L’Ehpad est un lieu hors du temps dans lequel se côtoient les réalités du personnel soignant, des familles en visite et des résidents eux-mêmes. Ce premier numéro de « Triptyque », la nouvelle série documentaire immersive de Mediapart, offre trois regards sur une même vérité inéluctable : il faut prendre son mal en patience.
L’acteur et réalisateur Serge Bozon, la chorégraphe Julie Desprairies et le musicien Mehdi Zannad alias Fugu (qui endosse en plus le rôle de l’architecte) ont écrit un documentaire musical et chorégraphique de 29 minutes auquel participent plus d’une centaine d’habitants de la commune de Saint-Gaudens (Haute-Garonne). En suivant la déambulation chantée d’un architecte auprès des bâtiments qu’il a construits, le film part à la rencontre des usagers des lieux et dialogue avec eux sur le métier d’architecte, ses paradoxes et ses lois.
L’écrivain Yassin Haj Saleh, figure du mouvement de contestation populaire né en 2011, emprisonné de 1980 à 1996 pour sa participation au Parti communiste syrien, fuit Damas, la Ghouta orientale et Raqqa, avant de quitter la Syrie. Avec le photographe Ziad Homsi, il traverse un pays en guerre, rencontre les espoirs et les désillusions d’une révolution. Mohammad Ali Atassi signe un film brûlant, primé dans plusieurs festivals.
C’est un endroit où depuis 150 ans on vient faire la fête, se balader, escalader et chanter. Non loin de Krasnoïarsk, dans la Sibérie occidentale, le réalisateur Alexander Kusnetsov partage, sur ce « Territoire de la liberté », la vie d’un groupe d’alpinistes qui viennent ici vivre « les lois simples de l’amitié et de l’hospitalité ». Et incidemment faire la nique à Poutine.
Celui qui s’entretient avec Martine Deyres est un vieux monsieur. Il a créé, il y a 60 ans, la clinique de La Borde, lieu majeur de la psychiatrie du XXe siècle, là où Gilles Deleuze et Félix Guattari ou encore l’écrivaine Marie Depussé ont aussi travaillé. Aujourd’hui, elle compte 107 lits d’hospitalisation. Dans Le sous-bois des insensés, Jean Oury parle de l’accueil des psychotiques et des structures aliénantes, autant pour les patients que pour les soignants. Décapant, à l’heure où les professionnels de la psychiatrie se mobilisent pour préserver une certaine qualité du soin.
«Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La métamorphose du Caillou» a été tourné pendant la campagne du référendum d'autodétermination qui aura lieu le 4 novembre. Trente ans après la tuerie de la grotte d'Ouvéa et les accords de Matignon, dans un pays apaisé, Kanak et Calédoniens confient leurs doutes et certitudes. 53 minutes pour comprendre les enjeux du scrutin.
Chicago, 1968. Décidés à faire le portrait du leader charismatique des Black Panthers de l’Illinois, Mike Gray et Howard Alk se retrouvent au cours du film confrontés à son assassinat. Les deux réalisateurs sont brutalement aspirés dans une enquête qui sera le seul rempart tangible face aux allégations de la police. « On peut assassiner un combattant, déclare Fred Hampton dans ce film, mais pas le combat. »
Ils sont issus du hip-hop ou du breakdance. Accompagnés par le chorégraphe Abou Lagraa et son épouse, Nawal Aït Benalla-Lagraa, ils seront la première formation de danse contemporaine algérienne. Pendant plusieurs mois, le réalisateur Laurent Aït Benalla a suivi la structuration de ce groupe jusqu’au soir de la première mondiale au théâtre national d’Alger.
En écho à la mobilisation de jeunes Kanak contre trois nouveaux sites d’extraction du nickel, voici l’histoire d’une pollution de rivière qui, au début des années 1980, a provoqué la révolte de la population préfigurant les événements de 1988 en Nouvelle-Calédonie.