Dans ce bastion de gauche, les socialistes, avec leur vague à l’âme, cohabitent avec des communistes et des Insoumis, qui ont le vent en poupe, et des ralliés à Emmanuel Macron, qui croisent les doigts. À une semaine du premier tour, ils n’ont jamais rencontré autant d’électeurs incertains de leur vote.
Dans un court essai, Populisme : le grand ressentiment, le sociologue Éric Fassin prend à contre-pied le projet politique de Chantal Mouffe d’élaborer un « populisme de gauche ». Il met en garde sur la manière dont le populisme tend à effacer les vrais enjeux de lutte de classes et empêche de penser un nouveau projet de gauche.
Invité de Mediapart, le candidat socialiste à l’élection présidentielle a reconnu les « difficultés de sa campagne », le poids du bilan du quinquennat Hollande et de l'étiquette PS. Il s'est surtout démarqué de Jean-Luc Mélenchon, expliquant leurs désaccords sur l'Europe et la mutation du salariat.
Jean-Luc Mélenchon n'apporte plus le bruit et la fureur et suscite, en pépère rassurant, une certaine adhésion. Et les nouvelles formes d'engagement et de coopération imaginées par ses militants pourraient bien être au cœur de la stratégie de la France insoumise, y compris après l'élection.
Dans cette ville prise en 2014 au PS par l’écologiste Éric Piolle, allié à des membres du Parti de gauche et de différents réseaux citoyens, la droite est largement absente de la campagne. Et toutes les nuances de gauche, depuis les partisans de la France insoumise jusqu’aux socialistes tentés par En Marche, se préparent avec impatience aux recompositions qui suivront le premier tour de la présidentielle.
Lors d’un meeting en plein air sur le Vieux Port, le candidat de la France insoumise s’est montré déterminé. Porté par une forte dynamique, il a lancé à ceux qui étaient venus l’écouter : « Ne comptez que sur vos propres forces, je ferai ma part de travail, faites la vôtre. » Son discours, centré sur la paix et l’écologie, a été porté par une foule déterminée.
L’équipe du candidat socialiste s’est entourée de plusieurs anciens conseillers de Bernie Sanders à la primaire démocrate, comme l’économiste James K. Galbraith, parrain de « l’Agenda 2017 ». Deux consultants du parti démocrate ont également été recrutés pour le pôle mobilisation. Hamon espère encore limiter la casse électorale à deux semaines du premier tour.
Le candidat de la France insoumise tenait meeting dimanche devant 3 000 personnes. Il a été question des déserts médicaux et du recul des services publics, dans un département directement touché par le sujet. Pour son directeur de campagne, l’objectif de ces trois dernières semaines est clair : « faire de la France indécise une France insoumise ».
Manuel Valls n’a pas tenu parole en appelant à voter Macron après s’être engagé à soutenir Hamon. Ce n’est pas une première chez lui. Ses amis répondent qu’il est fidèle à ses idées, mais ce double langage résume toute son histoire au PS.
Après le ralliement de Manuel Valls à Emmanuel Macron, le candidat du PS a lancé un nouvel appel à l’unité à Jean-Luc Mélenchon. Une demande aussitôt rejetée, tant l’évidence de la position « centrale » du socialiste est fragilisée.
L’Europe est l’un des nœuds de la campagne présidentielle, au cœur du « désaccord » entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Thomas Piketty et Éric Coquerel en débattent et analysent les multiples fractures de la gauche, au cours de notre émission MediapartLive.
En annonçant son soutien à Emmanuel Macron mercredi, l’ancien premier ministre a achevé l’entreprise d’explosion de la gauche et du PS, entamée dès le début du mandat de François Hollande.
Sur le terrain, la rupture entre socialistes est déjà consommée. Avant son meeting de Lille mercredi soir, Benoît Hamon doit encaisser l'appel de Manuel Valls à voter Macron. Mais dans le Nord, les militants socialistes ont déjà fait le deuil du quinquennat. Pour leur premier porte-à-porte, les militants de Roubaix se projettent déjà dans l'après. « Le PS va se transformer, c’est sûr. Disparaître, non ! Simplement, ce ne sera plus le même PS », dit l'un d'eux. Reportage.
La dynamique médiatique du social-démocrate Martin Schulz en vue des législatives de septembre a connu un coup d’arrêt ce dimanche, dès son premier test électoral, et la victoire dans la région de la Sarre d’une proche d’Angela Merkel. Au point de remettre en cause les espoirs à gauche de voir la fin de la « grande coalition » au profit d’une alliance « R2G » (avec la gauche de Die Linke et les écologistes) ?
Nouveau slogan – « La Force du peuple » –, nouvelle affiche et un meeting qui fait le plein à Rennes : le candidat de la France insoumise a réuni dimanche 10 000 personnes, selon son équipe, dans la capitale bretonne. Depuis la marche pour la VIe République, samedi 18 mars, à Paris, et dans la foulée de sa prestation sur TF1, Jean-Luc Mélenchon se sent pousser des ailes.
Jeudi, le ministre Jean-Yves Le Drian a annoncé son soutien à Emmanuel Macron, le jour même d’un déplacement de Benoît Hamon consacré à la défense. Une nouvelle illustration des risques d’explosion du PS au lendemain de la présidentielle.