La perte d’autonomie dont se plaignent les scientifiques, mais aussi les usages dangereux de leur activité, amènent à se questionner sur l’intérêt de poursuivre ou pas la recherche (ou de quelle manière alternative). Dialogue entre le biophysicien François Graner et la philosophe des sciences Isabelle Stengers.
Deux sociologues, Christian Topalov et Joël Laillier, analysent les réformes qui ont violenté le monde de la recherche. En deux décennies, le pouvoir y a changé de mains et de nature.
Alors que la pandémie de Covid entraîne une explosion de souffrances mentales, en particulier chez les plus jeunes, deux ouvrages dessinent l’histoire de ces deux grandes maladies de l’être, que notre époque s’efforce, plutôt mal que bien, de regrouper sous le nom de dépression.
Jamais le travail scientifique n’a été aussi exposé que pendant la pandémie de coronavirus, alors même qu’il était bouleversé dans des aspects les plus variés. Les sociologues Michel Dubois et Catherine Guaspare ont réalisé une étude à ce sujet.
Les journalistes scientifiques ont longtemps évoqué la difficulté de concilier le temps (lent) des sciences et le temps (rapide) des médias. La pandémie a presque supprimé le problème : la diffusion des connaissances s’est faite comme en temps réel, avec pour conséquence des publications hâtives et vite démenties.
Entretien avec les scientifiques Jeanne Gherardi et Jean-Michel Hupé. Par leurs recherches et leur trajectoire professionnelle, ils incarnent une nouvelle génération de chercheurs engagés sous l’aiguillon de la crise écologique globale.
Les affaires de fraudes se sont multipliées dans les laboratoires, notamment en biologie. L’enjeu est devenu particulièrement vif à l’heure où les gouvernants s’appuient explicitement sur des recommandations scientifiques pour gérer la pandémie. Entretien avec Stéphanie Ruphy et Pierre Ouzoulias.
Une dizaine d’experts internationaux se sont rendus en Chine pour enquêter sur l’origine du SARS-CoV-2. Leur rapport, publié mardi, écarte la piste de la fuite d’un laboratoire et retient, entre autres, l’hypothèse d’une espèce intermédiaire dans la chaîne de transmission. Sans apporter de réponse claire.
Deux articles parus le 8 janvier dans la revue Science mettent en évidence la circulation du virus dans les élevages intensifs de visons. Alors que les scientifiques sont toujours à la recherche de l’hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’espèce humaine, une mission de l’OMS a commencé jeudi dernier en Chine pour identifier l’origine de l’épidémie.
Ces substances chimiques, que le Parlement s’apprête à réautoriser en agriculture, font l’objet de plusieurs centaines d’études scientifiques depuis vingt ans et leurs effets délétères ne font aucun doute, explique l’écologue Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS.
Une nouvelle étude italienne, contestée, a trouvé des traces d’ARN du Covid-19 sur des particules fines à Bergame, la ville de la péninsule la plus touchée par l’épidémie. Une étude américaine montre que le virus peut rester viable trois heures dans l’air. Tour d’horizon des dernières publications scientifiques.
La lutte contre le Covid-19 est d’abord et avant tout une question médicale. Mais le virus pose aussi des questions de fond aux chercheurs en immunologie. Des questions auxquelles il n’y a aujourd’hui aucune réponse, dans l’attente des résultats des travaux de la recherche.
Tour d’horizon historique des émotions des chercheurs avec l’historienne Françoise Waquet, auteure d’Une histoire émotionnelle du savoir (CNRS éditions, 2019).
L’usage récréatif de la génétique pose des questions scientifiques et éthiques. Débat entre deux spécialistes, l’une partisane d’une autorisation encadrée des tests ADN pour connaître ses « origines » géo-ethniques, l’autre défendant le maintien d’une interdiction stricte.
Entretien avec Jacques Pépin, auteur de l’ouvrage « Aux origines du sida » (Seuil, 2019). Dans ce livre, il fait le point sur les connaissances établies à propos de la transmission du virus à l’être humain et de sa propagation bien avant les années 1980. Il met en avant « les racines coloniales d’une pandémie ».
Alors que les enseignants reprennent la classe vendredi prochain, entretien filmé avec Michel Blay, coauteur de Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l’école (Tschann, 2019). Il critique une vision de l’apprentissage qui le réduit à un entraînement individuel du cerveau, négligeant le poids de l’Histoire, des échanges et des interactions entre élèves.