Les batailles et les enjeux autour du renouvellement des 577 sièges de députés à l'Assemblée nationale. Les élections se déroulent du 10 et 17 juin 2012.
Outre la défaite sans appel de François Bayrou, emblématique, c’est toute la galaxie centriste qui s’effrite au terme de ces législatives. Sur la ligne de départ, toutes tendances confondues, 44 sortants. À l'arrivée, 23 élus, et peut-être zéro groupe.
Équilibres à gauche, destin politique de Ségolène Royal et de François Bayrou, nombre de députés FN, sort des anciens ministres de Nicolas Sarkozy: le deuxième tour de ces législatives aura des conséquences très concrètes sur la vie politique des prochaines années.
Une vague rose a installé, au soir de ce 17 juin, François Hollande et le parti socialiste dans une situation de pleins pouvoirs. C’est une situation « cohérente » mais porteuse d’immenses dangers, le premier étant celui d’une accélération de la crise de représentation politique. Il est urgent de modifier l’organisation de notre République pour refonder la citoyenneté.
Les Balkany se sentiraient-ils menacés dans leur forteresse bleu-UMP au point de perdre leur sang-froid ? Depuis que les résultats du premier tour sont tombés, Patrick Balkany, le sulfureux ténor de la cinquième circonscription des Hauts-de-Seine, en ballottage défavorable, redouble d’agressivité envers le candidat socialiste. Le second tour devrait être très serré.
Stéphane Le Foll, proche de François Hollande, est favori dimanche dans l’ancien fief du premier ministre de Nicolas Sarkozy, une circonscription détenue par la droite depuis 1958.
Dans l'Essonne, celle qui a été la porte-parole sans états d'âme du candidat UMP tente de sauver son siège de députée et sa carrière politique. Privée de réserves de voix dans ce duel face au PS, elle doit composer avec l'étiquette Sarkozy qui lui colle à la peau et les appels de Marine Le Pen à la faire battre (vidéo dans l'article).
Successeur de Cécile Duflot à la tête d'Europe Ecologie Les Verts, Pascal Durand trace les perspectives d'un mouvement jamais autant institutionnalisé.
Directeur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, François Delapierre, l'un des porte-parole du Front de gauche, dresse le bilan mitigé de la présidentielle et des législatives.
L’affaire Trierweiler n’est pas anecdotique mais politique : elle témoigne de la privatisation de l’espace public qui accompagne la publicisation du privé. Nous n’avons pas élu un couple, mais un président qui doit rétablir la frontière entre fonctions publiques et vies privées. Sauf à poursuivre un sarkozysme sans Sarkozy, avec ses conflits d’intérêts et ses mélanges des genres. Et à connaître le même désaveu.
La Droite populaire se présente, depuis sa création en 2010, comme un « barrage » face au Front national. Les résultats du premier tour des législatives et les désistements entre FN et UMP démontrent le contraire.
« Une affaire privée qui a des conséquences politiques. » Un proche conseiller de François Hollande résume ainsi l’affaire du tweet de soutien de Valérie Trierweiler à Olivier Falorni. Cette prise de position publique, sur fond d'affaires privées, de la compagne du chef de l’État pose la question de son rôle.
A quelques jours du second tour des législatives, les digues sautent les unes après les autres entre l'UMP et le Front national. C'est le résultat d'années de rapprochement idéologique et humain, selon un rapport du think-tank Terra Nova à paraître cette semaine. La prochaine étape de cet « axe UMPFN » serait en construction : un « parti patriote » réalisant l'union des droites.
L’Assemblée nationale est majoritairement socialiste. Le PS peut se permettre de gouverner tout seul, sans avoir à négocier avec ses alliés traditionnels. Mais comment va-t-il exercer le pouvoir et que fera-t-il des institutions de la Cinquième ?
S’il faut une énième preuve des déséquilibres démocratiques du présidentialisme français et des renoncements auxquels ils nous ont habitués, l’actuelle campagne électorale législative nous la fournit. L’enjeu des scrutins des 10 et 17 juin est réduit à la confirmation parlementaire de la victoire du président élu, François Hollande. Plutôt qu’une majorité présidentielle dominée par le PS, c’est une majorité du changement, pluraliste et diverse, qui garantira son approfondissement par le rééquilibrage du pouvoir. Parti pris.