Les soldats de l’armée israélienne reprennent le contrôle des lieux attaqués samedi par le Hamas. À la frontière de la bande de Gaza, les troupes sont sur le pied de guerre. Parmi les militaires, des réservistes qui n’ont pour la plupart jamais connu de guerre. Reportage.
Le siège de la bande de Gaza se poursuit. Les autorités israéliennes ont donné 24 heures aux Palestiniens du nord de l’enclave pour évacuer vers le sud. Plus d’un million de personnes sont concernées. La bande de Gaza est toujours interdite d’accès aux journalistes étrangers.
L’armée israélienne demande l’évacuation sous 24 heures de 1,1 million d’habitants du nord de l’enclave côtière. Heurts en Cisjordanie et à Jérusalem-est. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou : « Ce n’est que le début. » Deux enquêtes de presse documentent la faillite du renseignement israélien.
Présidente de l’ONG israélienne B’Tselem, qui milite en faveur des droits humains en Palestine, Orly Noy conjugue trois impératifs : condamner le crime du Hamas, réprouver la vengeance voulue par le gouvernement israélien, contextualiser la situation.
Un élan de solidarité s’est mis en place pour venir en aide aux victimes des attaques du mouvement islamiste. Dans le même temps, malgré les critiques visant Benyamin Nétanyahou, les Israéliens affichent un soutien presque sans faille à la déclaration de guerre du premier ministre.
Les attaques du mouvement islamiste Hamas ont suscité une vague de condamnation des pays occidentaux. Mais, dans le reste du monde, les attitudes varient, de la neutralité aux appels à la désescalade, en passant par un soutien total aux Palestiniens.
Au sixième jour du conflit, le chef d’état-major de l’armée israélienne s’est exprimé pour la première fois depuis l’attaque de samedi. « Nous ferons tout pour que les otages rentrent chez eux », a-t-il déclaré. En France, le ministre de l’intérieur interdit toute manifestation propalestinienne et le parquet antiterroriste ouvre une enquête sur les treize victimes françaises.
Vice-président de l’ONG internationale Médecins du monde, Jean-François Corty alerte sur la situation catastrophique dans la bande de Gaza. L’enclave est assiégée et bombardée par l’armée israélienne dans le cadre de l’opération « Glaive de fer » lancée samedi 7 octobre.
À proximité de la barrière de séparation avec l’enclave palestinienne, des dizaines de milliers de soldats sont massés. L’armée annonce avoir repris le contrôle total de son territoire après l’attaque surprise du Hamas samedi 7 octobre.
L’appareil sécuritaire israélien, réputé efficace, a échoué à prévenir et à contrer rapidement les assauts du Hamas. Une faillite due à une confiance démesurée dans le tout-technologique, mais également à de graves erreurs d’analyse concernant les motivations et les capacités du mouvement islamiste.
Où étaient les soldats pendant que des centaines d’Israéliens étaient massacrés près de Gaza ? En Cisjordanie, pour protéger les colons qui constituent le cœur de l’électorat et de la coalition gouvernementale du premier ministre israélien. Lorsque l’union nationale imposée par la guerre sera finie, cette réalité risque de coûter très cher à Nétanyahou.
Xavier Guignard, membre du centre de recherche indépendant Noria, spécialiste de la Palestine, analyse les ressorts du retour de la question palestinienne après les attaques du Hamas. Il récuse l’idée d’une guerre des civilisations mise en avant par Benyamin Nétanyahou.
Quatre jours après l’attaque surprise du Hamas, le bilan des victimes israéliennes dépasse désormais le millier de morts, et des centaines de corps n’ont toujours pas été identifiés formellement. Les autorités israéliennes ne donnent aucune indication précise sur le nombre d’otages détenus à Gaza.
Au cinquième jour du conflit, le parti du premier ministre israélien et le parti d’opposition de Benny Gantz sont parvenus à un accord de gouvernement. À Gaza, la seule centrale électrique a dû s’arrêter, à court de carburant.
Des massacres dans deux kibboutz, proches de Gaza, suscitent l’effroi. Le bilan des attaques du Hamas y serait d’au moins 200 morts. « C’est quelque chose qui ressemble plus à un pogrom de l’époque de nos grands-parents », a déclaré un responsable de l’armée israélienne.
Alors que plusieurs journaux affirment que Téhéran a participé à l’organisation de l’offensive du Hamas contre Israël, le régime se défend de toute intervention, tout en soutenant la lutte des Palestiniens. Un positionnement équivoque dont la République islamique espère tirer profit.