J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
Le PS et la droite classique seront-ils éliminés au premier tour ? Plus les semaines passent et plus l’hypothèse se précise. C’est la vengeance du vote utile. Une turbulence aussi puissante que celle de mai 1981.
Cette fois, la rechute s’appelle Bruno Le Roux. Le ministre de l’intérieur a démissionné. Il avait embauché ses deux filles adolescentes comme assistantes parlementaires. Des faits qui ravivent l’affaire Fillon, mais soulignent une différence : Le Roux a quitté ses fonctions, quand Fillon s’accroche à sa candidature.
Nous ne sommes certes pas entrés en Sixième République, mais la Cinquième n’est plus ce qu’elle était. Au-delà des échanges sur une nouvelle Constitution, c’est ce qui ressortait du débat présidentiel organisé lundi soir par TF1.
À Grasse, un lycéen a tiré sur ses camarades et sur le proviseur de son établissement en blessant plusieurs d’entre eux. D’abord présenté comme un acte terroriste, ce fait divers grave, mais sans portée nationale, a pris une dimension démesurée. Il est le symptôme d’une dérive collective.
C’est un ni-ni en forme de SOS. Manuel Valls a confirmé hier soir à l’Assemblée nationale qu’il ne soutenait ni Emmanuel Macron, ni Benoît Hamon, à qui il refuse son parrainage. Un retrait qui ressemble à une retraite.
À six semaines du premier tour, sondeurs et candidats mettent en avant le grand nombre d’indécis. Les Français hésiteraient, et cette incertitude ouvrirait tous les possibles. Ils ne croient pas si bien dire.
Quel que soit le sort de François Fillon, son affaire illustre la déroute de nos institutions. Dans la course présidentielle, la politique est totalement évacuée.
Avec François Fillon il y a les jours de catastrophe, quand le bruit de ses affaires emporte tout sur son passage. Et les jours aux abris, quand il se terre et qu’il se tait. De surexcitation en coma dépassé, plus il essaie de sauver sa campagne, et plus il détruit son camp.
La séquence a été vue plus de 200 000 fois sur YouTube, et elle fait le tour des réseaux sociaux depuis samedi. Des animateurs qui rigolent entre eux devant un candidat à la présidentielle, comme s’il n’était pas là. Plus qu’un dérapage, c’est un lapsus révélateur. L’expression d’un mépris qui s’ignore.
Et de deux. Après François Fillon qui dénonçait les affaires en septembre et s’en prend en février aux médias qui les révèlent, voici Marine Le Pen qui réclame le silence sur ce qui la faisait hurler. Allez savoir pourquoi, elle trouve que la justice est un caillou dans sa campagne…
Portrait d’une femme si transparente que personne ne peut la voir… En mettant Penelope Fillon en couverture, le magazine Paris-Match de ce jeudi est censé apaiser l’affaire des emplois fictifs. Il ravive au contraire un mystère et un malaise.
En renonçant à sa quatrième candidature présidentielle, et en proposant une « offre d’alliance » à Emmanuel Macron, François Bayrou a créé une certaine surprise. Il s’efface pour s’imposer. Une démarche qui n’est pas exempte de faiblesses, mais qui entend restructurer une campagne marquée par les affaires, la dispersion des forces, et la poussée de l’extrême droite.
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?