Connue par le Commissariat à l'énergie atomique depuis juin, la sous-estimation du plutonium contenu dans un atelier en cours de démantèlement à Cadarache n'a été signalée formellement que le 6 octobre. L'autorité de contrôle a saisi le procureur d'Aix-en-Provence. Reportage lors d'une opération de communication délicate.
Officiellement, les prix de l'électricité ont augmenté en moyenne de 1,9% à partir de samedi 15 août. Derrière ces augmentations «raisonnables» selon la ministre des finances se cache une révolution tarifaire que le gouvernement n'a pas le courage politique d'assumer. Au nom de la concurrence, de la réalité des coûts, tous les modes de calcul ont été revus. Conséquence: les plus petits vont payer pour les plus gros. Le gouvernement s'est bien gardé de faire la moindre publicité sur cette réforme, qui pose les bases du démantèlement des tarifs régulés.
Deux assemblages de combustibles, hautement radioactifs, suspendus dans l'eau au-dessus d'autres barres d'uranium et des ingénieurs atomiques qui se creusent la cervelle pour les décrocher en toute sécurité: voici le tableau inédit qu'offre le réacteur deux de la centrale nucléaire EDF du Tricastin depuis le 8 septembre, jour de l'incident. La résolution de l'"anomalie" pourrait encore prendre deux semaines.
Aberration dans le système de surveillance du nucléaire français : la centrale EDF de Fessenheim n'est soumise à aucune limite pour ses rejets d'effluents radioactifs et chimiques en milieu aquatique. Un collectif d'associations et de collectivités européennes demande son arrêt définitif. Un recours a été déposé auprès des ministères de l'économie et de l'environnement.
Une semaine après l'incident survenu au Tricastin, la Socatri révèle enfin le contenu exact de la fuite. Les effluents contenaient moins d'uranium qu'annoncé, pas d'uranium artificiel, du chlorure, du chrome et du fluorure. Mais de nouveaux prélèvements dans certaines nappes phréatiques qui alimentent en eau des riverains font apparaître une nouvelle énigme : des poches de concentration d'uranium inexpliquées.
Après quatre jours d'atermoiements, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) frappe fort. Sa direction a décidé, vendredi, de demander l'arrêt du centre de traitement de déchets du site nucléaire du Tricastin. L'ASN dénonce une "situation inacceptable" et des "dysfonctionnements en chaîne". Car, depuis mardi, la confusion régnait sur la fuite d'uranium survenue au Tricastin, deuxième plus importante plate-forme nucléaire après celle de La Hague. L'Autorité de sûreté nucléaire dispose-t-elle des moyens d'alerte suffisants à un moment où les contre-pouvoirs en matière d'information demeurent faibles? Enquête.