Alors que le chiffre des personnes détenues par le Hamas a été réévalué à 199 et que ce dernier vient de poster une première vidéo d’une Franco-Israélienne prisonnière, les familles font tout pour mettre au centre le sort des leurs, que beaucoup jugent négligé par le gouvernement israélien.
Le Hamas affirme qu’un bombardement a touché l’enceinte de l’hôpital Ahli-Arab, situé dans le centre-ville. Benyamin Nétanyahou a dénoncé une attaque des « terroristes barbares » du Hamas. Le président américain Joe Biden est attendu dans la région mercredi.
Le Hamas replace violemment la question palestinienne sur le devant de la scène géopolitique. Retour aux origines du mouvement islamiste palestinien, fondé lors de la première Intifada et classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.
Les Palestiniens d’Israël, qui représentent presque 20 % de la population, rasent les murs, entre crainte d’affrontements communautaires, solidarité interdite avec Gaza et sentiment que le pays les rejette toujours plus.
La présidente de la Commission européenne a déclaré lundi soir que les Gazaouis ne pouvaient « pas payer le prix de la barbarie du Hamas ». Plus tôt, l’OMS avait averti que sans aide, une « vraie catastrophe » aurait lieu dans les 24 heures dans l’enclave, assiégée depuis l’attaque du Hamas contre Israël.
Dimanche, l’armée israélienne a appelé, une nouvelle fois, la population à prendre la direction du sud. Aucun journaliste étranger n’a été autorisé à entrer dans l’enclave, alors que le bilan s’élève à 2 670 morts, selon le Hamas. C’est par des messages WhatsApp que Mediapart a recueilli des témoignages.
Depuis l’attaque lancée par le Hamas sur Israël et la riposte de l’État hébreu, chaque camp accuse l’autre d’avoir frappé des populations civiles innocentes, de les avoir prises en otages ou de les avoir bombardées. Comment qualifier juridiquement ces faits ? Quelles différences y a-t-il entre crime de guerre, crime contre l’humanité et acte terroriste ?
Après l’attaque du Hamas en Israël samedi dernier, l’État hébreu a annulé tous les permis des travailleurs palestiniens originaires de Gaza. Craignant d’être arrêtés ou attaqués, des milliers d’entre eux ont trouvé refuge en Cisjordanie. Ils n’y avaient jamais mis les pieds auparavant.
Alors que l’armée israélienne a confirmé samedi la présence d’au moins 120 otages retenus par le Hamas à Gaza, un père a décidé d’aller chercher sa fille, enlevée alors qu’elle participait à la rave party à Re’im. Pour cela, il se dit prêt à entrer dans Gaza.
Alors que les préparations d’une offensive terrestre israélienne à Gaza et que les frappes aériennes se poursuivent, des centaines de milliers d’habitants tentent de fuir vers le sud. L’ONU estime à un million le nombre de personnes déplacées dans le territoire. De son côté, l’Iran prévient que si l’attaque contre Gaza continue, « personne ne peut garantir le contrôle de la situation et la perspective d’un élargissement du conflit ».
La société israélienne est à la fois en deuil et en guerre. Traumatisée et mobilisée. La colère qui s’exprime vise parfois Nétanyahou sans remettre en cause, sinon à la marge, ce qui se passe actuellement à Gaza.
Depuis une semaine, les forces de sécurité palestiniennes sont sur le pont pour limiter les rassemblements. Mais les Palestiniens de Cisjordanie qui scrutent les images de Gaza avec un grand sentiment d’impuissance bouillonnent. Alors que le Fatah reste muet, le Hamas engrange des soutiens.
Les hostilités ont déjà fait plusieurs morts à la frontière entre le Liban et Israël, sans que ces affrontements ne débouchent pour l’instant sur un conflit ouvert. Les Libanais se préparent cependant à la frappe de trop qui déclencherait une nouvelle guerre.
Au-delà du soutien dans les rues des villes, les opinions publiques arabes manifestent un éventail de réactions, depuis la fierté jusqu’à la colère et la peur face aux bouleversements inévitables après l’attaque du Hamas contre Israël. Entretien avec Mohamed al-Masri, chercheur au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Doha.
L’écrivain palestinien devenu français Elias Sanbar dit lucidement son fait au Hamas, fauteur de « crime de guerre », tout en se montrant solidaire du peuple palestinien. Et tout en critiquant l’escalade meurtrière voulue par le gouvernement Nétanyahou à Gaza.
L’ONU a mis en garde contre la dégradation rapide de la situation humanitaire à Gaza, notamment le manque d’eau, mais aussi de fuel et de nourriture. Deux hôpitaux ont, par ailleurs, refusé d’évacuer le nord du territoire palestinien, alors que l’armée israélienne s’est dite prête à « étendre l’offensive », notamment sur terre.