Au sixième mois de leur prise du pouvoir, les talibans hésitent entre davantage de répression et une très relative modération. Sur la scène internationale, ils n’ont marqué aucun point. À l’intérieur, la famine menace toutes les provinces.
Les différentes factions ont commencé à se déchirer et le mollah Baradar, numéro 2 du mouvement, est marginalisé. Plus radicaux, les « réseaux Haqqani » ont la main. Ce qui n’arrange pas le Pakistan, qui redoute que les talibans afghans aident leurs « frères » voisins.
Quand les talibans ont pris le contrôle de la capitale afghane le 15 août, les femmes ont su tout de suite qu’elles seraient les premières à subir les changements. La photographe Oriane Zerah, qui vit à Kaboul, les a interrogées sur la manière dont elles ont vécu ces événements, « la peur » au ventre.
Après être montée en puissance durant les années 1990 et 2000, la prétention à (re)construire des États depuis l’extérieur est désormais largement abandonnée. Au-delà des erreurs états-uniennes, le fiasco afghan illustre les failles du principe même de l’importation de l’État-nation occidental.
La prise de pouvoir des fondamentalistes menaçait en premier lieu tout un pan éduqué de la société afghane, désireux de progrès. Certain·e·s ont pu se réfugier au Tadjikistan voisin. Témoignages.
Ils ont travaillé pendant des années pour servir l’armée française, au péril de leur vie : des anciens interprètes afghans, aujourd’hui menacés par les talibans, attendent toujours de pouvoir trouver refuge en France. Pour en parler, « À l’air libre » reçoit l’avocate du collectif ex-PCRL Magali Guadalupe Miranda et le maire LR de Saint-Étienne Gaël Perdriau.
Depuis 2011, le projet « Coûts de la guerre » mené par un groupe d’universitaires américains tente d’établir le vrai bilan de « la guerre contre le terrorisme », de l’Afghanistan à la Libye, en passant par l’Irak. Entretien avec sa cofondatrice, Catherine Lutz.
Aucune femme ne figure parmi les 33 ministres du nouvel exécutif de Kaboul, composé presque exclusivement de religieux et dans lequel la présence du Pakistan et des réseaux Haqqani se fait lourdement sentir.
Que va devenir l’Afghanistan sous le joug des talibans ? Que vont devenir les civils afghans et afghanes ? Tandis qu’Emmanuel Macron craint des « flux migratoires irréguliers », la France doit-elle les accueillir davantage ? Notre émission en direct.
Quelque 300 personnes se sont réunies dimanche à Paris, à l’appel d’une trentaine organisations, pour marquer leur soutien au peuple afghan et aux femmes, particulièrement vulnérables sous le régime taliban.
Prix Goncourt, l’écrivain franco-afghan s’est démené pour « faire sortir » des Afghans menacés par les talibans. Il appelle la France et l’Europe à faire davantage.
Une « annonce » de la commission culturelle de l’émirat islamique a ordonné aux autorités administratives et religieuses de deux provinces du nord de l’Afghanistan de dresser dans chaque village des listes de jeunes filles célibataires et de veuves de moins de 45 ans. En vue d’un transfert au Waziristan.
Face à l’ordre religieux strict que veulent imposer les talibans, la résistance se niche dans les interstices de vie que les mollahs ne contrôlent pas encore : une fête improvisée, un portrait du commandant Massoud accroché au rétroviseur, une cigarette à l’abri des regards.
Depuis une dizaine d’années, le richissime émirat gazier, à la recherche de reconnaissance et de légitimité internationales, est devenu l’intermédiaire incontournable des talibans dans leurs négociations diplomatiques. Avec l’entrée des rebelles à Kaboul et l’instauration de leur régime à l’ensemble de l’Afghanistan, les Qataris ont-ils gagné ou perdu leur pari ?
La célèbre vallée afghane retrouve son rôle de bastion de la résistance. Cette fois, celle-ci est dirigée à la fois par le fils du commandant Massoud et par Amrullah Saleh, l’un des proches. Ils apparaissent bien isolés face à la puissance des talibans, qui ont cependant accepté de discuter avec eux.
Entamées il y a deux semaines avec la prise de Kaboul, les opérations d’évacuation des Afghans fuyant le régime taliban touchent à leur fin à l’aéroport, à mesure qu’approche la date butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains. Paris et Londres proposent la création d’une « zone protégée » dans la capitale afghane.