Les 2 600 agents de la police technique et scientifique réclament depuis des années le même statut que leurs collègues, à savoir le droit de partir plus tôt à la retraite en raison de la pénibilité de leur métier. Avec la réforme, l’écart se creuse encore un peu plus.
Syndicats, « gilets jaunes », la mobilisation contre la réforme des retraites a pris différents visages samedi 11 janvier, à Nantes. Dans une ville plombée par un maintien de l’ordre omniprésent. « Le pouvoir n’écoute pas les gens, il veut passer en force », se plaignent les manifestants.
La seconde manifestation en trois jours n’a pas fait le plein. Mais « gilets jaunes » et grévistes de la première heure ne baissent pas les bras malgré l’annonce du premier ministre, en fin de journée, de suspendre provisoirement la mesure sur l’âge pivot.
Alors que la mobilisation se poursuit pour demander le retrait de la réforme des retraites, le gouvernement continue de discuter sur la seule question de l’âge pivot. Édouard Philippe a promis d’adresser samedi « des propositions concrètes » aux partenaires sociaux, sous forme de compromis. Ce dernier scellera le sort politique du premier ministre. Mais il ne dit rien de l’avenir du mouvement social.
Le gouvernement peut toujours trouver un accord, aussi fragile soit-il avec la CFDT. Il n’effacera pas d’un coup de baguette magique le mouvement social, mené en premier lieu par les employés de la SNCF et de la RATP, accompagnés de près par le personnel de l’Éducation nationale.
Au 36e jour de grève contre la réforme des retraites, une nouvelle journée de mobilisation nationale interprofessionnelle et intersyndicale s’est tenue jeudi. Notre récit avec nos envoyés spéciaux à Paris, Lorient, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Châteauroux et Rouen.
Quatre mois après leur première démonstration de force contre le projet du gouvernement, les barreaux appellent à la grève toute cette semaine, partout en France. Ils craignent de voir les cotisations sociales de la profession doubler, pour des pensions en baisse. Les arguments du gouvernement sont inaudibles.
Remettre ou couper le courant ? Le débat traverse depuis les années 2000 la fédération CGT des Mines et de l’énergie. Mobilisés depuis un mois contre la réforme des retraites, les syndiqués tentent à la fois de « taper dans le capital » et de rallier l’opinion publique à leur cause.
De nouvelles manifestations, mêlant grévistes et « gilets jaunes », ont de nouveau eu lieu dans de nombreuses villes du pays. Un député LREM, Philippe Vignal, a fait entendre samedi de vives critiques à l’encontre de la gestion par le pouvoir du dossier des retraites.
Les salariés de la grande raffinerie Total d’Île-de-France à Grandpuits ont voté la poursuite de la grève jusqu’au 6 janvier, veille des réunions prévues entre les syndicats et le gouvernement. Le ministre de l’intérieur se veut rassurant sur le risque de pénurie, alors que la CGT estime que plus aucun carburant ne sort de trois raffineries sur huit en France.
Dans son projet, le gouvernement prévoit que les salariés ne cotisent plus pour leur retraite au-delà d’un salaire de 10 000 euros par mois. Un bouleversement qui ouvre grand la porte à la retraite par capitalisation et qui risque de poser de graves problèmes d’équité et d’équilibre financier du régime actuel.
Le gouvernement n’a pas réussi son pari : il n’y aura pas de trêve de Noël pour les grévistes qui s’opposent au projet de réforme des retraites. Les initiatives foisonnent, la mobilisation s’ancre à la SNCF et à la RATP. Mais les opposants ont presque trois semaines de grève derrière eux. Sans horizon pour le moment.
Les grévistes de la grande raffinerie Total d’Île-de-France, déjà touchée par la grève, ont voté le 23 décembre le blocage de toute sortie de produits, entraînant mécaniquement l’arrêt de l’usine dans les jours qui viennent. C’est la deuxième raffinerie à s’engager vers un durcissement du mouvement pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites.
Pour tenter d’apaiser la colère, l’exécutif commence à dévoiler des cas-types de salariés touchés par la réforme des retraites. Mais ses calculs sont biaisés en faveur de la réforme. Le collectif Nos retraites a, de son côté, estimé les pertes qui toucheront les Français nés après 1960 si, comme annoncé, « l’âge pivot » est mis en place dès 2022.
Laurent Pietraszewski a donc remplacé Jean-Paul Delevoye le 18 décembre pour seconder le premier ministre sur le brûlant dossier de la réforme des retraites. L’ancien DRH d’Auchan a été, comme député, un zélé soutien à la politique de détricotage des protections sociales entamée depuis deux ans et demi.
Il s’agit d’une des manifestations les plus fournies des dix dernières années. L’exécutif affronte une mobilisation renforcée après deux semaines de grève. À côté de l’intersyndicale, des syndicats réformistes unis contre l’introduction d’un âge pivot. Pour l’instant, le gouvernement ne cède rien.