J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
François Bayrou tient un point de presse ce mercredi après-midi. Au-delà de sa candidature, ou de son ralliement à un autre candidat, c’est la question du vote utile qui se pose au maire de Pau. Elle taraude aussi la gauche.
C’est un mystère tellement ancien que la France ne le remarque plus. Dans sa famille et dans son parti, Marine Le Pen est un concentré de tout ce qu’on reproche aux politiques. Mais les dérives qui détruisent ses adversaires ne paraissent pas l’effleurer.
Justice ou pas, François Fillon persiste à rester candidat. Son discours est inaudible, ses meetings sont compromis, son agenda est erratique, sa défense est contradictoire. Mais il a une conviction : il peut être élu en mai. Il n’a pas forcément tort.
Au lendemain de la primaire de droite, François Bayrou avait dit : « Rendez-vous fin janvier. » Fin janvier, il a temporisé : « J’annoncerai ma décision le 15 février. » Il n'en finit pas d'hésiter sur sa candidature. La grande incertitude de cette présidentielle pourrait donner un certain poids à son retrait, ou à son entrée en lice…
À dix semaines du premier tour, Benoît Hamon a présenté son équipe. Elle penche à gauche mais n’exclut pas les amis de François Hollande ou de Manuel Valls. Si le candidat PS fait aussi route vers les écologistes, aucun accord ne se dessine avec Jean-Luc Mélenchon. Les approches politiques des deux hommes ne sont pas compatibles.
À J-72, la campagne présidentielle est de plus en plus irrationnelle. Derrière la folle histoire Fillon, d’autres curiosités ont marqué la semaine qui s’achève. Parmi les plus originales, la menace d’exclusion lancée par Jean-Christophe Cambadélis en direction des députés PS tentés par Emmanuel Macron.
François Fillon a présenté ses excuses aux Français, mais il dénonce dans la foulée « le lynchage » dont il ferait l’objet de la part des médias. Il regrette « profondément » les faits, et s’indigne en même temps qu’on ait pu les faire connaître…
Union, union, union. La panne de François Fillon a ravivé ce week-end le débat sur les relations entre le PS façon Hamon et la gauche version Mélenchon. On est loin du rapprochement.
« Coup d’État institutionnel ». Plus François Fillon s’enfonce et plus il invoque une attaque contre l’État et les institutions au travers de sa personne. Le problème, c’est qu’à brandir les grands principes, il les piétine en même temps.
François Bayrou avait trois possibilités : soutenir Fillon, aider Macron, ou se présenter lui-même. Depuis hier soir, il n’en a plus que deux. Fillon c’est non, Macron c’est pas sûr, et lui-même c’est à voir.
Sarkozy humilié ; Juppé stoppé ; Duflot écartée ; Hollande barré ; Valls dégagé. Fillon mal engagé. Les primaires ont tourné à l’insurrection. La séquence qui s’achève avec la victoire de Benoît Hamon est un séisme dans l’histoire de la Cinquième République.
Pauvre François Fillon. Ses propositions sur la santé malmènent son entrée en campagne, et l’emploi de sa femme démolit son discours de rigueur morale et budgétaire. Pourtant le pire ne lui est peut-être pas encore arrivé. Son programme contient une autre bombe, à propos du temps de travail.
Tous ses billets de blogs
Le Club de Mediapart
Participez au débat
Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?