Depuis qu’Emmanuel Macron a décidé d’utiliser le 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites en force, les élus de sa majorité se cachent, en attendant le vote des motions de censure contre le gouvernement. La colère des manifestants, elle, s’exprime de plus en plus librement.
Depuis quatre jours, des grévistes contre la réforme des retraites bloquent l’accès d’un important centre de stockage pétrolier, en Loire-Atlantique. Sur place, les manifestants oscillent entre espoir d’un durcissement du mouvement et exaspération face au mutisme du pouvoir.
Dans un texte pour Mediapart, l’écrivain Nicolas Mathieu s’adresse à Emmanuel Macron et à son gouvernement : « L’exécutif est certes légitime mécaniquement, en vertu des textes et de la solidité de nos institutions, mais il a perdu ce qui donne vie à la vraie légitimité politique en démocratie : un certain degré d’adhésion populaire. »
Les éboueurs grévistes qui occupaient le garage d’Ivry-sur-Seine ont été brutalement évacués par les gendarmes vendredi 17 mars au matin. D’autres conducteurs ont été réquisitionnés et obligés de reprendre le travail dans l’après-midi, selon Force ouvrière.
Face à la décision « antidémocratique » du gouvernement, des cheminots parisiens de la gare de Lyon ont reconduit leur grève jusqu’à lundi. Et brièvement occupé un poste d’aiguillage du RER D.
Au onzième jour de l’occupation du bâtiment E, l’ambiance est festive et joyeuse, et les étudiants refont le monde en attendant une évacuation promise mais qui ne vient pas. Reportage parmi les quatre amphis mobilisés, transformés en « commune libre et autogérée ».
Rassemblements, défilés sauvages, et même happening théâtral : quelques heures après le 49-3 déclenché par Élisabeth Borne, plusieurs milliers de personnes sont spontanément descendues dans la rue pour protester un peu partout en France. Ces manifestations ont parfois été émaillées de tensions au cours de la nuit.
Près du palais Bourbon, des salariés et des étudiants ont attendu le vote de l’Assemblée nationale toute une partie de la journée. Celui-ci ne viendra pas. Le gouvernement a imposé sa réforme des retraites par le 49-3, redonnant un nouvel élan à la mobilisation sociale.
Le gouvernement a engagé sa responsabilité pour adopter, sans vote de l’Assemblée nationale, la réforme des retraites. L’énième coup de force démocratique d’Emmanuel Macron. Et peut-être celui de trop : son second quinquennat paraît désormais embourbé dans une crise de régime profonde.
Un rassemblement était organisé jeudi dans les Yvelines, devant le site d’une filiale d’Engie chargée du stockage souterrain du gaz naturel. Les militants syndicaux n’hésitent plus, ils veulent « monter d’un cran » face à un gouvernement définitivement discrédité à leurs yeux par le passage en force à l’Assemblée.
La première ministre a engagé, jeudi 16 mars, la responsabilité de son gouvernement, en recourant à l’article 49-3 de la Constitution. L’opposition annonce son intention de déposer des motions de censure.
Réunis en petit comité pour réécrire le texte qui devrait être soumis au vote jeudi 16 mars, le gouvernement et le parti Les Républicains ont adopté un « compromis ». Dénonçant un « coup de force » démocratique, la gauche a largement levé le voile sur les discussions censées se tenir à huis clos.
Malgré des manifestations massives et des coups d’éclat ces dernières heures, l’intersyndicale n’a pas réussi à organiser beaucoup de grèves de longue durée. Les porte-monnaie vides des salariés et la réticence des secteurs « bloquants » à partir seuls expliquent en bonne partie cette situation.
Retour sur les moments les plus forts de notre émission spéciale sur le mouvement contre la réforme des retraites, face à l’intransigeance du pouvoir. Une quarantaine de personnalités se sont exprimées lundi soir sur les causes et les risques de cette attitude, à l’orée d’une semaine décisive.
Après huit jours d’arrêt du travail contre la réforme des retraites, le blocage de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine a été reconduit jusqu’à samedi. Sur le site, des agents racontent des métiers « pas seulement pénibles » mais aussi « dangereux ».
Contre la réforme des retraites, une centaine de militants syndicaux réunis à l’appel de la CGT, avec le soutien de l’intersyndicale, ont organisé lundi des barrages filtrants à l’entrée d’une usine et d’un centre de stockage du géant du pneu dans la métropole auvergnate.