhas de Bāmyān, les talibans sont aujourd’hui chargés de la sécurité des vestiges. Tout près, survivent dans des grottes les plus démunis des Afghans.
Depuis plusieurs mois, l’hôpital régional de la principale ville du sud de l’Afghanistan est saturé. Huit à dix enfants y décèdent chaque jour de la famine. D’après l’Unicef, un million d’entre eux risquent de mourir de malnutrition cet hiver dans le pays.
La crise alimentaire est dramatique en Afghanistan. À Hérat, ce dimanche, une foule affamée a dépassé les autorités talibanes. Le désespoir est tel que des familles n’hésitent pas à vendre leurs fillettes en mariage pour ne pas mourir de faim. Reportage écrit et filmé.
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