François Hollande a accepté d'être questionné par Mediapart à l'avant-veille du premier tour de la primaire socialiste. Une interview en forme d'interpellation du favori des sondages et des éditorialistes. Nos questions, souvent vives, et ses réponses détaillées sont précédées d'une mise au point sur le positionnement de Mediapart à cette étape de l'élection présidentielle.
Le député de Corrèze est parvenu à effacer l'image de l'homme de la synthèse et de l'immobilisme, accroché à la direction du parti pendant onze ans, pour se présenter comme un candidat « neuf ». Itinéraire d'un revenant.
S'il est élu l'an prochain, François Hollande, le candidat socialiste, veut s'inspirer de sa gestion du conseil général de Corrèze pour diriger la France. Le département est le plus endetté du pays, il vient d'y imposer un plan d'austérité, approuvé par ses alliés communistes et écologistes. Enquête dans le fief hollandais, empreint de chiraquisme et de radical-socialisme version Henri Queuille.
L'immigration débarque en force dans la campagne à la faveur des déclarations du chef de l'État dans Le Figaro magazine, qui, lancé dans une course-poursuite avec Marine Le Pen, prône de nouveaux durcissements. Tout à son obsession de ne pas apparaître « laxiste », François Hollande défend des propositions rappelant... celles de Nicolas Sarkozy.
François Hollande a créé la surprise en proposant de créer une tranche d'imposition à 75 % pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros par an. Cette disposition n'a des effets que symboliques, alors que le candidat socialiste a renvoyé aux calendes grecques une véritable « révolution fiscale ». Parti pris.
Sarkozy reprend espoir, Mélenchon poursuit sa percée, mais le candidat socialiste se veut imperturbable, convaincu que la « cohérence » de son projet et le rejet du président sortant suffiront à lui assurer la victoire le 6 mai. Quitte à ne guère enthousiasmer.
Quatre jours après son discours du Bourget, le candidat socialiste a renoué avec le réalisme social-démocrate au moment de dévoiler son programme présidentiel, soucieux d'apparaître « crédible et responsable » face à la situation financière.
En annonçant son intention de taxer les hauts revenus à 75 %, le candidat socialiste a pris de court son entourage. Façon de rappeler : «le chef, c'est moi». Mais celui-ci ne veut pas épiloguer, préférant appuyer une mesure qu'il n'a pas franchement vu venir.
Rien ne semble avoir de prise sur le candidat socia- liste. Resserrement dans les sondages, montée du Front de gauche, épuisant tourbillon médiatique… Hollande s’en tient à sa stratégie anti-sarkozyste de vote utile, déployée depuis plus d’un an.
A Bruxelles, le déblocage de l’aide pour la Grèce a été validé. A Paris, les députés ont voté mardi sur le Mécanisme européen de stabilité, le PS s'abstenant dans sa grande majorité. De fait, ces dossiers mettent le candidat socialiste dans une position délicate: rester solidaire du peuple grec sans fâcher ses éventuels futurs partenaires européens.
Le candidat socialiste à la présidentielle avait promis une «diète médiatique» au soir de sa désignation le 16 octobre. La crise de l'euro l'oblige à sortir du silence et à se prononcer sur les appels à davantage de fédéralisme européen. Un débat miné depuis le «non» au référendum de 2005.
Lors d'un meeting à Rennes, le candidat socialiste a déroulé les grandes mesures qu'il prendrait durant la première année de son quinquennat, s'il est élu le 6 mai.
Le candidat socialiste a déroulé, pendant une heure et demie dimanche, les principaux axes de sa campagne, « le rêve français ». Il s'en est surtout pris au monde de la finance, son « véritable adversaire », annonçant une série de mesures comme l'encadrement des bonus dans les banques ou la création d'une agence européenne de notation. Son objectif : que les Français « vivent mieux en 2017 qu'en 2012 ».
Lundi, Hollande a tendu la main à Bayrou. Une fois de plus. Pourtant, en 2007, le socialiste était loin de considérer le centriste comme un potentiel allié. Rappel de ces relations orageuses.
Le candidat socialiste a-t-il envie et intérêt à un accord électoral avec les écolos? La question n'est pas tranchée à une dizaine de jours de la conclusion des discussions programmatiques et électorales entre le PS et EELV. Au centre des débats, le nucléaire en général et le sort de l'EPR de Flamanville en particulier.
Le conseil fédéral d'Europe-Ecologie/Les Verts a validé l'accord parlementaire douloureusement conclu avec le PS. Sans Eva Joly, qui a préféré prendre du recul.