Co-directrice éditoriale de la rédaction de Mediapart aux côtés de Stéphane Alliès depuis le 5 mars 2018, à la suite de François Bonnet.
J’ai rejoint Mediapart en 2008 après avoir travaillé dix ans aux Echos. Co-auteure d'Immigrés sous contrôle (Le Cavalier bleu, 2008), avec Danièle Lochak, je suis proche de la revue Vacarme. J’ai publié en février 2014 Roms & riverains, Une politique municipale de la race (La Fabrique), avec Éric Fassin, Serge Guichard et Aurélie Windels.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Un enfant comorien est privé de liberté depuis le 21 mars, dans un établissement français, en l'absence de ses proches. L'administration justifie sa rétention en affirmant que les lieux sont « adaptés », en raison de la présence de « jouets ». L'avocate du mineur demande qu'il soit confié à sa famille en France.
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad al-Hussein, se dit « profondément préoccupé » par l'accord signé entre l'UE et la Turquie pour renvoyer les migrants et les réfugiés. Il a exprimé son inquiétude concernant les mesures de détention « arbitraires » sur les îles grecques.
Depuis l'accord signé avec la Turquie, les réfugiés arrivés en Grèce sont enfermés dans ce qui s'apparente à des centres de rétention. Fait rarissime : le Haut commissariat des Nations unies a annoncé son refus de collaborer avec les autorités sur place. Médecins sans frontières a fait de même. Les conséquences du deal bruxellois s'annoncent désastreuses.
Dossier: l'Europe face à la tragédie des réfugiés
— Parti pris
Entré en vigueur dès dimanche, l'accord conclu entre les Vingt-Huit et Ankara revient à déléguer la politique d'asile de l'Union européenne à la Turquie. En refusant d'accueillir davantage de réfugiés, l'Europe renie sa mission fondatrice d'hospitalité à l'égard des personnes persécutées.
Censée faciliter la vie des étrangers aux préfectures, la dématérialisation des démarches crée, en réalité, des inégalités supplémentaires, selon la Cimade, qui a développé un logiciel appuyant ses affirmations.
L'exode des Érythréens fait moins parler que celui des Syriens : il est pourtant aussi massif. Toute une génération de jeunes gens fuient leur pays pour échapper à ce régime dictatorial qui impose un service militaire obligatoire. Dans son livre Les Érythréens, paru en poche chez Rivages, le journaliste et écrivain Léonard Vincent raconte le périple de ces « évadés ».
Malgré les tentatives de sabordage de la préfecture, le camp de réfugiés construit à Grande-Synthe par MSF a ouvert ses portes. Il repose sur une conception diamétralement différente de celle des containers installés par l'État à Calais pour vider la « jungle ». Alors que le garde des Sceaux se rend dans le Calaisis ce lundi, le maire de Grande-Synthe a prévu de dresser un premier bilan de son initiative.
Alors que le tribunal administratif de Lille vient en partie d'autoriser l'expulsion de la zone sud de la lande, où vivent entre 1 000 et 3 500 migrants, la situation est des plus précaires pour les 326 mineurs isolés recensés sur place. ONG et associations appellent l'État à prendre ses responsabilités.
Alors qu'une partie de la lande doit être détruite dans les jours qui viennent, les policiers en poste à Calais se disent « au bout du rouleau ». Accusés de violences par des migrants, ils affirment ne plus toujours comprendre le sens de leur mission. Mediapart a recueilli leurs témoignages. Le risque de dérapage existe, prévient un haut gradé, tandis qu'un collègue affirme être exaspéré de « faire le boulot des Anglais ».
Ce début d'année 2016 montre que les arrivées de migrants ne ralentissent pas, au contraire. Après des mois d'atermoiements, l'Union européenne continue pourtant de bricoler. Dernière nouvelle en date : des navires de l'OTAN vont intervenir en mer Égée.
Dossier: l'Europe face à la tragédie des réfugiés
— Enquête
Les femmes fuyant leur pays sont toutes ou presque la cible de violences sexistes le long de leur parcours migratoire. Mediapart a documenté cette réalité qui suscite une relative indifférence. Dans les pays d'accueil, y compris en France, la réaction des pouvoirs publics est quasi inexistante.
Les dirigeants européens s’inquiètent de la mort possible de l’espace de libre circulation Schengen. Il ne reste pourtant plus grand-chose de ces accords : les contrôles aux frontières intérieures ont été rétablis dans de nombreux pays. Sans faire drastiquement baisser le nombre de réfugiés. Ni de morts : 44 personnes ont péri en traversant la mer Égée ce vendredi.
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Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Un projet de décret que Mediapart a pu consulter détaille les modalités d’accès des journalistes dans les lieux où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière. Centres de rétention et zones d'attente: ils pourront y faire des reportages, y compris par leurs propres moyens (sans accompagner de parlementaire).
Après les violences ayant eu lieu à Pajol, Mediapart a voulu entrer au centre de rétention de Vincennes pour recueillir le témoignage des Érythréens et des Soudanais qui y ont été enfermés. Refus. Énième refus. Une loi autorisant l’accès aux journalistes à ces lieux de privation de liberté devrait pourtant être adoptée d’ici quelques semaines au Parlement.
À la suite de l'expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d'«évacuation humanitaire» par les pouvoirs publics et l'association France terre d'asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue.
Glanée sur Twitter, une saisissante description par Gustave Flaubert d'un campement de Roms, ou plutôt de Bohémiens installés à Rouen en 1867, produit tout son sens au moment où les maires de France et de Navarre, à l'approche des élections municipales, n'ont d'oreilles que pour les «riverains exaspérés».
En visite à Lampedusa, le pape a dénoncé la «mondialisation de l'indifférence» à l'égard des migrants. Cela fait écho aux propos de l'un d'entre eux, filmé aux abords de Melilla, fustigeant le silence de l'Europe et des médias, alors qu'il porte sur son dos un ami en train de mourir.