Alors que des gouvernements européens ont instauré, dès le printemps, des programmes d’économie d’énergie pour faire face à la crise, le gouvernement français se contente de parler « sobriété », en mettant en avant de vagues incitations. Le gestionnaire de transport d’électricité vient pourtant de rappeler l’urgence du moment.
La méthanisation agricole, un « or vert » pas si vertueux (2/4)
— Enquête
Les agriculteurs sont les pionniers de la méthanisation en Bretagne. Mais la manne gazière est en train de leur passer sous le nez. L’ONG Splann montre que les industriels de l’énergie accaparent les bénéfices de la production du gaz, reléguant les exploitants à la place de simples fournisseurs de déchets.
La réunion extraordinaire des ministres de l’énergie, le 9 septembre, devait tracer les grandes lignes du plan de riposte de l’Union européenne face à la crise énergétique. En dépit de l’urgence, tout reste flou. Alors que la présidente de la Commission doit prononcer son discours de l’Union mercredi, l’UE a du mal, une fois de plus, à être au rendez-vous.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) appelle à la création immédiate d’une zone de protection autour de la centrale nucléaire ukrainienne, actuellement occupée par les Russes. « Il y a un besoin urgent de mesures pour empêcher un accident nucléaire d’origine militaire », écrit son directeur dans un rapport publié mardi.
La guerre en Ukraine est en train de changer de dimension. En représailles face au projet de plafonner le prix du pétrole russe adopté par le G7, Moscou a arrêté toutes les livraisons de gaz acheminées par Nord Stream 1. Après l’Allemagne, la Suède s’alarme d’un moment « Lehman », mettant en danger la stabilité financière.
Après avoir traversé la ligne de front, les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont pu entrer jeudi dans la centrale nucléaire de Zaporijjia. La guerre en Ukraine est le premier conflit armé dans un territoire nucléarisé. Face à cette situation inédite, la communauté internationale se montre inquiète et impuissante.
Le pétrole est plus que jamais une manne pour Moscou. En dépit des sanctions, la Russie produit et exporte pratiquement autant qu’avant l’invasion de l’Ukraine, selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie, et les prix se sont envolés.
Déjà fortement ébranlé par les menaces de pénurie de gaz, le système électrique européen voit les productions s’effondrer, en raison de la sécheresse installée depuis le début de l’année. Jamais les prix de l’électricité n’ont été aussi élevés sur le continent.
Alors que Gazprom a réduit au minimum ses livraisons de gaz à l’Europe, les pays membres ont adopté un plan pour réduire leur consommation de 15 %. Mais les contours de l’accord sont si flous que l’objectif risque de ne pas être atteint, laissant le continent aux prises avec une crise sans précédent.
Les députés ont adopté le second volet de mesures en faveur du pouvoir d’achat. Une ristourne de 0,30 centime d’euro par litre d’essence a été votée. Seulement, disent les économistes, cette mesure indifférenciée n’aide pas les ménages les plus pauvres contraints d’utiliser leur voiture.
Depuis quatre mois, les fragiles équilibres d’un marché déjà tendu sont rompus. L’énergie est devenue un terrain d’affrontement entre les États-Unis et la Russie. En juin, pour la première fois de son histoire, l’Europe a plus importé de gaz américain que russe.
L’Europe aura-t-elle suffisamment de gaz cet hiver ? Pour les Européens, le constat est clair : la Russie est déterminée à utiliser le gaz comme arme pour faire pression sur l’Union. Les risques d’une pénurie énergétique ne sont plus à écarter. En première ligne, l’Allemagne évoque « un moment Lehman dans le système énergétique ».
Une information judiciaire contre X a été ouverte par le pôle de santé publique du tribunal judiciaire de Marseille à la suite de la plainte déposée contre EDF par « Hugo », le lanceur d’alerte de la centrale nucléaire du Tricastin, selon les informations de Mediapart, l’AFP et « Le Monde ».
Face à l’envolée des prix de l’énergie, les gouvernements anglais, espagnol et italien ont décidé d’imposer une taxe exceptionnelle sur les superprofits des groupes d’énergie. Le gouvernement français exclut de le faire. Pis : son bouclier tarifaire revient à subventionner TotalEnergies et Engie.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe se trouve confrontée au même dilemme : imposer un embargo sur tous les approvisionnements énergétiques russes ou temporiser afin de ne pas mettre en danger les économies du continent. Alors que la question divise de plus en plus les États membres, la Commission européenne propose un embargo sur le pétrole russe.
Energies, monnaies, prix : les chaos de l’après-Covid
— Note de veille
La guerre en Ukraine a remis à l’ordre du jour des pratiques qui semblaient révolues. L’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne viennent d’adopter des mesures d’économies et de contingentement dans l’énergie ou l’alimentaire afin de limiter les risques de pénurie. La menace d’une inflation galopante s’accentue.
Directeur de la publication : Edwy Plenel
Direction éditoriale : Stéphane Alliès et Carine Fouteau
Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS).
Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007.
Actionnaires directs et indirects : Société pour l’Indépendance de Mediapart, Fonds pour une Presse Libre, Association pour le droit de savoir
Rédaction et administration : 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris
Courriel : contact@mediapart.fr
Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08
Propriétaire, éditeur, imprimeur : Société Editrice de Mediapart
Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonnés de Mediapart peut être contacté par courriel à l’adresse : serviceabonnement@mediapart.fr ou par courrier à l'adresse : Service abonnés Mediapart, 11 place Charles de Gaulle 86000 Poitiers. Vous pouvez également adresser vos courriers à Société Editrice de Mediapart, 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris.