Deux ans après avoir remplacé Arnaud Montebourg, lui aussi candidat contre François Hollande, le ministre de l'économie démissionne à son tour de Bercy. Et il ne cache pas ses intentions pour la présidentielle en prononçant l'oraison funèbre du chef de l'État.
La loi « sur l’activité et la croissance », portée par Emmanuel Macron et adoptée l'été dernier après des centaines d'heures de discussion, était censée faire date. Les réformes finalement adoptées, qui seront complétées dans le cadre de la contestée loi El Khomri, sont mineures.
Emmanuel Macron a finalement décidé de lancer, mardi soir à la Mutualité, sa campagne pour la présidentielle mais sans quitter le gouvernement. Alors que l'oligarchie de Bercy a imprimé sa marque sur les politiques de gauche et de droite, au point qu'elles sont devenues identiques, elle franchit un pas de plus et propulse l'un des siens comme candidat.
Macron relégitime la vieille figure de l’extrême droite Philippe de Villiers. Macron réitère qu’il « n’est pas socialiste ». Macron accumule les couvertures de Paris Match. Macron ou l’éloge de la transgression… Cette petite agitation politicienne souligne un peu plus la faiblesse d’un pouvoir finissant.
Les indices de la proximité entre Emmanuel Macron et le patronat s'accumulent. A son meeting, le 12 juillet, il n'y avait pas seulement Renaud Dutreil, l'ancien ministre des PME de Chirac et dirigeant du groupe LVMH, mais aussi Yannick Bolloré, que son père, Vincent, a installé à la présidence d'Havas.
Pour son premier meeting, mardi soir à la « Mutu » à Paris, Emmanuel Macron n'a rien dit de précis sur son possible départ du gouvernement ou sa candidature à l'élection présidentielle. Mais, empruntant une terminologie proche du Medef, il est entré en campagne, en proposant de « dépasser les clivages » gauche-droite et de « libérer le pays ».
"Dans un gouvernement, il n'y a pas de démarche personnelle, encore moins de démarche présidentielle", a déclaré jeudi François Hollande à propos du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
Manuel Valls a ouvertement déclaré la guerre à Emmanuel Macron mercredi, au lendemain du meeting parisien du ministre de l'Economie, en l'accusant de "céder aux sirènes du populisme" et de dénigrer un "système" dont il est le "produit".
Saisi par le militant écologiste Raymond Avrillier après le refus persistant d’Emmanuel Macron de lui transmettre les nouveaux contrats de concession, le tribunal administratif a enjoint au ministre de transmettre tous les documents dans les trois mois.
Les investisseurs chinois qui gèrent depuis un an l'aéroport de Toulouse-Blagnac veulent siphonner la trésorerie de l'entreprise pour se servir un dividende exceptionnel. Emmanuel Macron, qui avait juré qu'il ne s'agissait pas d'une privatisation, se retrouve piégé par son mensonge.
La philosophe Marie-José Mondzain, à partir du rapt par Emmanuel Macron du mot « saxifrage », analyse comment le libéralisme économique siphonne le vocabulaire et anesthésie l'action politique en délégitimant la « radicalité ».
Jusqu’ici, Emmanuel Macron estimait ne pas être redevable de l’ISF. Mais d'après nos informations, les vérifications fiscales déclenchées après sa nomination au gouvernement viennent de déboucher sur une réévaluation du patrimoine de son couple. À l’issue de plus d’un an et demi de discussions avec le fisc, ayant notamment porté sur la demeure de son épouse au Touquet, le ministre a dû admettre qu’il devait payer l’ISF et même déposer une déclaration rectificative pour 2013 et 2014.
« Emmanuel Macron s'imaginait en Sully [conseiller d'Henri IV – ndlr], il ne faudrait pas qu'il finisse en Brutus, comme certains l'y poussent », affirme le premier secrétaire du PS, songeant au sénateur romain qui a donné le dernier coup de poignard à Jules César.
Le ministre de l'économie a eu un échange musclé lundi avec des syndicalistes opposés au projet de réforme du Code du travail, lors d'une visite d'entreprise.
Cette semaine, Didier Porte examine de très près comment les médias se sont emparés du mouvement « En Marche ! » créé par le ministre Emmanuel Macron. Conclusion : « Il m'énerve, ah, il m'énerve trop. »
Selon des informations de Mediapart, Emmanuel Macron s'apprête à déclarer sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. Cela pourrait intervenir vers le 10 juin. François Hollande serait dans la confidence, mais ne s'inquiéterait pas de cette annonce qui risque de constituer pour lui un coup de grâce. Manuel Valls ne parvient plus à masquer sa colère, même en public.