Pour tenter d’apaiser la colère, l’exécutif commence à dévoiler des cas-types de salariés touchés par la réforme des retraites. Mais ses calculs sont biaisés en faveur de la réforme. Le collectif Nos retraites a, de son côté, estimé les pertes qui toucheront les Français nés après 1960 si, comme annoncé, « l’âge pivot » est mis en place dès 2022.
Laurent Pietraszewski a donc remplacé Jean-Paul Delevoye le 18 décembre pour seconder le premier ministre sur le brûlant dossier de la réforme des retraites. L’ancien DRH d’Auchan a été, comme député, un zélé soutien à la politique de détricotage des protections sociales entamée depuis deux ans et demi.
Il s’agit d’une des manifestations les plus fournies des dix dernières années. L’exécutif affronte une mobilisation renforcée après deux semaines de grève. À côté de l’intersyndicale, des syndicats réformistes unis contre l’introduction d’un âge pivot. Pour l’instant, le gouvernement ne cède rien.
Avec les cheminots, les enseignants, les personnels de santé, les salariés du privé, les retraités, etc. Le compte-rendu de la journée de mobilisation, avec nos envoyés spéciaux à Paris, Rouen, Grenoble, Toulouse, Saint-Nazaire, Besançon et Marseille.
Après avoir soutenu pendant des mois le système par points, Laurent Berger appelle ses adhérents à manifester le 17 décembre contre les mesures d’économies contenues dans la réforme des retraites. La base de la CFDT, plutôt en phase avec sa tête de pont, se dit « soulagée » de prendre part à la mobilisation.
> Notre dossier. Retraites, la réforme point par point
La grande raffinerie Total d’Île-de-France est bloquée par la grève, reconduite jusqu’au mercredi 18 décembre. Pour les salariés mobilisés, il s’agit de contester la réforme des retraites mais aussi d’exprimer une colère profonde face aux détricotages successifs des protections sociales.
À Pantin ou Bobigny, Mediapart suit, depuis une semaine, des travailleurs du privé et des enseignants mobilisés contre la réforme des retraites, au fil des tractages, des AG et annonces gouvernementales. Si Delphine, née avant 1975, devrait y échapper, elle n’est « pas pour autant soulagée » : « Pour les générations d’après, ça reste dégueulasse. » Rencontres.
Les responsables des partis de gauche et les écologistes se sont rassemblés, mercredi 11 décembre au soir, pour un meeting commun, le premier depuis une dizaine d’années. Mais derrière la volonté partagée de faire échouer la réforme des retraites, trouver un débouché politique unitaire s’avère complexe.
Édouard Philippe a présenté ce mercredi le projet du gouvernement pour réformer le système des retraites. Persuadé d’emporter l’adhésion de la CFDT en accordant quelques concessions, comme le décalage de la date d’application de la réforme, le premier ministre s’est pourtant mis le syndicat à dos. Laurent Berger appelle « l’ensemble des travailleurs à se mobiliser le 17 décembre ».
La deuxième journée de manifestations nationales contre le projet de réforme des retraites, depuis la grève déclenchée le 5 décembre dernier, a de nouveau réuni plusieurs centaines de milliers de personnes. Si le nombre de manifestants est en baisse, le nombre de grévistes reste conséquent. Mercredi, le premier ministre dévoile le plan du gouvernement. Retrouvez notre récit en direct, avec nos envoyés spéciaux dans le défilé parisien et les cortèges en régions.
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Premier gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock a des vues sur l’épargne française, « une des plus élevées d’Europe ». À la faveur de la loi Pacte, première étape pour dynamiter la retraite par répartition, le fonds américain dispense ses recommandations au gouvernement.
Le 5 décembre a été une réussite, les stratégies de communication du gouvernement ont échoué à monter les Français les uns contre les autres. Mais celles et ceux qui se sont jetés à corps perdu dans ce mouvement social seront-ils en mesure de garder le soutien de la majorité de la population ?
Un mouvement de grèves et de manifestations dans les secteurs public et privé a débuté jeudi contre le projet de réforme des retraites, un nouvel acte social du quinquennat après les « gilets jaunes » dont l’exécutif redoute qu’il n’égale, voire dépasse, la lame de fond de 1995. Notre récit en direct, avec nos envoyés spéciaux.
En vue de la grève du 5 décembre, la majorité continue de soutenir le projet de réforme des retraites, centrale dans le programme d’Emmanuel Macron. Mais face à l’ensemble des mobilisations sociales, et après un an de mobilisation des « gilets jaunes », des députés souhaitent que l’exécutif joue l’apaisement.
Chacun se prépare à ce qui pourrait être le plus formidable bras de fer depuis 1995. Le gouvernement va affronter sa première grève générale et cela pourrait bien tout changer.
En attendant la mobilisation du 5 décembre, le gouvernement continue d’expliquer que toutes les options sont sur la table, sans jamais entrer dans les détails de sa réforme des retraites. Sous couvert de « dialogue », il entretient une forme d’ambiguïté qui nourrit les colères. Décryptage d’une com’ de crise.