Une journée d’actions était organisée, ce samedi, contre le mal-logement dans de nombreuses villes européennes. Spéculation immobilière, arrêt de la construction, concurrence des logements de tourisme : de plus en plus d’Européens peinent à se loger dignement.
Le plus grand salon de l’immobilier international s’est tenu toute la semaine sur la Croisette. Dans une concurrence féroce, les métropoles du monde entier viennent vendre ici des bouts de leur territoire aux investisseurs. Une coalition européenne de militants du droit au logement a dénoncé un événement où « se fabrique la spéculation immobilière ».
Le développement pavillonnaire est le premier responsable de l’artificialisation des sols et paraît, de plus en plus, comme une aberration écologique. Dans leur enquête « Le Pavillon, une passion française », deux sociologues analysent les ressorts de l’engouement pour la maison individuelle.
Confrontée à un marché en roue libre, avec des Lyonnais ne parvenant plus à se loger en centre-ville, la Métropole de Lyon a créé un service pour accompagner l’encadrement des loyers mais aussi pour lutter contre la vacance, le développement d’Airbnb ou l’insalubrité des logements.
Alors que les prix des loyers atteignent des sommets dans certaines métropoles, leur encadrement apparaît comme un moyen de limiter les abus les plus flagrants. La mesure, contre laquelle les professionnels de l’immobilier restent vent debout, connaît pourtant de nombreux contournements.
Chaque nuit en Île-de-France, près de 56 000 personnes sont hébergées à l’hôtel, via le 115. Mais avec la reprise de l’activité touristique et la perspective des Jeux olympiques, nombre d’établissements rompent leur convention avec l’État. Conséquence : de plus en plus de familles sont expulsées et ballottées.
La tension monte entre le maire RN de Perpignan Louis Aliot et les habitants de Saint-Jacques, majoritairement issus de la communauté gitane. D’après eux, la ville préempterait des biens avant de les laisser pourrir pour justifier les évacuations forcées et les coups de pelleteuse. Une inertie douteuse dont deux propriétaires dépossédés de la rue Llucia ont été témoins.
Dans son rapport annuel, publié au soir du 31 janvier, la Fondation Abbé Pierre consacre un volet au genre, qui montre à quel point être une femme, célibataire ou victime de violences conjugales notamment, peut être un « facteur déclenchant ou aggravant du mal-logement ». De même qu’être une personne LGBTQI+.
Dans un contexte où le logement grève de plus en plus les finances des ménages, la Fondation Abbé Pierre demande, dans son rapport annuel publié mardi soir, un « changement de cap » au gouvernement, qui n’a cessé de rogner sur ce budget.
Alors que la proposition de loi dite « anti-squat » sera examinée au Sénat à partir du 31 janvier, la Cour des comptes vient de publier un rapport cinglant sur la faiblesse de la politique visant à réduire le nombre d’expulsions de locataires pour impayés.
Levier essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique, la rénovation énergétique des logements fait l’objet d’un saupoudrage d’aides inefficaces. Une commission d'enquête vient d'être créée au Sénat.
Le sociologue Camille François a réalisé une enquête inédite dans différents services de l’État chargés des expulsions locatives. Il revient aussi sur la nouvelle loi dite « anti-squat » en discussion au Parlement, « absurde », selon lui.
La saturation de l’hébergement d’urgence est avérée et les personnes prioritaires comme les familles ne le sont plus. Alors l’avocat de Médecins du Monde et Utopia 56, Me Djemaoun, systématise le dépôt de recours devant la justice administrative pour contraindre l’État à héberger les personnes sans logement.
Emblématique des plans de rénovation urbaine, Vaulx-en-Velin s’est profondément transformée depuis les émeutes de 1990. Mais au numéro 12 du chemin des Barques, où dix personnes ont perdu la vie dans l’incendie du 16 décembre, les habitants ont le sentiment d’avoir été oubliés.
C’est là que les Jeux olympiques construisent le « village des médias », destiné à héberger journalistes et techniciens pendant la compétition, avant de devenir un nouveau quartier d’habitation du Grand Paris. À Dugny, petite ville méconnue de Seine-Saint-Denis, la mairie rêve de grandeur. Mais des habitants s’inquiètent d’un développement à deux vitesses.
Le plan Grand Froid a été déclenché et court jusqu’au 22 décembre, permettant davantage de prise en charge des personnes sans abri. Mais cela ne suffit pas toujours. De plus en plus de femmes avec enfant sont à la rue. Mediapart a suivi une maraude du Samu social à Paris.