En Afghanistan, la plupart des organisations humanitaires souhaitent poursuivre leurs activités. Mais elles ne savent pas encore comment le faire concrètement, entre consignes fluctuantes des talibans, situation sécuritaire toujours volatile et système bancaire en déroute.
Pas mécontente d’assister à la débâcle américaine, Moscou s’affiche prête à travailler avec les talibans, pourtant classés comme organisation terroriste en Russie. Les risques existent néanmoins.
Plusieurs mois avant la chute de Kaboul, les journalistes Sonia Ghezali et Jean-Baptiste Renaud ont réussi à obtenir un entretien avec Mohammed Nabi Omari, ancien détenu de Guantanamo libéré en 2014 et un des négociateurs talibans au Qatar à partir de 2019. Leur documentaire est diffusé dimanche soir sur M6.
Depuis leur retour au pouvoir, après la chute du régime soutenu par les Américains, les talibans se sont engagés dans une opération de communication, affirmant vouloir accorder une amnistie totale et respecter les droits des femmes et des minorités. Mais les témoignages recueillis au fil des jours montrent une tout autre réalité.
Le retour au pouvoir des talibans suscite des craintes au sein des services de renseignement même si, paradoxalement, le principal risque que cela fait courir en France concerne la menace endogène, déjà existante. État des lieux.
Le numéro d’urgence du ministère des affaires étrangères reçoit des centaines d’appels de réfugiés afghans cherchant à rapatrier leur famille. Les associations mettent en cause les procédures « interminables » auxquelles se heurtent ces réfugiés depuis des années. Deux référés ont été déposés ce 20 août au Conseil d’État.
Prix Pulitzer en 2012, le photographe afghan Massoud Hossaini a quitté Kaboul in extremis avant l’arrivée des talibans. Réfugié aux Pays-Bas, il lance un cri d’alarme à l’attention des dirigeants occidentaux en faveur de cette génération qui « a grandi avec Internet et la liberté ».
Gel des réserves de change déposées aux États-Unis, assèchement des liquidités en dollars circulant dans le pays, suspension des aides accordées par le FMI… Le gouvernement américain a décidé d’utiliser toutes les armes financières à sa disposition face au pouvoir taliban. Celui-ci risque de n’avoir d’autre choix que de se précipiter dans les bras de la Chine.
Alibi des puissances étrangères depuis quarante ans, les femmes afghanes vont à nouveau s’affronter au rigorisme des talibans. Dans un pays où leurs droits prenaient déjà l’eau de toutes parts.
Responsables d’ONG et militants pour les droits humains se font discrets depuis la prise du pouvoir par les talibans à Kaboul. Certains ont déjà quitté le pays ou tentent de le faire. Beaucoup craignent d’être pris pour cibles.
Du « Grand Jeu » à la « guerre globale contre le terrorisme » en passant par la guerre froide, l’Afghanistan s’est révélé le tombeau des Empires. Britanniques, Soviétiques et Américains ont buté sur cette réalité humiliante.
Malgré les paroles rassurantes d’Emmanuel Macron, les ex-auxiliaires afghans de l’armée française ne sont toujours pas en sécurité, entre rumeurs, consignes contradictoires et ambassade injoignable.
Les ministres des affaires étrangères des 27 ont jugé prioritaire l’évacuation des derniers ressortissants européens à Kaboul, lors d’une réunion d’urgence consacrée à la crise afghane.
La chute de la capitale afghane a réveillé aux États-Unis le traumatisme de la guerre du Vietnam et de l’évacuation piteuse des diplomates américains à Saigon en 1975 à bord d’un hélicoptère. Une analogie historique rejetée par le président américain Joe Biden, décidé à en terminer avec les « guerres sans fin ».
Vingt ans après avoir été chassés de Kaboul, les talibans en ont repris possession. De leur lutte pour la survie à cette victoire totale, que sait-on de l’évolution et des invariants de ce mouvement ? Entretien avec le politiste Adam Baczko, chargé de recherche au CNRS.
La plupart des pays de l’Union européenne ont attendu le dernier moment pour suspendre les expulsions d’Afghans venus demander l’asile sur leur sol. Alors que les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul, les vingt-sept ministres des affaires étrangères se réunissent en urgence ce mardi pour décider des suites à donner à leur action. Accueillir dignement les exilés déjà arrivés sur leur sol serait un premier pas en matière de solidarité.