Je suis docteur en science politique, auteur d’une thèse portant sur La reconversion partisane de la social-démocratie européenne (Dalloz, 2018), et de l’essai Une République à bout de souffle (Seuil, 2023). Après des collaborations ponctuelles avec Mediapart, j’en ai rejoint l’équipe définitivement à partir de février 2018. Membre du pôle politique jusqu’en 2025, je suis désormais responsable du pôle international de la rédaction.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Entretien avec Jacques Pépin, auteur de l’ouvrage « Aux origines du sida » (Seuil, 2019). Dans ce livre, il fait le point sur les connaissances établies à propos de la transmission du virus à l’être humain et de sa propagation bien avant les années 1980. Il met en avant « les racines coloniales d’une pandémie ».
Dans de nombreux pays du monde occidental, la droite conservatrice se radicalise et/ou traverse une crise d’identité. Peu de partis sont cependant dans une impasse stratégique aussi calamiteuse que LR en France.
Mediapart interroge l’avocat et écrivain François Sureau, qui vient de publier Sans la liberté (Tracts/Gallimard), un texte d’alerte contre la dégradation de long terme du régime des libertés publiques en France. Nous répondant sur les causes du phénomène, il s’exprime également sur les questions d’asile et d’immigration.
L’historienne, qui a documenté comme personne les épreuves et les mutations du temps présent, est morte le 8 octobre, à Paris, à l’âge de 90 ans. Mediapart republie un entretien réalisé en avril 2017 avec l’auteure scrupuleuse de la monumentale Histoire de la IVe République.
Le premier ministre António Costa a réussi à faire progresser son parti, confortant sa capacité à réunir une majorité parlementaire. S’il n’a renversé que partiellement les réformes structurelles néolibérales accumulées au plus fort de la crise, il a donné des gages à son électorat.
Alors que les députés vont débattre de l’immigration, nos dirigeants restent prisonniers d’une version classique de la pensée républicaine. Et ignorent un rameau plus critique, attaché à une citoyenneté de la « non-domination ».
Nous vivons dans un « monde de chefs ». Vincent Martigny part de ce constat pour décortiquer la fascination malsaine exercée par de nombreux dirigeants contemporains. Le politiste, auteur du Retour du prince, défend cependant la possibilité d’une « incarnation démocratique ».
En Islande, le tirage au sort a été utilisé pour répondre à une grave crise politique, en nourrissant la réécriture de la Constitution. Mythifié, le dispositif n’a abouti qu’à des résultats modestes. Il témoignait surtout d’une volonté de dépolitisation qui a été déjouée, et qui pourrait se reproduire en France.
Dans In Girum, un livre sur les leçons politiques des ronds-points, l'universitaire Laurent Jeanpierre estime que la contestation des « gilets jaunes » a révélé de nouvelles formes de gouvernement des sociétés, mais aussi un retour du niveau local comme instance de politisation et de mobilisation.
Formé au sein des courants dominants de la science économique, Thomas Piketty en appelle aujourd’hui au dépassement du capitalisme. À gauche, on reconnaît à ce modéré le mérite de « briser le tabou » de la propriété, tout en regrettant parfois un imaginaire social-démocrate « daté ».
Du haut des 1 200 pages de son dernier ouvrage, Piketty fracasse le débat public et politique, en explorant des voies pour « dépasser le capitalisme ». Mais comment mettre en œuvre ces propositions radicales visant à redéfinir la notion même de propriété ? Et suffiraient-elles à détruire les piliers de l’hyper-capitalisme contemporain ?
Spécialiste de la vie politique du Royaume-Uni, Emmanuelle Avril analyse la décision prise par le premier ministre de suspendre le Parlement pour une durée anormalement longue, à quelques semaines du Brexit. Elle souligne le décalage entre sa faible légitimité et sa prétention à accomplir la volonté populaire.
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À une semaine de la chute annoncée de François Bayrou, je partage ce texte donné au printemps à la revue belge « Politique ». Il tente de cerner dans quelle phase historique de notre régime politique s’inscrit cette nouvelle péripétie, dernier signe en date d’un macronisme aux abois et d’une classe politique désorientée.
Les responsables de gauche gagneraient à lire l’enquête sociologique de Félicien Faury, pour éviter trop de raccourcis sur le vote en faveur du Rassemblement national.
L’anthropologue est décédé le 25 mars. Il y a une dizaine d’années, il avait publié « Penser à droite », une tentative d’identifier les invariants des courants qui œuvrent à la reproduction de l’ordre établi.
Pour le théoricien communiste italien, le journalisme a été une pratique militante autant qu’un champ de réflexion sur la « nouvelle intellectualité » à forger pour faire pièce à l’ordre social en vigueur.
«L’Anthropocène», publié par Michel Magny dans la collection «Que sais-je ?», éclaire le chaos climatique en cours, et pointe l’ordre social et productif qui en est la cause. Ce qui est accablant, plus que le constat, est l’illusion propagée par l’écrasante majorité de la classe politique, selon laquelle un simple aménagement de cet ordre suffira.