Né en 1959. Journaliste à VSD, à Libération (1986-1994) puis au Monde (1995-2006), où il est rédacteur en chef du service international. Directeur-adjoint de la rédaction de Marianne en 2007, il est l’un des fondateurs de Mediapart en 2008.
Comment expliquer la brutalité de la réaction russe envers l'Ukraine ? La personnalité de Poutine n'y suffit pas tant la Russie a toujours considéré Kiev comme une préfecture sous tutelle. Les tragédies du XXe siècle, les hantises de la Russie post-soviétique, les intérêts stratégiques et économiques lient indissolublement ces deux pays.
Sébastopol est au centre des tensions entre Ukraine et Russie alors que des milices armées ont pris son aéroport et que des mouvements pro-russes menacent de sécession. Cette ville militaire a pourtant une histoire singulière : elle veut plus que tout préserver son héritage d'avant-poste d'un empire disparu.
La révolution ukrainienne peut être un poison mortel pour Vladimir Poutine. Déjà en 2004, Moscou avait tout fait pour mettre en échec la révolution orange. Dix ans plus tard, ce qui se passe à Kiev déstabilise un régime russe en pleine stagnation. Il vient de choisir de réagir par la force contre l'opposition à Moscou même, et met en accusation Europe et États-Unis.
Le processus politique apparaît bloqué. L'armée demande au président de prendre « des mesures d'urgence ». À Kiev mais aussi en région, les groupes les plus radicaux gagnent en influence. Les violences policières alimentent la contestation. Tous les ingrédients d'une explosion sont en place.
Au lendemain des affrontements qui ont fait 5 morts et plus de 300 blessés mercredi, une courte trêve s'est installée à Kiev, en attendant l'issue de négociations entre l'opposition et le régime. Le président Ianoukovitch demande une réunion extraordinaire du Parlement, tandis que les témoignages sur les violences policières et les disparitions se multiplient.
L'Europe assiste, impuissante et quasi muette, à une deuxième révolution en Ukraine. Alors que celle-ci menace de déboucher sur des affrontements violents et que le régime de Ianoukovitch, fort du soutien de Poutine, refuse toute ouverture, l'Union européenne a décidé qu'il était urgent d'attendre.
En refusant pour la deuxième fois la levée de l'immunité parlementaire de Serge Dassault, le Sénat barre la route à la justice. Choix catastrophique qui montre combien une large partie des politiques n'admettent toujours pas de devoir rendre compte aux citoyens comme aux juges indépendants.
Il est des débats nécessaires si on veut réconcilier l'Europe, ses enjeux démocratiques et sociaux, avec les citoyens. Discuter de la possible exclusion du Luxembourg, membre fondateur de l'UE devenu une plateforme financière offshore, est un impératif. Mediapart lance ce débat avec une enquête en trois volets.
Les inspecteurs du fisc ont entamé vendredi leurs contrôles, à Mediapart et à Indigo Publications. Enjeu : la volonté de nous appliquer un taux de TVA discriminatoire de 19,6 % quand la presse imprimée est à un taux de 2,1 %. Jeudi, une réunion s'est tenue avec les trois ministres concernés – budget, culture, économie numérique. Au-delà de vagues engagements, il s'agit désormais de défendre avec nos lecteurs l'indépendance et la viabilité de la presse en ligne.
Le soulèvement d'une partie de l'Ukraine contre le président Ianoukovitch n'a plus grand-chose à voir avec la révolution orange. Cette fois, une nouvelle génération, lasse des espoirs trahis qui ont suivi 2004, s'accroche à l'Europe pour demander des réformes radicales. Il n'est pas sûr que le pouvoir puisse y résister.
Edmond Maire, qui a dirigé la CFDT durant dix-sept ans, a ouvert le syndicalisme à toute la diversité des luttes sociales. Entretien avec Jean-Michel Helvig, qui en 2013 a publié sa première biographie.
L'enseignement supérieur vit désormais à l'heure du stage. Environ 1,5 million sont effectués chaque année. Les étudiants sont-ils ainsi une main-d'œuvre à bon marché ? Le stage accélère-t-il leur insertion professionnelle ? Entretien avec le sociologue Dominique Glaymann qui a coordonné le livre Le Stage – formation ou exploitation.
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Félicitations !, vous êtes en charge de la sécurité alimentaire au sein de Globalia, géant de l'agro-business. Seulement voilà, le géant se révèle ogre et vous allez devenir lanceuse d'alerte pour éviter un drame sanitaire. C'est le thème de Rubicon, un jeu vidéo « à enjeux » ou « à impact » lancé par La Belle Games, Midnight House Mood et Mediapart. Un jeu né d'une collaboration inédite entre journalistes, développeurs et game designers.
Publié en 1932 à Berlin, brûlé par les nazis un an plus tard, « L’Empereur partit, les généraux restèrent » est enfin traduit en français. C’est un superbe récit de l’effondrement de l’Empire allemand et de la naissance de la République, le 9 novembre 1918. Auteur aujourd’hui oublié, Plievier documente la compromission fatale de la social-démocratie avec le militarisme prussien.
Alors que violences et crise politique menacent d'engloutir Haïti, l'écrivain Lyonel Trouillot dénonce la communauté internationale et les Nations Unies. Une fois de plus, elles soutiennent un pouvoir qui s'allie aux gangs criminels et un président, Jovenel Moïse, dont le mandat a expiré le 7 février. « Il n’y a plus que des hommes en armes, les uns portant des uniformes, d’autres pas, qui répriment », écrit Lyonel Trouillot, « comment les institutions internationales ont-elles pu accorder leur soutien objectif à cette folie meurtrière ? ».
L’opposant à Vladimir Poutine a été condamné, mardi 2 février, à effectuer deux ans et huit mois de prison. Devant le tribunal, il a fait une longue déclaration sur l’état de la Russie. « Lorsque l'anarchie et l'arbitraire revêtent l'uniforme d'un procureur ou le manteau d'un juge, le devoir de chacun est de ne pas obéir ». Nous publions l’intégralité de ce discours.
Et si pour comprendre Paris, ses loupés ou ses réussites, il fallait l’observer depuis ses différentes banlieues ? Vous avez quitté la capitale, par choix, par obligation, pour franchir le périphérique et vivre en première couronne ou un peu plus loin ? Contactez-nous si vous avez envie de témoigner, de raconter, d’applaudir ou de protester.