J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
À trop examiner les surprises du second tour, on en oublie l’événement silencieux de ces législatives. L’idée de « l’extrême-droitisation » de la France dominait depuis le discours de Grenoble et conduisait la droite à mimer le Front national. Son échec est cinglant.
À trois jours du second tour, les futures oppositions de droite et du PS s’inquiètent des conséquences d’une majorité trop absolue pour La République en marche et en appellent au système proportionnel. Décidément, la sagesse vient en perdant…
À force de parler à son miroir, le garde des Sceaux François Bayrou ne s’est pas aperçu qu’il est devenu ministre et qu’il s’adresse aux Français. Résultat, il tweete comme un quidam dans une affaire de justice et fait pression sur la presse comme ne devrait pas le faire un maire de village sur un correspondant local. Et il promet de continuer, comme Donald Trump.
Quel désastre ! En voix, la gauche a atteint son plus bas niveau depuis 1958. En sièges, c’est encore pire. Le parti socialiste est effondré, La France insoumise est amaigrie, Europe Écologie et le PC sont marginalisés.
Une forte abstention devrait marquer ce premier tour. Les vainqueurs la négligeront pour ne voir que leur victoire, et les battus s’en serviront pour masquer leur défaite.
Inscrire dans le débat public un texte aussi sensible que la loi sur le travail, à cinq jours des législatives, a l’air d’un pari dangereux. Effet d'optique : si Emmanuel Macron a décidé de le relever, c’est que les risques immédiats sont moins grands qu’il n’y paraît.
À J-6 du premier tour des législatives, une certitude : le présidentialisme verrouille plus que jamais la démocratie française. Nous allons voter pour élire 577 députés mais il n’est question que d’un seul homme, Emmanuel Macron, pour le soutenir ou le contenir… Les résultats des circonscriptions des Français de l'Etranger confirment sa position de force.
En bousculant le monde avec son retrait de l’accord de Paris sur le climat, Donald Trump a rendu un service intérieur à Emmanuel Macron. Embourbé dans l’affaire Ferrand, le chef de l’État français s’est dégagé sur le mode qu’il préfère : la posture présidentielle…
L’affaire Ferrand soumet Emmanuel Macron à une double pression. Un, comment parler de moralisation dans le climat de cette affaire ? Deux, si l’atmosphère devenait irrespirable, comment couper une tête sans l’offrir à ceux qui la réclament ?
Prenez un enjeu national essentiel, divisez-le en 577 élections locales et nationales, remuez, votez, et vous n’y comprendrez plus rien. Les élections législatives transformées en croupion des présidentielles sont devenues le scutin le plus opaque de la Ve République.
Le pot de confiture n’est pas le même que celui de François Fillon, mais Richard Ferrand vient d’être surpris avec la main dedans, et ça peut coûter cher au nouveau gouvernement. La droite et l’extrême droite devraient pourtant se méfier de leurs indignations.
Le « maître des horloges », comme se qualifie lui-même Emmanuel Macron, est déjà aux prises avec le tic-tac de son premier compte à rebours. Entre l’urgence d’agir et le temps long de la concertation, sa loi sur le travail est prise entre deux feux. Or elle est explosive.
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?