Dans un des huit « ateliers citoyens » organisés par le gouvernement pour débattre de la réforme des retraites, les participants ont été plutôt séduits par le discours du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Mais ils hésitent à le croire lorsqu'il promet que le régime « universel », par point, sera « stable, cohérent et juste ».
Le gouvernement a commencé à mettre sur la table les premières orientations de la réforme des retraites qu’il souhaite voir aboutir en 2025. Quel mécanisme exact pour le nouveau régime ? Quel sort pour les fonctionnaires, et pour les femmes ? Si les grands principes du futur système sont certes connus, de très nombreuses zones d’ombre perdurent. Tour d’horizon.
Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye révèle la philosophie du projet de loi qui verra le jour en 2019. Il s’agira d’un véritable big-bang qui mettra en cause le vieux système français par répartition, au profit d’un système par points et même par capitalisation pour les plus riches.
Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait osé en France pousser le système des retraites vers la capitalisation. Selon des documents confidentiels obtenus par Mediapart, ce tabou va être brisé. Pour la retraite supplémentaire, le projet de loi « Pacte » veut favoriser l’introduction des sociétés de gestion d’actifs et des fonds de pension anglo-saxons.
Le groupe Orpea est un poids lourd de la prise en charge des personnes âgées. Dans son établissement de Neuilly, familles, résidents et salariés dénoncent de graves dysfonctionnements, malgré des prix exorbitants. À Agen, dans une autre résidence du groupe, une femme est décédée sous les coups d'une autre, posant la question de la prise en charge psychiatrique en Ehpad.
À 50 ans, Thierry a pris conscience que la communauté des Béatitudes, dans laquelle il avait vécu pendant des années, n'avait pas cotisé pour sa retraite. Lui qui s'est depuis éloigné du culte catholique a saisi la justice, car il a pour toute perspective une retraite lointaine et indigente. Son cas pourrait inspirer des milliers d'anciens religieux et religieuses et ainsi coûter des millions à la Sécurité sociale.
Le récent accord des partenaires sociaux sur les retraites complémentaires en est un signe mais il en existe de nombreux autres : le patronat comme le gouvernement socialiste voudraient pouvoir avancer lentement vers la retraite à 67 ans. Travailler beaucoup plus longtemps pour gagner beaucoup moins : voilà le scénario inquiétant qui est en gestation.
Les rapports s'empilent, les propositions aussi, mais les organisations paritaires n'ont toujours pas trouvé de chemin médian pour sauver les caisses de retraites complémentaires. La fin de la négociation est prévue pour le début de l'année 2016.
C'est un sujet qui fait hurler le patronat : la mise en place du compte pénibilité, mesure emblématique de la réforme des retraites 2013, censée entrer en vigueur en 2015. Mandaté par l'exécutif, Michel de Virville a rendu ses préconisations.
Dans sa démolition de la gestion de la CIPAV, principale caisse de retraites des “libéraux”, la Cour des comptes dénonce mais n'explique guère. Et ignore la responsabilité de la tutelle étatique. Pour le gouvernement, il est urgent d'attendre.
Le régime complémentaire des retraites des cadres profite-t-il de la mensualisation des versements à partir du 1er janvier pour se refaire une santé financière au détriment d'un demi-million de cadres retraités avant 1992 ?
La loi sur les retraites a été adoptée mardi à l’Assemblée, sans enthousiasme mais sans mobiliser les foules de 2010. Une nouvelle illustration de l’incapacité d’une large partie de la gauche, insatisfaite de la politique menée par François Hollande, de proposer une « majorité alternative ».
Mercredi 18 septembre, le projet de réforme des retraites arrive en Conseil des ministres. Mardi 10 septembre, Mediapart avait recueilli les témoignages de manifestants défilant à Paris contre ce projet. Jeune précaire ou retraitée à très petits revenus, voici nos vidéos.
Le gouvernement peut souffler, et les syndicats contestataires s'inquiéter. La journée de mobilisation contre la réforme des retraites n'a pas provoqué de « déferlante » dans les rues. Reportage à Paris.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont tout fait pour déminer la menace d’un premier mouvement social d’ampleur depuis leur arrivée au pouvoir. Quatre syndicats appellent à manifester le 10 septembre.
Le gouvernement a dévoilé les lignes de son projet de loi de réforme des retraites. Décryptage avec deux spécialistes des systèmes de protection sociale, Yann Lelann, sociologue à l’institut européen du salariat, et Bruno Palier, politiste, proche du think tank Terra Nova.