J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
La campagne des législatives commence ce lundi, dans un désordre indescriptible. Si Emmanuel Macron n’obtient pas la majorité à l’Assemblée, il devra cohabiter. Et s’il obtient cette majorité, il cohabitera aussi, avec ses forces contraires. Pile je gagne et face tu perds…
Chacun l’aura noté : pour bâtir son équipe, Emmanuel Macron a choisi son bord. Un gouvernement du centre, c’est-à-dire ancré à droite. À trois semaines des législatives, ce parti pris révèle la conviction électorale du président de la République : la gauche est hors de combat.
Histoire d’une faute historique. Début mars, Nicolas Sarkozy décide de laisser le destin de son parti entre les mains d’un François Fillon hors d’usage, plutôt que de choisir son remplacement par « Juppé-le-Vieux ». Deux mois plus tard, un « Juppé-le-Jeune » entre à Matignon pour achever la démolition de la droite.
Le scrutin se jouera pari contre pari. Macron a pris un risque absolu en présentant une écrasante majorité d’inconnus. Ses adversaires en prennent un autre en espérant, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, que l’Assemblée corrigera un président à peine élu.
Torpiller son navire pour en devenir le capitaine. Depuis bientôt dix ans, Manuel Valls applique la même méthode. En annonçant, une fois de plus, la mort du Parti socialiste et son ralliement à la nouvelle majorité présidentielle, il vient d’enrichir son étrange curriculum.
Dimanche soir, dès 20 h 02, les opposants au nouveau président ont lancé leur campagne législative. Rendez-vous aux troisième et quatrième tours. Les incertitudes exceptionnelles créées par l’élection d’Emmanuel Macron leur laissent quelques espoirs, mais gare aux illusions, surtout à gauche.
Une campagne extraordinaire vient de s’achever. Elle a chamboulé des équilibres installés depuis un demi-siècle. Dans ce grand chambardement, la victoire potentielle d’Emmanuel Macron s’est construite sur les erreurs de tous les autres, ou sur leurs fautes.
La France vient d’assister au pire débat d’un second tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen a étalé sa violence et son inconsistance, mais sa présence à ce niveau révèle aussi une crise de la démocratie française.
La présidentielle 2017 est historique, au sens étymologique du terme. Elle ne parle que d’Histoire, en la revisitant ou en la trafiquant. Par le truchement de Dupont-Aignan, le gaullisme le plus affiché vient même de se rallier aux descendants du pétainisme. Un jeu de rôle dangereux pour une France déboussolée.
Voter Macron ou s’abstenir ? Depuis dimanche soir, le débat fait rage à gauche. Il en occulte un autre, aussi grave et aussi lourd. Avec plus de sept millions de voix, Jean-Luc Mélenchon a marqué l’histoire de France, mais la gauche est exsangue. Par rapport à 2012, elle a perdu le tiers de ses voix.
Enjambement. C’est le grand mot depuis qu’Emmanuel Macron a prononcé un discours de vainqueur, dimanche soir. A-t-il commis une faute ? Oui. Les commentateurs ont-ils raison de s’en étonner ? Non. Nous avons tous commis la même.
L’Histoire a de la mémoire. Le chamboulement du 23 avril 2017 est le troisième acte d’un mouvement qui s’enclenche en 2007. En attendant le quatrième, l'avènement probable d'Emmanuel Macron est aussi la victoire de François Bayrou, dix ans après.
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?