Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Je suis membre du pôle politique, et je travaille aussi sur les questions internationales et l’actualité des sciences sociales. Depuis 2020, j’assume également un mandat de délégué du personnel.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Mal-aimés, les partis restent des rouages irremplaçables de la démocratie représentative. L’élection de 2022 illustre leur réduction à des plateformes logistiques et financières. C’est à gauche, où ils furent « l’arme des faibles », que l’impératif de réinvention apparaît le plus crucial.
Réactualisé à l’aune du quinquennat écoulé, « L’Avenir en commun » est débarrassé des points qui avaient le plus fait polémique en 2017, comme l’hypothèse d’une sortie de l’Union européenne. Pour le reste, la continuité domine : VIe République, planification écologique et partage des richesses.
Entretien avec les historiens Myriam Cottias et Paulin Ismard. Ils décrivent la façon dont la modernité et les sociétés occidentales restent marquées par la traite esclavagiste, en dépit des abolitions. D’où des demandes de réparation et des combats encore en cours contre les nouvelles formes de travail forcé.
Gabriel Boric incarne une nouvelle gauche, à la fois modérée et en rupture avec les forces qui ont assuré la « transition à la démocratie ». Deux ans après la révolte qui a permis la Constituante, il promet d’en finir avec le legs néolibéral de la dictature.
Pourquoi la flambée des prix n’entraîne-t-elle pas de flambée sociale ? Chercheuses et chercheurs rappellent l’absence de lien mécanique entre un contexte donné et l’avènement d'une mobilisation.
Entretien avec la juriste Carolina Cerda-Guzman sur les premiers pas de la Convention constitutionnelle. Celle-ci a pour mission de réécrire le texte fondamental de 1980, rédigé sous la dictature de Pinochet. Le processus est déjà l’occasion d’avancer une conception plus ouverte et plurielle de la nation.
L’économiste Bruno Amable décrit comment les socialistes et la droite ont fragilisé leurs bases sociales en transformant le modèle français dans un sens néolibéral. Mieux qu’eux, Emmanuel Macron a su fédérer un « bloc bourgeois » dont il cherche à étendre les frontières. En face, aucun bloc populaire de gauche n’existe encore.
Après des années de silence à gauche, la hausse des salaires revient en grâce et suscite un consensus quasi parfait. C’est moins le cas d’une réduction du temps de travail, que certains n’hésitent pas à mettre en concurrence avec la « feuille de paie ».
Le forum des pays développés et émergents les plus riches de la planète s’est tenu en amont de l’ouverture de négociations climatiques onusiennes à Glasgow. Les engagements en la matière ont été réduits au minimum. La seule annonce notable a été fiscale, à travers l’approbation d’une taxation minimale des multinationales.
La sortie d’Arnaud Montebourg, se félicitant de la décision de la Pologne de s’affranchir du droit européen, a relancé le débat, complexe et explosif à gauche, sur la désobéissance vis-à-vis des règles de l’Union européenne. Le consensus n’existe ni sur sa pertinence, ni sur ses modalités.
Avec « Radicales et fluides », la directrice de recherche délivre une enquête fouillée sur les mobilisations contemporaines pour l’émancipation et la justice. La chercheuse constate une attention plus grande portée à la parole des premiers concernés et une stratégie d’alliances tous azimuts.
Depuis 2002, le scrutin législatif est subordonné à la présidentielle. Modifier le calendrier électoral pourrait inciter les partis à (re)devenir des forces capables d’agréger des intérêts sociaux, plutôt que des véhicules d’ambitions personnelles.
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Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.
Dans son livre sur «les nouveaux activistes américains», Mathieu Magnaudeix décrit un activisme joyeux mais extrêmement méthodique, au service des laissé.e.s pour compte d’un ordre social impitoyable. Un récit qui révèle le caractère fruste de certains débats français.
Le statu quo n’est pas souhaitable, et le saut vers une véritable union fiscale paraît encore lointain. Contre le désastre écologique, c'est en fait une socialisation de la monnaie et de la finance qui serait nécessaire. Difficile de l'envisager sans une «désintégration» organisée de l’euro, qui n’a toujours pas de base sociale ou politique à gauche.
Dès 1971, l’économiste postkeynésien Nicholas Kaldor prévenait qu’une union monétaire sans intégration fiscale et politique accentuerait les divergences entre ses membres, au point d’empêcher son parachèvement.