J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
Lundi soir, le président en exercice, François Hollande, était l’objet d’un film diffusé sur France 3. Mercredi matin, l’ex-président, Nicolas Sarkozy, présentait son programme économique de reconquête. Une vie politique hors-sol dans une France déboussolée.
L’affaire Volkswagen est une tromperie industrielle, mais pas seulement. Ce scandale qui éclabousse les dirigeants d’une très grande entreprise dépasse de loin la sphère économique. Il atteint l’Allemagne bien sûr, mais aussi l’Europe dans son ensemble, et tout un mode de société.
Le 25 janvier, la victoire de Syriza avait été accueillie comme un événement porteur de réponses pour la gauche française, Jean-Luc Mélenchon allant jusqu’à parler de « notre victoire en Grèce ». Neuf mois plus tard, Syriza l’emporte encore, mais cette victoire radicalement différente est devenue une source de questions.
L’Association des maires de France organise ce samedi une « grande journée d’action » contre la baisse des dotations aux collectivités locales. Dans cette affaire, « l’étranglé » d’aujourd’hui, François Baroin, président de l’AMF, est « l’étrangleur » d’hier, puisque le même Baroin était ministre du budget en 2011. Quant à l’accusé du jour, François Hollande, il était l’accusateur. Histoire d’une fantastique hypocrisie.
Ce n'est qu'une anecdote, mais elle révèle un symptôme alarmant. Marine Le Pen était mardi matin l'invitée de Patrick Cohen sur France Inter, et leur dialogue à propos d'un tweet en arabe, envoyé par Anne Hidalgo pour accueillir des réfugiés, résume l'étrange intimidation exercée sur les esprits par la patronne du Front national.
Toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus haut, à moins que ce ne soit toujours plus bas : la double approche des régionales et de la primaire lance les ténors de la droite dans une foire aux surenchères. De Christian Estrosi à Xavier Bertrand, en passant par Nicolas Sarkozy, le campus des “Jeunes Républicains” qui s’est tenu au Touquet marque même une rupture dans la course à l’extrême droite.
François Hollande qui promet des baisses d’impôts, comme en 2013; la droite qui court derrière le Front national; et le Front national qui divorce de lui-même. Alors que la reprise n’est pas au rendez-vous, cette rentrée politique se perd dans des débats hors-sol.
Tout compte fait, Nicolas Sarkozy est logique avec lui-même. N’ayant pas vraiment perdu en 2012, selon son entourage, et ayant réussi son retour, selon lui-même, il lance dans Valeurs actuelles son programme pour les prochaines années : « Je pense qu’en disant la vérité, on crée la confiance. »
Les Guignols, la promotion de François Brottes et la rixe du Bikini de Reims viennent d’occuper les Unes de l’été. Apparemment sans rapport les uns avec les autres, ils racontent au fond la même histoire.
Le parlement d’Athènes doit se prononcer avant mercredi sur de nouvelles mesures d’austérité, tandis que le FMI et la BCE sont remboursés par l’État grec, avec le prêt d’urgence alloué par l’Europe. L’accord signé le 13 juillet bouleverse de fond en comble les marqueurs politiques, des ultralibéraux à la gauche radicale.
Tout a changé depuis le référendum grec, ou rien : rendez-vous dimanche prochain, comme si de rien n’était. Depuis dix ans, l'Union européenne, qui se réclame des réalités, ne cesse de s'en protéger.
Sur tout le territoire, les réductions de crédits imposées aux collectivités locales transforment la culture en variable d’ajustement. Des festivals sont en crise, d'autres baissent le rideau. Jean-Pierre Saez, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles, est l’invité d’Objections.
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?