Journaliste au pôle politique, je chronique le second quinquennat d'Emmanuel Macron.
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Moins de deux mois après sa réélection, Emmanuel Macron doit essuyer une première déception électorale. Le camp présidentiel n’a guère rassemblé plus de voix, au niveau national, que la gauche unie. Favorisée par les reports de voix au second tour, la Macronie craint toutefois de perdre sa majorité absolue à l’Assemblée.
Le camp présidentiel voit arriver dans un brouillard d’inquiétude des élections législatives qu'il avait abordées de haut. Pris de court par l’union de la gauche, Emmanuel Macron a tenté de se faire entendre dans les derniers jours pour éviter la déroute. Comme pour rattraper l’échec de sa stratégie initiale.
Menacée de disparition, la droite LR espère limiter la casse aux élections législatives. Comme ses collègues, dont 70 sont candidats, Aurélien Pradié, le secrétaire général du parti de droite, mise sur son ancrage et sa notoriété locale pour rempiler au Palais-Bourbon. Quitte à déconnecter la campagne des enjeux nationaux.
La finale de la compétition européenne de football, samedi à Saint-Denis, a été émaillée de nombreux incidents. Des centaines de supporters de Liverpool ont été nassés, bloqués à l’entrée du stade, puis gazés par les forces de l’ordre. Une faillite des pouvoirs publics français qui ponctue de longues années d’un maintien de l’ordre répressif et inadapté, souvent violent.
L’affaire Damien Abad concerne d’abord la majorité d’Emmanuel Macron qui l’a promu ministre. Mais elle interpelle aussi son ancien parti, Les Républicains, alors que plusieurs élus affirment avoir été alertés de longue date.
Les élections législatives fourmillent de cas de « parachutages ». Volontiers dénoncés, sont-ils si choquants ? La pratique, parfois assumée, n’a pas toujours été mal vue par le passé. Si elle reste sulfureuse, c’est à cause des failles de la représentation dont elle est le symptôme.
La nomination de Pap Ndiaye au ministère de l’éducation nationale a fait remonter à la surface le racisme structurel de la société française et de sa classe politique, une vague qui charrie avec elle la condition noire et la question coloniale. La réaction de l’exécutif, Emmanuel Macron en tête, donnera une première indication sur la tonalité du quinquennat.
Après vingt-six jours d’attente, Emmanuel Macron a nommé les vingt-sept membres du premier gouvernement d’Élisabeth Borne. Un casting gouvernemental marqué par sa continuité et toujours ancré à droite. La nomination de l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation nationale y fait presque figure d’anomalie.
Le nouveau directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, Aurélien Rousseau, a été directement choisi par Emmanuel Macron. Sa réputation d’homme de dialogue, attentif aux inégalités, lui vaut de nombreux soutiens dans le monde politique. D’autres pointent sa responsabilité dans les fermetures de lits d’hôpitaux en Île-de-France ou dans le scandale du plomb sur le chantier de Notre-Dame.
Trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron a décidé de nommer Élisabeth Borne comme première ministre. À défaut d’élan ou de signal politique, le chef de l’État a opté pour un profil loyal, technique et discret, dans la veine de son premier quinquennat.
Emmanuel Macron a réuni mardi les candidats de son camp aux élections législatives. La future majorité qu’il espère obtenir s’annonce macroniste jusqu’au bout des ongles. Le chef de l’État a fait confiance aux députés, conseillers et ministres de son premier quinquennat, balayant les espoirs d’élargissement et de renouvellement dans ses rangs.
Deux semaines après son élection, Emmanuel Macron est officiellement investi samedi pour un second mandat. Le reste attendra, du choix du premier ministre aux premiers marqueurs politiques du quinquennat. Tout juste le chef de l’État a-t-il ficelé un accord électoral qui lui garantit, en cas de victoire aux législatives, une majorité à sa main.