En 2023, un rapport confidentiel présenté lors d’un conseil de politique nucléaire donnait le top départ au bouleversement du système de sûreté de la filière de l’atome. Mediapart y a eu accès et a appris qu’il avait été modifié à la demande de l’Élysée.
Selon plusieurs documents que Mediapart et Reporterre ont obtenus, un des composants du béton destiné à la construction du futur réacteur présente des non-conformités majeures. L’Autorité de sûreté nucléaire somme EDF de justifier la qualité de ce produit.
En 2024, les importations de gaz naturel liquéfié en provenance de Russie ont augmenté de 81 % dans l’Hexagone, malgré une baisse de la demande. En cause, les industriels pétrogaziers qui misent à long terme sur le développement du gaz fossile, en dépit de l’urgence climatique.
Près de 100 milliards d’euros d’investissements dans le réseau d’électricité, des usines qui pourraient consommer beaucoup plus d’énergie qu’aujourd’hui et un chef d’État qui appelle les industriels à se brancher sans limite : la transition énergétique à la française dévore les électrons et ne rêve que de nucléaire.
Emmanuel Macron veut croire que la France a « des data centers propres ». Mais les dégâts environnementaux des industries numériques sont déjà tangibles (consommation d’électricité, émissions de CO2, besoins en eau et en minerais, conflits d’usage sur le foncier) alors que l’idée d’une IA verte n’est encore qu’une promesse.
En 2023, 80 % du lobbying déployé autour de la loi d’accélération du nucléaire était favorable à l’industrie de l’atome, selon une note de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. L’ampleur du déséquilibre interroge.
C’est le réacteur nucléaire le plus puissant du parc qu’EDF vient de connecter au réseau. Mais c’est aussi celui qui produira une énergie plus chère que la plupart des renouvelables. Les dépenses financières représentent entre 30 et 40 % du coût total du système électrique.
Une commune peut-elle s’opposer au remplacement de son parc éolien par des machines plus grandes et plus efficaces ? C’est le combat dans lequel s’est engagée la mairie de Coren, redoutant que l’installation des mastodontes menace sa ressource en eau.
L’actuel directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs peut-il prendre la tête de la future autorité de sûreté nucléaire, alors qu’elle devra se prononcer sur le centre de stockage qu’il a développé pendant dix ans ? La question secoue le monde de l’atome.
Un mois avant la COP29, le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie souligne les risques grandissants d’insécurité énergétique et de déviation de la transition écologique, dans un monde secoué par des tensions géopolitiques.
Le nouveau gouvernement a choisi la facilité pour trouver de nouvelles recettes : taxer à nouveau l’électricité. Une mesure socialement injuste qui accentue l’instabilité économique et obscurcit la transition écologique.
Pour combler son déficit budgétaire, le gouvernement veut augmenter les taxes sur l’électricité. Pour l’économiste Anne Debregeas, il faut revoir de fond en comble les prix de l’électricité, afin de les aligner sur les coûts de production et assainir un système absurde et incompréhensible.
Selon les informations de Mediapart, le ministère de l’économie et des finances a décidé de mettre fin au versement automatique du chèque énergie qui concerne 5,6 millions de Français parmi les plus pauvres. Une économie potentielle de 1 milliard d’euros.
L’opacité d’EDF sur la vulnérabilité des futurs EPR2 à Gravelines n’est pas une nouveauté. Déjà de nombreuses questions sur les EPR de Penly en Seine-Maritime étaient restées sans réponse, témoigne Michel Badré, qui a présidé le débat public sur la construction des nouveaux réacteurs.
Le site nucléaire d’EDF dans le Nord, où doivent être construits deux réacteurs EPR2, est trop vulnérable à la hausse du niveau de la mer dans le contexte du dérèglement climatique, selon une étude de Greenpeace. L’industriel assure s’appuyer sur les rapports du Giec.
La première soirée de débat public sur les futurs réacteurs EPR2 de Gravelines, dans le Nord, a souligné le déséquilibre entre la parole des représentants d’EDF, rompus aux éléments de langage, et celle des associations écologiques qui manquent de moyens.