J'ai commencé dans la presse locale, Le Provençal, tâté de l'hebdo à l'Express, suis rentré à Radio France en 1982, Red-Chef à Avignon puis Aix en Provence, Correspondant permanent d'Inter et Info à Marseille, puis Chef du Service politique de France Culture que j'ai quitté en janvier 2014. Longtemps prof de Radio au CFPJ Montpellier et l'Ecole de Journalisme de Marseille. Je suis enfin l'auteur de deux essais politiques et de cinq romans.
Vous pouvez lire ma déclaration d'intérêts ici.
Sur France 2, les candidats se succédaient quand la nouvelle de l’attentat des Champs-Élysées est tombée. Comme si un douzième candidat s’était emparé du débat présidentiel, non par les mots, mais par le meurtre, aussitôt récupéré par deux des concurrents.
Alors que les Français s’apprêtent à désigner leur président, le référendum en Turquie nous instruit sur l’usage dangereux que Recep Tayyip Erdogan pourrait faire de sa nouvelle Constitution. «L’autocrate ottoman» va en effet disposer de pouvoirs aussi étendus que l’homme ou la femme qui sera élu en France à partir de dimanche.
Campagne indigne et sans intérêt. Cette rengaine est ressassée à l’approche du premier tour de la présidentielle. Le débat d’idées aurait cédé la place aux affaires, qui pollueraient l’atmosphère. Ces affirmations sont péremptoires, ce qui ne les empêche pas d’être fausses.
Alors qu’il va quitter l’Élysée, François Hollande est confronté à son bilan, et il est vertigineux. Au bout de son mandat, il laisse le PS en miettes et se tourne vers Macron, qui lui a claqué la porte au nez.
Marine Le Pen a un problème d’identité, et cela perturbe sa campagne. Europe, économie, affaires, elle improvise entre rupture et tradition… Avec l’affaire du Vél’ d’Hiv’, elle est en passe de s’inventer un « détail de l’Histoire ». Comme papa.
Ni gauche ni gauche. À deux semaines du premier tour, Emmanuel Macron, fragilisé dans les sondages, précise ses positions : afin d’enrayer le réflexe légitimiste des électeurs de François Fillon, il se pose comme une alternative à droite. Cela ne lui garantit rien.
« Être ou ne plus être », telle était la question. Jeudi soir, sur France 2, Emmanuel Macron a essayé de ne pas s’y engluer. Mission plutôt réussie, en se démarquant de François Hollande, et en assumant un projet économique qui le place plus près d’Alain Juppé que de Benoît Hamon.
Impossible n’est pas démocratique… Le débat à onze candidats promettait d’être impraticable. Au bout du compte, les « petits » l’ont fait exister. Dans un exercice inédit et parfois débraillé, ils ont réveillé les échanges en bousculant les « grands ».
Abstention importante, indécision record, sursaut de dernière minute de la droite, sondages qui se trompent à tous les coups, à trois semaines du premier tour, les candidats et la presse évoquent les inconnues de l’élection présidentielle. Ce rendez-vous serait insaisissable et totalement imprévisible. Et si c’était le contraire ?
Manuel Valls n’a pas tenu parole en appelant à voter Macron après s’être engagé à soutenir Hamon. Ce n’est pas une première chez lui. Ses amis répondent qu’il est fidèle à ses idées, mais ce double langage résume toute son histoire au PS.
« Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? » Le succès désastreux de cette formule lancée par François Fillon prouve que le mythe gaulliste est vivace, et qu’il peut se retourner contre ceux qui l’utilisent. Le paradoxe est aussi que le plus gaullien des candidats soit l’adversaire le plus farouche de la Cinquième République : Jean-Luc Mélenchon.
À quatre semaines du premier tour, on entend dire partout que la présidentielle serait gangrenée par les affaires. « Une sale campagne », titrait même dimanche le JDD. Un peu comme si la présence d’une balayeuse prouvait qu’une ville est mal tenue…
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Vient un moment où parler de perspectives revient à camoufler le bilan. Nous y sommes à propos du Covid en France, et en Europe. Depuis deux mois, les services de santé annoncent un emballement de l’épidémie. Depuis deux mois ils se plantent. Rien ne s’emballe à part le nombre de tests, et la France devient folle.
Les César ont rappelé l'immobilisme de notre société patriarcale. Paris, capitale de la France, le confirme tragiquement. Trois hommes, Monsieur Hidalgo, Monsieur Dati, et Monsieur Buzyn, prouvent que le féminisme des années 70 n'a rien fait avancer. OK boomeuses.
Si le monde se paralyse pour une grippe c’est qu’il est devenu impensable qu’un gouvernement s’avance devant son peuple, et lui dise que le problème n’est pas si grave. Impossible de soutenir que quelques personnes mourront, hélas, mais que cette menace ne justifie pas de bloquer la vie de tous.
Depuis six mois la France a vécu à la cadence des samedi jaunes. Le mouvement, très soutenu par la France insoumise, réclamait depuis les premières semaines la démission du Président de la République. Bilan : le Front National est conforté, Emmanuel Macron n’est pas tombé, et Jean-Luc Mélenchon a été « dégagé », avec Laurent Wauquiez.
L’heure de vérité approche pour les gilets jaunes, mais pas seulement. Pour les medias, et pour le monde politique aussi. L’heure des comptes sonnera samedi. Sommes-nous collectivement lucides en anticipant un mouvement puissant comme les bonnets rouges ou les printemps arabe, ou à côté de la plaque en confondant facebook et la réalité ?