Campagne contre les éoliennes, bataille sur les besoins en électricité... : impopulaire après l’accident de Fukushima et mise à mal par l’échec de l’EPR, l’industrie de l’atome a réussi à se replacer au centre de la politique du gouvernement. À partir de lundi, les députés examinent le projet de loi de relance du nucléaire.
Le parc atomique est le deuxième plus gros consommateur d’eau douce en France, plus que les buveurs d’eau potable. Alors que les inquiétudes liées à la sécheresse s’accroissent, ce sujet crucial est absent de la loi sur les nouveaux réacteurs, en débat à l’Assemblée à partir du 13 mars.
Prix trop hauts et trop variables, déconnexion des coûts de production, complexité étourdissante, inadéquation aux particularités d’un bien de première nécessité : le marché européen de l’électricité est sous le feu des critiques. La Commission européenne doit présenter son projet de réforme le 14 mars.
Un an après le début de la guerre en Ukraine, TotalEnergies continue de fournir du gaz russe à l’Europe, et tout particulièrement à la France. Malgré les sanctions, la multinationale a réussi à percevoir 1,5 milliard de dollars de dividendes grâce à ces importations gazières depuis la Russie.
Pour lancer au plus vite la construction de nouveaux réacteurs EPR, le gouvernement réorganise au pas de charge le système qui sert à prévenir les risques et les accidents nucléaires. Dans sa ligne de mire : l’IRSN, principal organisme d’expertise et de recherche sur le sujet, menacé de démantèlement.
L’électricien public a annoncé des pertes encore plus gigantesques qu’anticipé : 17,9 milliards d’euros. Ce résultat marque l’aboutissement d’une politique assumée de spoliation publique, ruinant une entreprise indispensable à la planification énergétique et écologique.
En un an, le conflit provoqué par la Russie a redessiné de fond en comble les routes et les marchés énergétiques. Les États-Unis ont remplacé la Russie comme premier fournisseur de gaz en Europe. Le pétrole russe coule désormais vers l’Asie. Deux blocs mondiaux se font face.
Dans un hémicycle déserté par la majorité, les oppositions ont voté à une quasi-unanimité la renationalisation d’EDF et l’accès aux tarifs régulés pour les artisans et PME qui n’y ont pas droit. « Un premier pas » pour les députés déterminés à défaire des pans entiers de l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité.
En 2022, les cinq premiers groupes pétroliers occidentaux ont totalisé 180,5 milliards de dollars de profits. Un record historique. Plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables et de préparer l’avenir, ils préfèrent reverser l’essentiel à leurs actionnaires. Cette position de rente ne peut que relancer le débat sur le rôle des majors pétrolières.
Des émissions de CO2 importantes, des coûts d’exploitation finalement plus onéreux qu’à terre, une société de copropriétaires basée aux îles Caïmans... Voyage à bord du « Cape Ann », le navire affrété par TotalEnergies pour « réchauffer » le gaz naturel liquéfié.
Massivement favorables au nucléaire, les sénateurs ont adopté un article qui pourrait rendre difficile la construction des nouveaux EPR sur les sites de Penly et de Gravelines. Le gouvernement assume de faire fonctionner les centrales nucléaires en zone inondable. Le vote final a lieu mardi 24 janvier.
Alors que les artisans boulangers doivent manifester lundi leur inquiétude, les mesures d’aide proposées par l’exécutif ne règlent en rien leur situation. Elles consacrent une fracture entre les « très petites entreprises » et toutes les autres. Aucune contrainte n’est imposée aux fournisseurs. Pis : l’État accepte de les dédommager en partie s’ils acceptent d’abaisser leurs prix.
Le Sénat commence mardi 17 janvier l’examen du projet de loi voulu par l’exécutif pour lancer un nouveau programme de réacteurs nucléaires. Malgré l’ambition affichée, ce texte court et très technique ne se donne pas les moyens d’accélérer grand-chose.
Cheffe de file de la majorité présidentielle sur le nucléaire, la nouvelle députée était salariée d’EDF jusqu’à son entrée au Parlement. Quand on a le pouvoir de voter la loi et de représenter la nation, où passe la ligne rouge entre biais professionnel, interférence, conflit d’intérêts et intérêt général ?
En décembre, les députés de la majorité ont voté en catimini un nouveau calcul de la taxe sur l’éolien en mer qui intègre les résidences secondaires. En Loire-Atlantique, ce dispositif profitera aux riches cités balnéaires comme La Baule, au détriment de la ville plus populaire de Saint-Nazaire.
La hausse des coûts de l’énergie et des matières premières alimentaires tend les comptes des petites boulangeries. Problème, le pouvoir d’achat des ménages est en berne. Elles ne pourront donc pas indéfiniment augmenter leurs prix pour tenir.