J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
Attention, un lundi de Pentecôte peut en cacher un autre. En 2004, à la suite de la canicule de 2003, Jean-Pierre Raffarin avait rétabli le principe de la corvée : travailler sans être payé, comme sous l’Ancien Régime. En 2018, le très moderne Emmanuel Macron envisage de doubler la mise.
On dirait un partenariat. À peine le nouvel assassinat du quartier de l’Opéra, à Paris, était-il commis que la droite Wauquiez et l’extrême droite Le Pen le relayaient politiquement en accusant l’État français d’insuffisance ou de complaisance.
Le PDG d’Air France, mis en minorité par ses salariés, a annoncé sa démission. Au-delà des conséquences économiques, ce départ envoie un message politique majeur : l’ivresse des certitudes est pire que celle des profondeurs. Chirac l’a vérifié avec son référendum sur l’Europe. Et Macron devrait y réfléchir avec ses passages en force.
Un mois après le début de la grève à la SNCF, le mouvement social donne des signes d’essoufflement et les supporteurs d’Emmanuel Macron se réjouissent. Pourtant, le mois de mai reste incertain pour le chef de l’État, et ses lendemains politiques sont loin d’être assurés.
On va beaucoup épiloguer sur l’interview d’hier soir, en attribuant des points aux combattants, comme si c’était un match de boxe. Erreur, ce ne fut qu’une interview. Mais une rupture en même temps. Jamais président français n’avait été interrogé sur un tel mode, et ce ton fera jurisprudence.
Sur TF1, c’était sans doute un tour de chauffe en attendant l’entretien dimanche avec Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin... Emmanuel Macron n’a quasiment rien apporté de nouveau dans l’échange qu’il a eu avec Jean-Pierre Pernaut. L’événement essentiel était le cadre, une classe d’école primaire. Pour le reste le président a passé en revue les dossiers du moment en répétant, une fois encore, qu’il irait « au bout des réformes ».
En pleine crise sociale, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé ce week-end devant l’assemblée représentative de La France insoumise, puis face au Grand Jury d’Europe 1. Très incisif contre Emmanuel Macron, l’homme acclamé à l’Assemblée après l’assassinat du gendarme Beltrame en appelle à l’union de « toutes les forces », tout en s’appliquant à s'en différencier.
La semaine qui s’ouvre est névralgique pour l’avenir du quinquennat. SNCF, Air France, Carrefour, universités… les blocages se multiplient. Pour le pouvoir, ils s’expliquent par une peur irraisonnée du « monde nouveau ». Dans les faits, c’est plutôt l’usure d’un vieux discours d’austérité qui menace le président.
L’acte héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a provoqué en France une énorme et légitime émotion. Elle a pris le pas sur les commentaires politiques, après l’attentat de Trèbes. Elle ne les efface pourtant pas. Comme après chaque attentat, des voix se sont élevées, celle de l’ex-premier ministre Manuel Valls en premier lieu, pour jeter de l’huile sur le feu.
En ciblant les cheminots, Macron a cru habile de prouver sa puissance. Mais la réponse des syndicats l’inquiète, pendant que ses candidats accumulent les défaites dans les élections partielles.
De Nicolas Sarkozy séduit par les hommes forts depuis Abou Dhabi à Steve Bannon acclamé par le Front national à Lille, en passant par Thierry Mariani qui réclame un accord avec le FN dans le JDD, la tentation autoritaire a déferlé sur la France. La réforme constitutionnelle d’Emmanuel Macron ne contredit pas cette inquiétante tendance.
C’était une petite musique, vieille comme la démocratie, mais elle est devenue ces derniers jours un concentré d’imprécations. La critique des journalistes – loin d’être irréprochables – tourne en France à la constitution d’une espèce de Front républicain. Politiques de tous bords, unissez-vous pour maudire les médias.
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?