Dans cette petite ville de la Creuse, ménages et artisans subissent l’inflation et la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Alors on bricole pour adoucir le quotidien. Si des mobilisations contre la réforme des retraites se profilent, nombre d’habitants sont encore dans l’expectative.
En misant sur la « lassitude » des Français, l’affaiblissement du débat public et le délitement de la démocratie sociale, Emmanuel Macron espère faire passer sa réforme des retraites sans grandes difficultés. Mais une éventuelle victoire de l’exécutif pourrait avoir de graves conséquences à plus long terme.
Les jeunes qui s’engagent, avec une radicalité renouvelée, sur les enjeux écologiques vont-ils le faire aussi contre la réforme des retraites ? La plupart de ceux que Mediapart a interrogés dénoncent un projet libéral qui contribue aux dérèglements climatiques parce qu’il est fondé sur le productivisme.
La première journée de mobilisation contre le projet du gouvernement devrait donner lieu le 19 janvier à des grèves et à des manifestations massives. L’opposition au recul de l’âge de départ et la colère contre l’exécutif sont palpables. Mais le mouvement tiendra-t-il dans la durée ?
La réforme des retraites voulue par le gouvernement prévoit l’extinction du régime spécial des industries électriques et gazières. Les fédérations syndicales de la branche, unanimes, appellent à une vaste mobilisation des personnels pour préserver ce régime « excédentaire », partie intégrante de leur statut.
En contrepartie du recul de l’âge de départ à la retraite, le gouvernement promet que les pensions minimales équivaudront à 85 % du Smic. Mais cette mesure ne vaudra que pour les carrières complètes, et ne devrait s’appliquer intégralement que pour très peu de personnes.
Austérité budgétaire, faible productivité, bas salaires… En filigrane de sa réforme des retraites, le gouvernement nous présente un futur guère optimiste.
Piégée par un gouvernement qui a repris mot pour mot ses revendications, la droite d’opposition va soutenir la réforme des retraites. Au risque d’apparaître comme le supplétif du pouvoir et de fragiliser un peu plus l’unité de ses rangs. Éric Ciotti assure qu’il a fait plier Matignon.
« On vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps. » « Une réforme juste. » L’économiste Michaël Zemmour, spécialiste des retraites, répond aux arguments du gouvernement sur la réforme annoncée mardi 10 janvier.
Élisabeth Borne a annoncé le recul de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite, qui atteindra progressivement 64 ans. La durée de cotisation pour partir sans pénalités augmentera aussi plus vite que prévu. Une réforme aux antipodes des ambitions du premier quinquennat Macron.
La première ministre va présenter sa réforme des retraites. C’est l’occasion de revenir sur l’esprit de ce texte et de se demander si les jeunes, qui semblent plus préoccupés par le climat que par leurs hypothétiques futures pensions, se joindront à la bataille.
Spécialiste du sujet et inspirateur de la première réforme qu’Emmanuel Macron a tenté de faire passer, le directeur de l’Institut des politiques publiques avertit sur les choix que pourrait faire le gouvernement. Et explique les revirements du président sur ce dossier brûlant.
« À l’air libre » reçoit Philippe Martinez, alors que le gouvernement annoncera le 10 janvier sa réforme des retraites, dans un contexte d’inflation et de services publics en déshérence. « Une réforme pour faire peur » et « un démantèlement de l’esprit de solidarité », selon le secrétaire général de la CGT.
Plutôt 64 que 65 ans pour avoir le droit de toucher une pension, et pas d’augmentation de la durée de cotisation au-delà de 43 annuités : la première ministre a donné des pistes sur ses préférences, avant les annonces officielles du 10 janvier. Les syndicats restent unanimes dans leur hostilité.
La retraite à 65 ans est « une réforme brutale, pas nécessaire », selon l’économiste Michaël Zemmour. Avec Annie Jolivet, spécialiste de l’emploi des seniors, ils décortiquent dans notre émission « À l’air libre » un projet que le gouvernement pourrait imposer début 2023 avec un énième 49-3.
Initialement prévue le 15 décembre, la présentation de la réforme a été reportée au 10 janvier. Une décision de dernière minute qui traduit autant la fébrilité de l’exécutif que ses espoirs d’éviter une crise sociale d’envergure.