Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Après que Raphaël Glucksmann a accusé les Insoumis d’avoir été à l’origine de ses déboires dans la manifestation du 1er-Mai, la guerre des gauches est repartie de plus belle. Une énième polémique attisée par l’approche des européennes qui apparaît si ce n’est coupable, du moins totalement stérile.
Le chercheur Félicien Faury publie « Des électeurs ordinaires », une plongée dans les visions du monde de ceux qui ont déjà voté pour le parti lepéniste. Il décrit des personnes en position de « dominants dominés », craignant de perdre les privilèges d’un ordre racial qu’ils voient s’effriter.
Le discours du parti d’extrême droite sur l’intégration européenne a varié au fil de son histoire. Mais ces inflexions ont toujours été mises au service de son cœur doctrinal et de ses intérêts électoraux. Avec Bardella, la priorité donnée à la normalisation est flagrante.
L’historien Victor Pereira et le sociologue Ugo Palheta reviennent sur les acteurs, les grandes phases et les potentialités de la séquence révolutionnaire qui a suivi la chute de la dictature au Portugal en 1974. Sa conclusion, l’avènement d’une démocratie libérale bon teint, n’était pas écrite.
L’économiste Catherine Samary, membre d’Attac et du NPA, porte un regard critique sur les « visions » européennes proposées par Emmanuel Macron ou Raphaël Glucksmann. Mais elle conteste aussi la stratégie trop institutionnelle des Insoumis, et certains pans de leurs discours.
L’historien Yves Léonard vient de publier une biographie du dictateur portugais Salazar, dont le régime a été renversé voici cinquante ans par la révolution des Œillets. Il revient sur les facteurs de longévité de son autoritarisme passéiste, qui n’a pas survécu aux guerres coloniales.
La tête de liste du Parti socialiste et de Place publique a dévoilé mercredi les grandes lignes de son « Agenda 2030 » pour l’Union européenne. Une réponse ambitieuse au chaos guerrier et climatique, que la famille sociale-démocrate a jusque-là peiné à mettre en œuvre.
Avec autant d’électeurs qu’aux dernières législatives, le scrutin du 9 juin dira bien quelque chose des rapports de force politiques. Les élections européennes, même si elles sont de « second ordre », ont parfois été le théâtre de changements durables dans le système partisan français.
De manière opportune, François Hollande et les socialistes les plus hostiles aux Insoumis louent la tête de liste du PS et de Place publique. Une petite musique qui agace les partisans d’Olivier Faure restés fidèles à une perspective de « dépassement » du PS.
Quand les uns fustigent des dirigeants européens marchant à la guerre comme les « somnambules » de 1914, d’autres traitent de « munichois » ceux qui appellent à un cessez-le-feu le plus rapide possible. Mais ces références au passé égarent plus qu’elles n’éclairent.
Avec son dernier essai, la spécialiste de l’opinion publique prétend alerter, depuis le camp progressiste, sur les « dérives » de la « pensée intersectionnelle ». Mais son argumentation est accueillie avec gourmandise par la réacosphère, trop contente de voir ses obsessions légitimées.
Cédric Durand et Razmig Keucheyan présentent « Comment bifurquer », un ouvrage défendant la planification d’une décroissance matérielle et égalitaire, au plus près des besoins de la population. Un défi pas seulement technique, mais politique et démocratique.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.