La politiste Solveig Hennebert revient sur les traces laissées par la prise d’otages de l’Hyper Cacher, les commémorations et le procès auquel elle a donné lieu. Par souci d’unité nationale, estime-t-elle, les discours publics ont trop peu affronté la question de l’antisémitisme.
Au-delà du cas des frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les djihadistes ayant tué dix-sept personnes en trois jours, Mediapart reconstitue les deux chaînes de commandement des tueries fomentées par deux organisations terroristes rivales.
Le père de famille et le prédicateur islamiste, auteurs de la campagne de haine ayant ciblé Samuel Paty, ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs terroriste. Ils ont été condamnés respectivement à treize et quinze années de réclusion criminelle.
Les avocats généraux ont requis dix et douze ans de prison contre le père de famille et le prédicateur à l’origine de la campagne de haine fatale à Samuel Paty. Entre un et seize ans pour les autres accusés. Des peines insuffisantes aux yeux de la famille du professeur.
Le prédicateur, accusé d’avoir attisé la haine contre l’enseignant d’histoire-géographie, refuse la moindre responsabilité dans son assassinat. À l’entendre, il serait même la principale victime de cette tragédie.
Jugé pour apologie du terrorisme, Lucas Sztandarowski, qui vendait en ligne des ouvrages antisémites, islamophobes et racistes, a nié être un néonazi. Il n’adhérait pas, a-t-il prétendu à l’audience, aux idées défendues dans les livres qu’il éditait sous le manteau.
Sonia Mejri, veuve du commanditaire de l’attentat de l’Hyper Cacher, a participé aux sévices infligés à une adolescente yézidie esclavisée, du temps où le couple vivait à Raqqa, en Syrie, estime la justice. Elle sera la première Française à répondre de génocide.
Le terroriste français a été reconnu coupable pour son implication dans la tuerie visant le journal satirique. Lors de leurs plaidoiries, ses avocats ont dénoncé qu’avec la prison à vie, on envoie leur client « dans la maison des morts ».
Le ministère public n’a trouvé aucune circonstance atténuante pour Peter Cherif, accusé d’être « la pierre angulaire » de la tuerie perpétrée par les frères Kouachi. Selon l’accusation, son comportement à l’audience ne témoigne d’aucun désengagement dans le djihad.
La troisième semaine de procès démarre pour le « Français d’Al-Qaïda ». Entre mutisme, formules creuses et émotion à l’écoute des témoignages des victimes, l’accusé a assuré n’avoir « aucune responsabilité » dans l’attentat qui a ensanglanté la rédaction de l’hebdomadaire satirique.
À son procès, Peter Cherif a reconnu avoir participé à la séquestration de trois humanitaires français au Yémen. Cet aveu conforte les accusations portées à son encontre en tant que cheville ouvrière de l’attentat de « Charlie Hebdo ».
À son procès, le terroriste suspecté d’être la cheville ouvrière de l’attentat de « Charlie Hebdo » peine à trouver des motivations aux crimes qu’on lui reproche. D’autant plus quand c’est lui-même qui les a évoqués.
Entendant maîtriser ce qu’on pourrait dire de lui, le djihadiste suspecté d’être l’inspirateur de l’attentat de « Charlie Hebdo » se taisait dans l’intention de ne pas laisser prise. C’était compter sans le réquisitoire implacable de son ancienne épouse.
Des Buttes-Chaumont à Falloujah, des attentats en France à une prise d’otages au Yémen, Peter Cherif incarne un pan de l’histoire du djihad. Celle qui s’est écrite sous le sceau de l’organisation terroriste Al-Qaïda.
Ami d’enfance et complice de toujours des frères Kouachi, le djihadiste Peter Cherif est suspecté d’être la cheville ouvrière de l’attentat mené contre l’hebdomadaire satirique le 7 janvier 2015. Notamment parce qu’il a présenté l’un des futurs tueurs aux commanditaires de l’attentat.
Les services secrets iraniens ont de nouveau recours aux assassinats ciblés sur le Vieux Continent. Mais ils prennent soin de recruter des tueurs à gages au sein des réseaux de narcotrafiquants, dans le but de brouiller les pistes.