Co-directrice éditoriale de la rédaction de Mediapart aux côtés de Stéphane Alliès depuis le 5 mars 2018, à la suite de François Bonnet.
J’ai rejoint Mediapart en 2008 après avoir travaillé dix ans aux Echos. Co-auteure d'Immigrés sous contrôle (Le Cavalier bleu, 2008), avec Danièle Lochak, je suis proche de la revue Vacarme. J’ai publié en février 2014 Roms & riverains, Une politique municipale de la race (La Fabrique), avec Éric Fassin, Serge Guichard et Aurélie Windels.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Les violences du nouvel an à Cologne provoquent un vif débat entre féministes : les unes font du sexisme une spécificité du monde musulman, tandis que les autres, menant de front la lutte contre les crimes sexuels et le racisme, exigent un renforcement de l'arsenal juridique afin qu'« aucune impunité » ne soit plus tolérée.
Six Roms sur dix vivant en bidonville ont été délogés de force de leur logement de fortune l’année dernière en France, selon le recensement effectué par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le European Roma Rights Centre (ERRC), rendu public mardi 12 janvier.
Des réfugiés impliqués dans les agressions de femmes de Cologne ; des indices selon lesquels l'homme tué devant le commissariat de Paris vivait dans un foyer de demandeurs d'asile en Allemagne : la politique d'ouverture de Berlin est mise en cause. Les réfugiés dans leur ensemble aussi. Quelle position tenir ? Refuser les accusations généralisantes.
L'hypothèse de faire de Français des apatrides suscite une bataille juridique. Prêts à passer outre la Déclaration des droits de l'homme et plusieurs conventions internationales, des partisans de François Hollande la défendent au nom de l'égalité entre tous les Français.
Pour les réfugiés fuyant leur pays, l'exil est une nécessité s'ils veulent survivre. Mais quel repos trouvent-ils à leur arrivée ? Mediapart a demandé au psychologue clinicien Omar Guerrero, qui reçoit des patients, adultes et enfants, au centre Primo-Levi à Paris, de décrire les maux avec lesquels vivent ces personnes débarquées par centaines de milliers sur les côtes européennes cette année.
Ils n'ont rien à se reprocher, pourtant l'État français leur a demandé, du jour au lendemain, de renoncer à leur nationalité française. Mediapart a rencontré quelques-uns de ces déchus de l'ombre, dont la vie est devenue un enfer depuis que la France ne les reconnaît plus comme les siens.
La Turquie n'apparaît plus aussi accueillante qu'avant pour les réfugiés venus de Syrie. Selon Amnesty International, plusieurs centaines d'exilés seraient envoyés dans des centres de détention en toute illégalité avant d'être expulsés dans des zones de conflits.
Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) crée le buzz en s'attaquant à diverses organisations antiracistes ne partageant pas ses vues. Après des dérapages à répétition, la LDH et le Mrap le lâchent.
En proposant de supprimer Frontex et de créer un corps européen de gardes-frontières et gardes-côtes, Bruxelles plaide pour un transfert de souveraineté des États membres vers une nouvelle agence.
Dans les Balkans, les frontières s'ouvrent devant les réfugiés en fonction de leur nationalité. Ce filtrage contrevient à la Convention de Genève. Des Iraniens bloqués en Grèce se cousent les lèvres en signe de protestation. L'UE se tait mais Manuel Valls l'appelle à ne plus accueillir de migrants.
L'État islamique avait toujours promis d'utiliser les migrants comme une « arme psychologique » contre l'Europe. C'est chose faite depuis qu'il est établi qu'un kamikaze a emprunté la route des Balkans. En France, et partout en Europe, les amalgames entre réfugiés et terroristes se multiplient.
Mediapart retrace les trajectoires meurtrières des trois « équipes » de terroristes à Paris et Saint-Denis. Les enquêteurs belges et français sont sur la piste de trois frères : l'un s'est fait sauter boulevard Voltaire, un autre est en garde à vue, et le troisième fait l'objet d'un mandat d'arrêt belge.
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Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Un projet de décret que Mediapart a pu consulter détaille les modalités d’accès des journalistes dans les lieux où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière. Centres de rétention et zones d'attente: ils pourront y faire des reportages, y compris par leurs propres moyens (sans accompagner de parlementaire).
Après les violences ayant eu lieu à Pajol, Mediapart a voulu entrer au centre de rétention de Vincennes pour recueillir le témoignage des Érythréens et des Soudanais qui y ont été enfermés. Refus. Énième refus. Une loi autorisant l’accès aux journalistes à ces lieux de privation de liberté devrait pourtant être adoptée d’ici quelques semaines au Parlement.
À la suite de l'expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d'«évacuation humanitaire» par les pouvoirs publics et l'association France terre d'asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue.
Glanée sur Twitter, une saisissante description par Gustave Flaubert d'un campement de Roms, ou plutôt de Bohémiens installés à Rouen en 1867, produit tout son sens au moment où les maires de France et de Navarre, à l'approche des élections municipales, n'ont d'oreilles que pour les «riverains exaspérés».
En visite à Lampedusa, le pape a dénoncé la «mondialisation de l'indifférence» à l'égard des migrants. Cela fait écho aux propos de l'un d'entre eux, filmé aux abords de Melilla, fustigeant le silence de l'Europe et des médias, alors qu'il porte sur son dos un ami en train de mourir.