Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Dans un essai, la porte-parole d’Attac propose de dépasser le paradoxe entre la vitalité des mouvements sociaux et la faiblesse politique de la gauche. Elle veut organiser leur complémentarité dans un « espace fédératif » et radical.
Pour la première fois depuis 2005, la social-démocratie allemande peut espérer conquérir la chancellerie. Son succès n’est cependant que relatif et ne promet guère de rupture à l’échelle européenne, où ses partis frères restent globalement à la peine.
Entretien avec les politistes Manuel Cervera-Marzal, auteur de l’ouvrage « Le Populisme de gauche. Sociologie de La France insoumise », et Arthur Borriello, spécialiste des mouvements populistes en Europe du Sud. Ils s’interrogent sur le destin de ces entreprises politiques, à l’heure où se clôt peut-être le « moment populiste » des années 2010.
La direction sortante du Parti socialiste est ressortie renforcée de son 79e congrès, tenu à Villeurbanne ce week-end. En plus d’avoir élargi sa majorité, le premier secrétaire a poussé à des modalités d’investiture du candidat socialiste qui correspondent aux préférences de la maire de Paris.
De plus en plus de voix à droite envisagent de se passer de l’État de droit, afin de mener une politique encore plus dure en matière d’immigration. Ils mobilisent la notion de souveraineté, dont ils offrent une version particulière, qui fétichise les frontières et l’identité nationale.
Dans « Militer chez les Verts », Vanessa Jérome décrit l’« habitus minoritaire » développé par les adhérents écologistes. Leur volonté de conquête du pouvoir national exige désormais de le mettre à distance. Nourri d’enquêtes de terrain, son ouvrage explore la culture d’une organisation au cœur des recompositions politiques en cours.
L’appareil et les élus socialistes promouvaient depuis plusieurs mois la candidature présidentielle de la maire de Paris. Celle-ci vient de se déclarer officiellement à Rouen mais doit encore gagner une primaire interne avant d’être investie par le PS.
Tandis que les anti-passe mobilisent le thème de la liberté, des critiques leur reprochent d’en avoir une interprétation trop individualiste. Le reproche nécessite pourtant d’être adossé à une conception alternative cohérente de la liberté. Que ne propose pas le gouvernement.
Critiques du dispositif gouvernemental, les partis de gauche, à l’exception de La France insoumise, refusent néanmoins de se mêler formellement aux manifestations contre le passe sanitaire. Au risque de passer à côté du premier mouvement social d’ampleur depuis l’apparition de la pandémie.
Les universités d’été socialistes ont été l’occasion de présenter le projet du parti, renouvelé pour la première fois depuis dix ans. La direction a également mis en scène son soutien explicite à une candidature présidentielle de la maire de Paris, qui publiera le 15 septembre un essai intitulé Une femme française.
Dans un ouvrage érudit, l’historien et sociologue Hamit Bozarslan se livre à un portrait croisé des régimes et dirigeants iraniens, russes et turcs. Il décortique leur vision du monde, vouée à s’affronter aux valeurs libérales et démocratiques sous prétexte d’anti-impérialisme.
Entretien avec la maire écologiste de Strasbourg, qui s’est déclarée prête avec d’autres édiles de gauche à accueillir les Afghans cherchant à échapper aux talibans. Elle pointe un durcissement global de l’État en la matière, et se désole de l’hypothèse d’un « tri » parmi les personnes en détresse.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.