Adèle Haenel a été entendue mardi 26 novembre dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans » et « harcèlement sexuel ». L’actrice a décidé de « ne pas [se] dérober » à l’action de la justice et de porter plainte. Elle explique à Mediapart pourquoi. « La justice a fait un pas, j’en fais un », dit-elle.
Ce samedi, au moins 49 000 personnes ont défilé à Paris et plusieurs milliers dans le reste de la France, selon le cabinet indépendant Occurrence, pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles et aux féminicides. Le collectif #NousToutes, à l’initiative de cette manifestation, salue « la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences » sexistes.
L’actrice et scénariste Noémie Kocher fait partie des comédiennes à avoir poursuivi le réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, condamné en 2005. C’était avant #MeToo et avant Adèle Haenel. À l'époque, la presse et une grande partie du monde du cinéma s’étaient déchaînées contre elle.
Au lendemain du comité sur l’immigration, Marlène Schiappa promettait que la France allait « désormais expulser les citoyens étrangers condamnés pour violences sexuelles ». Depuis, Mediapart a cherché à comprendre ce qui se cache exactement derrière cette annonce. Réponse : un coup de bluff. Au risque de servir l’extrême droite.
Victime d’attouchements lorsqu’elle était mineure, Marie a attendu d’intégrer la police pour dénoncer son agresseur. Elle témoigne de la difficulté à se livrer à la justice, des insuffisances de l’accompagnement des victimes, mais aussi du poids de ses orientations de carrière pour que son témoignage soit jugé crédible.
L’Inspection générale de la justice a analysé les meurtres conjugaux commis en 2015 et 2016, définitivement jugés. Dans près de la moitié des cas, un signalement avait déjà été fait à la police ou à la gendarmerie. « Très clairement, ça ne va pas », a reconnu la ministre de la justice Nicole Belloubet dans Le JDD.
À la suite de l’enquête et du témoignage d’Adèle Haenel accusant le réalisateur Christophe Ruggia et des nouvelles accusations de violences sexuelles visant Roman Polanski, les réactions ont fusé et de nombreuses questions sont restées en suspens. Comment les journalistes enquêtent-ils sur ces affaires ? Quel rapport le journalisme entretient-il avec la justice ? Retrouvez ici le chat organisé vendredi midi avec Marine Turchi et Michael Hajdenberg.
Des consignes ont été données par les attachés de presse du film de Roman Polanski à plusieurs journalistes, pour qu’aucune question en lien avec les accusations visant le cinéaste ne soit posée, lors des interviews. L'acteur principal, Jean Dujardin, a refusé plusieurs fois d’y répondre.
Un député de la majorité, Pierre Cabaré, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel et moral sur sa suppléante. Quatre anciens collègues confirment les accusations. Mais aucune sanction ou mise en retrait n’a été demandée par LREM.
Les partis politiques refusent souvent de sanctionner des élus accusés de violences à l’égard des femmes. Avec #MeToo, l’embarras grandit dans les états-majors. Mediapart a enquêté dans plusieurs villes de France, notamment à Laval, Lorient, Saint-Nazaire ou Villepreux.
Le collectif #NousToutes et l’entreprise de formation elueslocales.fr ont compilé plus de 300 témoignages d’élues locales. Sexisme ordinaire, propos à connotation sexuelle, agressions sexuelles : elles décrivent un quotidien édifiant, dû à leurs collègues hommes.
L’actrice américaine Rosanna Arquette exprime, dans Mediapart, son soutien à Adèle Haenel et salue « son courage ». Depuis le témoignage de l’actrice française, les réactions affluent, de la part d’organisations du monde du cinéma, d’artistes, de politiques et de milliers d’anonymes sur les réseaux sociaux.
Le Parisien a révélé un sixième témoignage d’une femme accusant le cinéaste de viol lorsqu’elle était adolescente, en 1975. Le réalisateur « conteste fermement » les faits. Mediapart retrace les nombreuses accusations qui l’ont visé, depuis la première affaire en 1977.
Le parquet de Paris a annoncé, mercredi 6 novembre, l’ouverture d’une enquête pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité » et « harcèlement sexuel » après le témoignage de l’actrice Adèle Haenel. Dans une réponse écrite à Mediapart, le réalisateur Christophe Ruggia reconnaît une « emprise » sur l’actrice mais conteste les faits susceptibles de recouvrir une qualification pénale.
Adèle Haenel accuse sur Mediapart le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 à 15 ans. Dans notre émission, la comédienne témoigne en direct, parce que « le silence est le meilleur moyen de maintenir l'oppression » sur les victimes.
Retrouvez notre émission à partir de 19 heures, en clair et en direct de la rédaction. L’actrice Adèle Haenel et la sociologue Iris Brey seront nos invitées, en plateau avec notre journaliste Marine Turchi, et interrogées par Edwy Plenel.