Journaliste santé depuis 15 ans, j'ai intégré la rédaction de Mediapart pour suivre la crise du Covid. Quand elle sera terminée, je réécrirai sur la crise de l'hôpital, de la médecine de ville, la vie des soignants et des patients, notre système de santé solidaire, qui doit le rester, les inégalités et les conflits d'intérêt qui le minent. Longtemps journaliste indépendante, j'ai écrit pour Mediapart et la presse spécialisée (L'infirmière magazine, surtout), qui m'a permis de me familiariser avec ces sujets compliqués. J'ai fait un détour à la télévision, en tant que co-auteure du documentaire Diabète, une addition salée, diffusé sur Arte.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Il n’y aura plus de fermeture d’hôpital, a promis Emmanuel Macron, mais il y aura des fermetures de services, par centaines. Reportage entre Lons-le-Saunier et les hauts plateaux du Jura, qui expérimentent déjà le « pacte territorial » du gouvernement : « Une politique de Parisiens, qui se foutent des ruraux. »
La grève dans les urgences hospitalières est en train de prendre une ampleur nationale. Reportage dans un service parisien où échouent ceux qui sont abandonnés ailleurs : malades, exclus, égarés.
Partie des urgences de l’hôpital Saint-Antoine, la grève illimitée des personnels soignants gagne du terrain. Déjà cinq services parisiens ont rejoint le mouvement. Quatre autres doivent s’y associer à partir de dimanche. Éléments déclencheurs, les violences subies par les soignants révèlent une maltraitance généralisée.
Le mouvement de restructuration des maternités s’accélère : les petites ferment, l’activité des plus grosses ne cesse d’augmenter. En zone rurale, les pouvoirs publics usent d’arguments de sécurité pour justifier le dangereux abandon de femmes enceintes.
Le 3 février, un chirurgien s’est suicidé en se jetant du 5e étage de l’hôpital Avicenne, à Bobigny. La direction explique ce suicide par « une maladie grave ». Scandalisés, des médecins témoignent de sa souffrance professionnelle, et de la leur, au fur et à mesure que s’accélère la restructuration de l’AP-HP.
Notre dossier: gilets jaunes, Six mois de révolte des oubliés
À Besançon, un neurochirurgien dénonce la gravité des blessures occasionnées par les armes des forces de l’ordre. Mais sa démarche est isolée, le corps médical reste prudent. Plusieurs études menées par des médecins américains démontrent que la dangerosité des armes non létales est sous-estimée.
Alors que l’AP-HP est déjà au bord de la rupture, la direction projette de supprimer près de 6 000 emplois d’ici à 2023, dans l’espoir de rétablir son équilibre financier. Les personnels pressent Martin Hirsch de dénoncer cette politique d’austérité, voire de démissionner. Pour lui, la réponse au malaise de l’AP-HP est dans le management.
Dans la grande réforme annoncée de l’hôpital, il y a certes un volet apprécié sur le financement. Mais le gouvernement mise aussi sur la collaboration entre le public et le privé afin notamment de développer un système prédictif de soins grâce à l’intelligence artificielle. Au risque de voir les données de santé des Français être pillées.
Au Mans, le psychiatre libéral Jean-Paul Guittet, mis en examen en janvier dernier pour « viols » et « agressions sexuelles », vient d’être radié de la profession. L’Ordre des médecins a pris le temps de réagir : il avait reçu les signalements ou les plaintes depuis le début de la carrière du médecin, il y a 40 ans.
Alors que Météo France met en garde contre un nouvel épisode de canicule, plusieurs établissements hospitaliers doivent composer avec des équipements inadaptés face aux très fortes chaleurs. À Gisors (Eure), les failles du système de santé sont immenses. Le territoire manque de médecins. L’hôpital est en sous-effectif et sa réputation est entachée par une grossière erreur médicale.
L’hôpital traverse une dépression collective qui le met en danger. Comment a-t-on pu en arriver là ? Par la faute de corporatismes étriqués, d’une haute fonction publique obsédée par la gestion budgétaire et de politiques qui ont multiplié les fausses promesses.
Les pratiques de contention et d’isolement au Centre psychothérapeutique de l’Ain ont provoqué un scandale en 2016. Depuis, la plupart des patients hospitalisés ont retrouvé leur liberté d’aller et venir. Les pratiques de soins s’en trouvent bouleversées. Mais la société reste tentée par l’illusion de sécurité qu’offre l’enfermement des malades mentaux.
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Le programme de François Fillon aura-t-il un mérite, susciter un sursaut citoyen autour la sécurité sociale ? Une pétition réunit des voix qui comptent dans le milieu de la santé autour d'une idée simple: la sécurité sociale est « le moyen le plus juste et le plus efficient pour un système de santé solidaire ».